jeudi 31 mars 2011

vendredi 1 er avril - mes fétiches

Une fois encore - décidément, c'est un travail de Sisyphe - j'avais entrepris de reclasser un certain nombre de cds qui avaient fini par s'accumuler sur une étagère. Pendant un certain temps, on sait qu'on les a déclassés, on les retrouve sans difficultés, et puis petit à petit on finit par s'y perdre. Il faut remettre de l'ordre. C'est la pulsation de la vie. Forcément, si on ne les écoutait pas au gré des circonstances (un concert par exemple) ou de l'humeur du moment ou de quelqu'autre raison, ils resteraient bien à leur place comme des sentinelles façon musée Grévin.

Mais quand j'entreprends ce travail de remise en ordre et de reclassement, je ne me contente pas de remettre chaque cd à sa bonne place. Je les regarde , je les palpe, je lis tout ce qu'il est possible de lire sur la pochette et sur le livret, je les ouvre enfin pour y trouver ici une signature, là des billets de concerts. Toutes ces signatures, tous ces billets, ce sont mes fétiches.

Un fétiche en effet est un objet de culte païen, un objet de religion animiste et polythéiste ; c'est aussi un objet doué d'une force d'influence surnaturelle ; c'est enfin un objet de superstition auquel on attribue un pouvoir de porter bonheur. Ces objets, ces traces de rencontres et de moments d'intense plaisir, correspondent bien à la définition du fétiche.

Devant ces fétiches donc, que je touche ou que je regarde avec une certaine émotion, je me dis qu'ils sont inséparables de ma passion pour l'accordéon, inséparables de la musique elle-même. Si j'écoute un cd ainsi signé ou accompagné de nos billets de concert, c'est tout un environnement qui me revient à l'esprit. Un moment, un lieu, un climat. Mon plaisir en est infiniment multiplié.

Je me rends compte à quel point ma manière d'écouter de l'accordéon est inséparable de son support d'enregistrement et de diffusion, de la matérialité de ce support, et j'observe que Charlotte ou Camille consomment essentiellement de la musique téléchargée sur leurs lecteurs mp3. Cette observation me parait étrange : elles consomment un flux immatériel. Après un morceau en vient un autre qui le remplace sans que celui-là laisse de traces. Leur discothèque, quelle que soit sa taille, tient dans un lecteur mp3, quelques centimètres carrés et quelques grammes. Notre discothèque occupe plusieurs étagères et nous pose sans cesse des problèmes d'espace. Mais d'un autre côté, cette matérialité nous permet de transformer nos cds en fétiches. Opération impossible pour Charlotte et Camille.

Autre temps, autres moeurs, autres pratiques.

mercredi 30 mars 2011

jeudi 31 mars - accordéon bo-bo

Françoise, qui a une carte de fidélité des Galeries Lafayette, a reçu hier, mercredi, un carton d'invitation pour découvrir en avant-première la nouvelle collection. Une affiche signée Jean-Paul Goude. Graphisme et humour. Ambassadrice de l'événement, "La Parisienne" : Inès de la Fressange. En guest star, un accordéon à touches piano, rouge et blanc, couleurs emblématiques du magasin. En accessoire incontournable, le béret comme clin d'oeil franchouillard décalé.   

Très classieux tout ça. Après Yvette Horner relookée par Jean-Paul Gaultier en tour Eiffel tricolore, Inès en icone parisienne. C'est l'accordéon qui devient tendance.

jeudi 31 mars - concert-don en faveur des victimes du tsunami

... reçu de Bruno Maurice un courriel annonçant un concert-don en faveur des victimes du tsunami. Ci-dessous, l'affiche : Trio Miyazaki et Junko Saito. Eglise saint Martial à Bordeaux, le 5 avril à 20h30.

mercredi 30 mars - éthique et kitsch

En relisant l'article consacré à Christophe Demerson dans le dernier numéro d'"Accordéon & accordéonistes", j'ai été particulièrement intéressé par deux paragraphes où celui-ci explicite sa conception de l'orchestre "attractif" aujourd'hui et esquisse son projet de spectacle pour fêter ses trente ans de carrière, le 6 mai au casino de Pougues-les-Eaux. Par orchestre "attractif", il entend un orchestre qui peut faire danser les gens, mais qui aussi peut être regardé, car "c'est un véritable spectacle", qui est proposé avec des danseuses en permanence et une cinquantaine de costumes.

Mais j'en viens à ce qui a particulièrement suscité mon intérêt. Je cite : "Aujourd'hui, si on voulait gagner plus d'argent et avoir moins de soucis, on pourrait faire le choix, que certains font, de jouer seul avec des séquences préenregistrées. Moi je suis adepte du "zéro séquence". J'aime lorsque tout est fait en direct, j'y tiens [...] Le jour où je jouerai seul sur scène avec un expandeur ou des cds... j'appellerai ça la préretraite. Ceci étant, hélas, un par un, on s'y dirige tous". Cette exigence éthique me touche, je l'avoue. Elle me confirme dans cette impression, que j'ai eue parfois, par exemple à la guinguette des fêtes de Dax, que l'accordéoniste aurait pu poser son instrument sur sa chaise et aller faire un tour ou fumer une cigarette, sans que personne ne s'aperçoive de son absence. Voilà pour la dimension éthique.

Mais il y a, plus loin, dans ce même article, ce que j'appellerais la dimension kitsch. J'entends par ce terme un style ou un comportement esthétique fait d'éléments disparates, hétéroclites et pour tout dire quelque peu "rétro". Présentant à grands traits son spectacle du 6 mai, il dit qu'il y aura beaucoup de monde, notamment André Verchuren et Louis Corchia, mais aussi "le sosie officiel de Mike Brandt, qui chantera en direct". C'est cela qui, pour moi, signe le kitsch : un sosie en direct ! Plus loin, il précise que le spectacle, qui sera non dansant, alternera un accordéoniste et un numéro cabaret. Mais encore, il y aura des danseuses de cabaret et des magiciens... Je comprends bien qu'il s'agit de faire revivre l'esprit du music-hall à travers une suite de shows flamboyants. Je le comprends intellectuellement, mais je mesure aussi à quel point cela m'est étranger.

mardi 29 mars 2011

mardi 29 mars - l'accordéon en chantant...

Après un premier parcours à travers le dernier numéro d'"Accordéon & accordéonistes", j'ai repris de manière plus approfondie la lecture des principaux articles. Non sans avoir au préalable savouré les délicieux "Echos", qui donnent du monde de l'accordéon une image dont je ne me lasse pas. Il y a en effet dans ces "Echos" une manière sui generis de se faire tirer le portrait, un usage spécifique de la photographie comme preuve irréfutable que l'on "y était" et qu'au moins pour quelques instants on a cotoyé des vedettes. J'imagine que ces images sont destinées à trôner sur le bahut de la salle à manger.

Mais revenons aux principaux articles. Je note :
- pages 20-23, Christophe Demerson, 30 ans de carrière, un article annonçant le spectacle "Christophe Demerson fête ses 30 ans de carrière - L'accordéon fait son music-hall" le 6 mai au casino de Pougues-les-Eaux.
- pages 24-27, en "Tête d'affiche", Maria Selezneva, résolument show.
Puis, plusieurs "Entretiens" :
- pages 28-29, Le bal des Martine.
- pages 30-31, Claudine Lebègue.
- pages 32-33, Les Hurlements d'Léo.
- pages 34-35 et 36, Pierre Santini, qui chante Paolo Conte, et ses accompagnateurs Patrick Brugalières ou Pascal Le Pennec.
- page 38, Nicolas Joseph.

Ces articles ne manquent pas d'intérêt au plan descriptif, mais ce qui m'a le plus frappé, c'est le fait qu'il n'est jamais question d'accordéon instrumental. Comme s'il n'avait sa place que dans un rôle d'accompagnement. Je n'en tire évidemment aucune conclusion, mais j'observe cette constance. Dans le cas de Christophe Demerson et de Maria Selezneva, on peut même dire que l'accordéon n'est qu'une pièce d'un show où se mêlent chant, danse, et parfois tours de magie et autres spectacles de music-hall. Pour les autres, les textes des chansons ont de toute évidence une importance primordiale. Je ne me réjouis ni ne regrette cette situation, mais il va falloir que je fasse un effort pour entrer dans ce monde, tant, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, le chant - paroles, textes - et le son musical coexistent moins pour moi qu'ils ne se parasitent réciproquement.

lundi 28 mars 2011

lundi 28 mars - accordéon & accordéonistes est arrivé-é-é...

... reçu ce midi la dernière livraison d'"Accordéon & accordéonistes", numéro 107, avril 2001, 72 pages, 7 euros. Je l'ai parcouru d'un seul trait, sans chercher à approfondir l'un ou l'autre des articles, car je me réserve ce plaisir pour plus tard et à petites doses. Pour l'heure, je me suis contenté de noter ce qui retenait, pour ne pas dire ce qui agrippait mon attention. Et plutôt que d'en faire le compte-rendu, j'ai préféré chercher à faire partager mon intérêt en sélectionnant des documents correspondants, que chacun pourra consulter à sa guise et suivant son humeur.

- page 4, parmi les "Echos", celui-ci : Marc Berthoumieux le 7 avril au New Morning pour la sortie de son dernier opus, "In Other World", Label Sous la Ville. Disque enregistré avec G. Mirabassi, H. Texier, A Ceccarelli. Qualité garantie ! Si l'on ne peut assister au concert live, on peut commander le cd sur Amazon ou sur le site de Marc Berthoumieux ; on peut aussi en écouter les morceaux sur Deezer, par exemple, où se trouvent en libre écoute plus de soixante titres.

http://www.deezer.com/fr/#music/result/all/marc%20berthoumieux

On peut auusi le voir et l'entendre sur deux documents YouTube :
- "Vagues" sur m6
http://www.youtube.com/watch?v=L5IAHuknuvk
- et avec Richard Bona
http://www.youtube.com/watch?v=-vrFFMWTSNI

- pages 24 à 27, un "Tête d'affiche" consacré par Philippe Krümm à Maria Selezneva, une jeune et jolie accordéoniste et danseuse russe, qui a de toute évidence séduit le rédacteur en chef de la revue. Il suffit pour s'en convaincre de lire son article et de retrouver ce "phénomène" dans l'article qu'il lui consacre, vidéo à l'appui, sur son blog. Chacun pourra ainsi vérifier par lui-même le coup de coeur de Philippe Krümm, qui publie dans son blog la photo qui illustre la couverture du numéro de ce mois d'"Accordéon & accordéonistes"  :

http://mondomix.com/blogs/accordeon.php/2010/10/03/la-photo-est-une-video-chauffe-maria-cha

On retrouve Maria Selezneva sur un document YouTube intitulé "Coupe mondiale", Scotland 2008. Etonnant, non !
http://www.youtube.com/watch?v=i_cAZUAKIdU

On le retrouve encore sur un autre document intitulé "Gipsy girl". Surprenant, non !
http://www.youtube.com/watch?v=-iCpYJPVdzg

- page VIII et IX du cahier "Pédagogie", encore un article magnifique de William Sabatier sur "El Quinteto Real" d'Horacio Salgan. Comme d'habitude, très documenté, bien argumenté et référencé. Je note que le disque intitulé "El Quinteto Real / Nuestros 30 mejores tangos" est  disponible par Amazon. Des extraits peuvent être écoutés sur le site ci-dessous.

http://www.musicargentina.com/fr/cd-tango-danser/quinteto-real-su-majestad-el-tango.html

Voilà pour aujourd'hui. Bonne promenade !

samedi 26 mars 2011

dimanche 27 mars - richard galliano concert solo : sept photonotes pour en esquisser l'environnement

Un concert de Richard Galliano se suffit certes en tant que tel quant à son intensité esthétique. Mais quand on arrive à l'inclure dans un environnement de plaisirs esthétiques, alors la satisfaction s'en trouve renforcée et multipliée. C'est pourquoi, nous nous efforçons toujours et systématiquement d'associer aux concerts soit des visites d'expositions, soit des promenades dans de beaux paysages ou dans de beaux ensembles du point de vue de l'urbanisme ou de l'architecture. A cet égard, Bordeaux est un lieu privilégié. Un site et une histoire exceptionnels. Le musée d'Aquitaine dédié à Bordeaux et sa région de la préhistoire au XVIII ème est d'une richesse incroyable. Sans parler de la qualité muséographique. Actuellement, il y a aussi une exposition temporaire dédiée à l'art d'Afrique, plus particulièrement à la qualité artistique des fétiches. D'une beauté exceptionnelle ! Aucune photo de tous ces beaux objets. Problème de droit de propriété et de conservation matérielle des fétiches. Beaux, mais fragiles. 

Mais, avant de revenir à Bordeaux, partons du départ. Le concert de Richard Galliano ayant lieu mardi, nous avions décidé de rejoindre Bordeaux dès lundi pour avoir justement le temps de "nous" fabriquer cet environnement culturel que j'évoquais ci-dessus. Mais avant de nous mettre en route, nous avons attendu le passage du facteur pour voir si, par hasard, il avait les deux cds que nous avions commandés à Amazon. Chance ! Bon présage ! Il a bien "Paris Village", de Viviane Arnoux et François Michaud, dont nous avions repéré la sortie grâce à un article de Françoise Jallot dans le dernier "Accordéon & accordéonistes". Il a aussi le premier des trois cds "Accordion Tribe", que nous avons commandé en fait après les deux autres, sans que cet ordre corresponde à une intention quelconque. Nous l'avons commandé d'abord parce que le port est gratuit à partir de 25 euros, mais après une première écoute je ne le regrette pas. Finalement, cette manière de forcer la main de l'acheteur me convient assez, car elle m'a permis de faire des découvertes que je n'aurais pas faites sans ce coup de pouce.

Munis de nos deux cds, on a donc parcouru les deux cents kilomètres d'autoroute entre Pau et Bordeaux sans voir passer le temps, ni le paysage dont j'ai dit déjà à quel point il peut être désolant tant les ravages de la dernière tempête sont manifestes et, sans être irrémédiables ou irréversibles, très profonds.

"Paris Village" est frais comme un vin nouveau. Une série de croquis pleins de charme. Faussement simple et naïf. Tendresse, nostalgie, vague à l'âme, avec un zeste d'humour et un soupçon d'ironie. "Accordion Tribe" se situe bien dans la ligne des deux autres disques que nous connaissons.  Parfois, la présence de plusieurs accordéons est un peu pesante, lourde, dépourvue de réactivité, mais le plus souvent c'est la puissance qui l'emporte dans un registre qui évoque très fort le folklore des pays nordiques. En tout cas, l'ensemble des trois albums constitue ce qu'on peut à juste titre qualifier d'oeuvre, avec sa cohérence et son unité.                        


Mardi après-midi, on est allé au musée d'art contemporain de Bordeaux. Un lieu magnifique : les anciens entrepôts maritimes des négociants en vin. une exposition se prépare. Au rez-de-chaussée, partout des échafaudages, des portiques, des ouvriers et des techniciens, des lumières, des cables et des outils. Une machinerie fascinante. Qu'il s'agisse des objets exposés ou de la vie même du musée, chaque fois que nous visitons cette institution, je m'interroge sur ce qu'est un objet d'art. Quel critère appliquer pour attribuer à un objet cette carractéristique ? Ce n'est certes pas le fait qu'un artiste le désigne comme tel.  Ce n'est pas non plus le fait qu'un conservateur ou qu'un expert en décide ainsi. Disons que, pour moi, cela tient à un je-ne-sais-quoi qui fait que par sa présence même un objet se désigne, se manifeste, s'impose comme objet d'art eu égard à l'émotion qu'il me procure, ici, en cet instant. De ce point de vue, la vie des échafaudages d'une exposition future est tout autant objet d'art que les pièces exposées, et même parfois plus légitimement, car il arrive parfois, souvent, que tel ou tel objet exposé, installé, signé et désigné comme artistique me "laisse froid" : c'est chose morte, ou "ne me parle pas" : on n'a rien à se dire.
En passant dans l'une des galeries du musée, on s'avise qu'un projecteur de couleur rose inscrit nos ombres sur la paroi de pierres blondes. On se tire le portrait en ombre chinoise. J'imagine déjà un plasticien imaginant à partir de ce dispositif une performance un peu ludique et beaucoup métaphysique. Quelque chose comme le mythe de la caverne.



Autre lieu qui me laisse perplexe et dubitatif. Dans l'angle d'une salle, dont on voit à gauche que le sol est recouvert d'un texte à lire en marchant, trois "choses" : au milieu, un écran où défilent et s'agitent des personnages violemment colorés, au fond un objet rouge formé de deux parties, l'une ronde en haut, l'autre cylindrique en bas, et au premier plan un objet formé de trois parties : quatre barres verticales, une surface ronde horizontale et trois barres verticales dans une barre cintrée perpendiculaire à la surface ronde. Trois objets étranges, énigmatiques, du moins tant que l'on a décidé délibérément de ne pas les désigner par leur nature fonctionnelle : téléviseur, chaise, matériel contre l'incendie. Voilà pourquoi les installations de ce musée m'incitent toujours à m'interroger sur ce qui permet de désigner un objet comme artistique ou comme esthétique.

Avant de quitter le musée, une dernière photographie qui, je l'avoue, me réjouit. Une machine à faire du béton, un lustre de cristal tout allumé, plus loin des rayures à la façon de Buren et, au sol, un matelas sculpté dans un bloc de bois. Tout à coup, un gardien, traverse l'espace à pas lents, son ombre l'accompagne fidèlement. L'intrusion d'un humain dans ce monde, je trouve cela assez esthétique, sinon artistique, à moins de décider que je suis l'auteur de ce dispositif et, ce faisant, de m'instituer artiste. Bref, je quitte le musée de très bonne humeur. D'autant plus qu'en discutant avec Françoise de mes interrogations, on s'amuse beaucoup de nos spéculations quasiment philosophiques.

C'est ainsi que vers 19 heures, mardi, soit environ une heure et demie avant le concert solo de Richard Galliano, on se trouve, à Talence, dans une brasserie, à boire un porto en grignotant des tapas. C'est ainsi que l'on voit arriver Richard Galliano et l'organisateur, que nous connaissons un peu : ils viennent boire un demi et, eux aussi, grignoter quelques tapas. Sur la photographie ci-dessous, on reconnait Richard Galliano.

Avant de quitter la brasserie pour rejoindre le lieu du concert, je demande à Richard Galliano de bien vouloir me signer un disque parmi trois que j'apprécie particulièrement. Non seulement il accepte de bonne grâce, mais il me propose de signer les deux autres. Il se rappelle, ce qui m'étonne, que nous nous étions rencontrés à Saint Martin de Crau et que nous habitons à Pau où il doit venir fin avril jouer avec l'orcheste de Pau Béarn. On parle de son futur "Nino Rota", qui devrait sortir chez Deutsche Grammophon, d'un "Best of"  très bientôt dans les bacs des disquaires. On évoque un certain cd, plus ou moins pirate, dit-il, enregistré en Pologne et dédié à Piazzolla... Je lui explique que ce cd est comme une absence impossible à combler au milieu de la cinquantaine d'albums que nous avons, où il joue, sans être forcément leader. Je crois que ça l'amuse. Peut-être un certain décalage entre notre enthousiasme et notre âge ?

  

Pour tout dire, on espère bien le rencontrer à Pau où, phénomène exceptionnel, il jouera avec l'orchestre de la ville et de la région les 28, 29 et 30 avril, sans compter un concert le 27, toujours avec le même orchestre, à Mourenx, une ville très moyenne et très dynamique située à environ 30 kilomètres de Pau.

Au début de ce post, je disais l'importance à mes yeux de l'environnement d'un concert. Une promenade le long des quais, notre visite au musée d'art contemporain de Bordeaux, l'écoute de "Paris Village" et d'"Accordion Tribe" pendant le parcours de Pau à Bordeaux, l'exposition de fétiches d'Afrique, la rencontre avec Richard Galliano, voilà ce que j'appelle un environnement favorable où chaque élément renforce le plaisir inhérent au concert stricto sensu.  

samedi 26 mars - richard galliano concert solo : six photonotes pour retrouver ses postures et quelques mots en forme de synthèse

Françoise, dans son post, a fait la liste des morceaux interprétés par Richard Galliano au cours de ce concert : pas moins de dix-huit, ce qui, me semble-t-il, est déjà en soi une performance, surtout si l'on considère que chaque titre est, chaque fois, comme neuf. Chaque titre en effet a un je-ne-sais-quoi qui donne l'impression de le découvrir pour la première fois. Paradoxe ! On reconnait bien ces titres que l'on a écoutés maintes et maintes fois, on est en pays connu, et en même temps on est suspendu à l'attente de ce je-ne-sais-quoi unique, que l'on n'entendra qu'aujourd'hui.   










Comme souvent à l'issue des concerts de Richard Galliano, je me sens submergé de plaisir et quelque peu groggy, incapable du moindre recul par rapport aux sensations que j'ai éprouvées. Il faut dire que je ne fais pas trop d'efforts pour quitter cet état, tant il est agréable. 

Pourtant, ce soir, alors que nous retournons vers l'hôtel, guidés par un Tom Tom efficace, une idée me vient à l'esprit, que je soumets au jugement de Françoise, qui l'approuve. Cette idée, très synthétique, j'en conviens, est celle-ci : le génie de Richard Galliano tient, me semble-t-il, à la conjonction de trois qualités : énergie ou puissance, maîtrise technique, qui ne se confond pas avec la simple virtuosité,  et créativité. C'est comme un jeu de trois forces qui interagissent entre elles en se renforçant réciproquement. On trouve en effet des accordéonistes qui ont l'une ou l'autre de ces qualités ; on en trouve, certes en nombre réduit, qui en possèdent deux : puissance et technique, par exemple, mais la créativité fait défaut ; créativité et technique, mais c'est l'énergie qui fait défaut... Je reconnais que mon idée est assez abstraite, mais, pour l'instant, elle me convient. Il faudra que je mette mon hypothèse à l'épreuve, mais déjà j'ai l'intuition qu'elle tiendra la route. 

   

vendredi 25 mars - richard galliano concert solo : impressions

Mardi 22 mars, Agora du Haut Carré, Talence (commune de l'agglomération bordelaise), à 20h30, concert solo de Richard Galliano.

Quelques obligations m'ont empêché de trouver le temps de rendre compte de ce concert et d'en analyser mes premières impressions. Françoise, de son côté, entre minuit et deux heures, mercredi et jeudi, a mis à jour ses notes, ses souvenirs et nos échanges, en particulier tout au long des deux cents kilomètres d'autoroute entre Bordeaux et Pau. Une autoroute toute neuve, encore peu fréquentée, qui donne l'impression étrange de traverser le plus souvent un pays déserté. Et surtout un pays dévasté : les pins brisés, hachés menus, couchés en vrac sur le sol et en partie recouverts de ronces, les pins réduits en poussière par des parasites, tout cela, c'est pure désolation. La dernière tempête semble être passée hier. On se dit qu'on ne verra jamais de pins adultes sur ces terres. Mais on parle du concert de Richard Galliano et de la beauté architecturale de Bordeaux et des musées que nous avons visités... Et ça va mieux !  

Françoise donc mis ses notes à jour. J'hésite à lire son blog avant de faire le mien. Je rassemble mes souvenirs, je choisis des photos, qui deviendront des photonotes, j'hésite encore... je finis par lire son texte.

Un beau texte. Que dire d'autre ? Tout est dit et bien dit.

http://francoise-rebinguet.blogspot.com/2011/03/1-2-3-richard-galliano.html

L'essentiel du travail est fait. Du coup, je m'en tiendrai à deux posts : l'un composé de quelques photonotes montrant Richard Galliano à l'oeuvre pour essayer de retrouver ses postures caractéristiques ; l'autre composé aussi de photonotes pour essayer de restituer l'environnement de ce concert.

samedi 19 mars 2011

lundi 21 mars - 78 tours

Hier soir, la fantaisie m'a pris d'interroger Google avec ces deux termes : "accordéon" et "78 tours"...
C'est ainsi que je suis tombé sur le site d'un chanteur passionné de 78 tours, qui propose, chaque mois, son "78 tours du mois". Et justement, le disque élu en ce mois de mars est un enregistrement de 1934, titré "Qui craint le grand méchant loup ?" ("Who's afraid of the Big Bad Wolf"). C'est un fox-trot tiré du film de Walt Disney (1933)  : "Les trois petits cochons" (The Little Pigs"). La musique est de Franck E. Churchill et Ann Ronnel. Elle est interprétée par Frédo Gardoni, présenté sur le disque lui-même comme un accordéoniste populaire, Manuel Puig et leur Ensemble.

http://www.hervedavid.fr/francais/78tours.htm

On apprend sur ce site fort bien documenté que le disque est un Pathé aiguille 25 cm électrique, n° cat. PA 70, matrice E 302009. On est collectionneur ou on ne l'est pas !

La trouvaille était déjà assez jolie, mais j'ai voulu aller plus loin, explorer d'autres voies... C'est ainsi que je suis tombé sur un film d'animation d'environ 3:40, intitulé "78 tours" et créé, en 1985,  par un auteur Suisse, Georges Schwizgebel sur une musique d'Alessandro Morelli. Il s'agit d'une alternance d'images animées entre une personne qui écoute une valse à l'accordéon et l'histoire que cette musique évoque pour elle. Rencontre de l'accordéon et d'un imaginaire. 
http://www.wat.tv/video/78-tours-1gt57_2fgqp_.html

Ces deux trouvailles m'ont réjoui. On peut dire qu'il m'en faut peu. J'en conviens, mais c'est bien...

dimanche 20 mars - de la part de sylvie jamet...

... je reçois à l'instant un courriel de Sylvie Jamet qui me signale une vidéo qui vaut le détour :

- Alexander Novikov, bayan ; V. Zolotarev, Sonata #2, part 1, Russia, Bashkortostan Mezhgorie, 2007, 6:20.

http://www.youtube.com/watch?v=JMG04oD742o

Sans commentaires, sinon pour signaler qu'à partir de ce document, plusieurs tags ouvrent sur d'autres belles choses. Merci Sylvie !

jeudi 17 mars 2011

vendredi 18 mars - david venitucci à orthez

Mercredi, à 20h30, au théâtre Francis Planté, à Orthez, dans le cadre du festival Jazz Naturel, Linea del Sur Quartet, autrement dit Renaud Garcia-Fons, contrebasse à 5 cordes, David Venitucci, accordéon Fisart, Kiko Ruiz, guitare flamenca, Pascal Rollando, percussions. Une heure et demie de concert : le son du quartet, qui tient forcément beaucoup à la contrebasse de Garcia-Fons, mais aussi à la présence discrète et efficace de Kiko Ruiz ou à la précision sans rien d'inutile de Pascal Rollando, mais encore et surtout au jeu de David Venitucci et à son sens mélodique si sûr.

D'entrée, nous observons que, par rapport à Toulouse, dans la période de lancement du disque, le quartet a changé de disposition. David Venitucci est passé de la gauche à la droite. Il nous confirmera, après le concert, que cette disposition a l'avantage de ne pas écraser la guitare entre l'accordéon, en surplomb, et la contrebasse, imposante. Nous avons eu en effet l'occasion de discuter un long moment avec David Venitucci à l'issue du concert, où nous avons pu échanger sur ses impressions quant au concert lui-même, tel qu'il l'avait vécu, mais aussi sur d'autres disques auxquels il avait participé, comme "A trois temps", avec Denis Leloup - un grand merci, David, pour la dédicace amicale ! -, avant de nous donner rendez-vous à Trentels, début juin.

On aime tellement cet album, "La Linea del Sur" que l'on a savouré avec gourmandise chacun des morceaux, en particulier la longue introduction solo de Renaud Garcia-Fons avant "Veré", "La Linea del Sur", évidemment, mais aussi "La gare Saint Charles", "Valseria" - fusion de buleria et de valse -, "El Agua de la Vida", sans oublier, solo de Garcia-Fons en rappel, une "Ballade irlandaise".




Mais évidemment mon intérêt pour l'accordéon m'a conduit à observer plus particulièrement la prestation et la posture de David Venitucci. J'ai observé plusieurs choses : d'abord, que sa position excentrée est pour ainsi dire un poste d'observation un peu surélevé - il est assis sur une chaise haute - d'où son regard se porte alternativement vers le public et vers ses collègues ; ensuite, qu'il bouge très peu, qu'il est économe de ses gestes : pas de grands mouvements de soufflet, pas de déplacements debout ; enfin, que son jeu est à la fois précis et plein de charge émotive.

J'ai choisi ci-dessous six photographies, qui me paraissent significatives de son comportement et de ses attitudes.

                                                                              20:57.
                                                                              20:58

20:58
                                                                              21:29
22:07
                                                                              22:08

On le voit, plusieurs de ces images sont semblables, au point de paraitre identiques. Ce n'est pas un parti pris de ma part, c'est l'expression fidèle de sa manière de se comporter. Pour qualifier celle-ci, une expression me vient à l'esprit : une présence distanciée.  

ps - Françoise vient d'écrire quelques mots sur ce concert. Franchement, je trouve vraiment bien ; ça vaut un détour... 






jeudi 17 mars - accordéon liturgique

Il y a quelques mois, je ne sais plus précisément ni comment, ni quand, j'avais croisé à l'occasion d'une promenade dans le monde de myspace un site, qui avait immédiatement retenu mon attention. Son titre ? "Accordéon liturgique". Le nom de l'accordéoniste ? Philippe Borecek. J'avais alors écrit à celui-ci pour savoir si son cd était disponible. Il m'avait alors répondu qu'il n'avait pas enregistré de disque. Mais qu'il y pensait... J'avais donc rangé ma question en attendant un enregistrement éventuel.

Il y a trois ou quatre mois, Françoise, à son tour, ayant rencontré "Accordéon liturgique" sur son chemin, a pris contact avec Philippe Borecek. Quelques échanges s'en sont suivis, au cours desquels j'ai appris d'une part qu'un cd du nom d'"Accordéon liturgique" était en préparation - en fait il a été enregistré en l'église de Collemiers en septembre 2010 - et d'autre part que ma question avait incité Philippe Borecek à se lancer dans ce projet. Information qui, forcément, m'a fait plaisir.

Bref ! Dès que l'annonce de la sortie du cd nous a été faite, nous l'avons commandé. Et ce matin, à midi pile, il était là.

Comme on peut le voir, l'objet frappe d'emblée par sa simplicité classique. Un univers de cathédrale ; un jeu de lumières naturelles qui connotent la spiritualité. On apprend sur le site myspace de Philippe Borecek que les pièces de cet album sont toutes destinées à être jouées dans des églises ou, je suppose, des cathédrales. Mon imaginaire les situe plutôt dans des mondes gothiques ou baroques.

On trouve dans l'album un livret succinct, mais précis, des compositeurs. On sent qu'il s'agit d'un projet, comment dire ?... puissant, on sent qu'il s'agit d'un engagement personnel profond. J'ai l'intuition que l'enjeu est à l'opposé d'un simple divertissement.  



Parmi les compositeurs choisis pour cet opus, je relève des noms qui me sont connus comme Bach ("Toccata et Fugue en ré mineur BWV 565") ou Zolotarev ("Le monastère de Firaponte") ou encore Mozart ("Ave Verum") et Piazzolla ("Ave Maria") ; d'autres m'étaient étrangers, comme Buxtehude, Trojan ou Boellman.

Je n'ai écouté les morceaux de cet album qu'à deux reprises, c'est insuffisant pour en tirer tout le plaisir possible. De cette écoute, j'ai cependant retenu un jeu qui apparente l'accordéon à l'orgue, un orgue portatif, mais avec une réactivité souvent absente, à mon goût, dans l'accordéon de concert. N'étant guère croyant, je ne dirais pas que ce disque peut m'inciter à la prière, mais je dirais volontiers qu'il prépare à la méditation ou qu'il l'accompagne. Bref ! C'est un beau disque, de rigueur et d'exigence.

Pour s'en convaincre, il suffit de suivre le lien... Un beau site !

http://www.myspace.com/philippeborecek

mercredi 16 mars 2011

mercredi 16 mars - dedans / dehors

Il était temps que je m'y mette, j'ai passé une grande partie de la matinée à reclasser mes disques d'accordéon, en laissant de côté pour l'instant diatoniques et bandonéons. Chaque chose en son temps. En fait, c'est comme une pulsation vitale : je classe, tout est bien en ordre, puis j'écoute un disque, je ne le remets pas à sa place ; j'en reçois ou j'en achète un autre au Parvis, je l'écoute, mais je n'ai pas de place où le ranger, il rejoint un "déclassé" sur une étagère ou sur mon bureau... et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il soit nécessaire de reclasser l'ensemble qui s'est peu à peu dispersé. C'est la lutte sans fin de l'entropie et de l'ordre, de la vie et de l'organisation, etc...

Et donc, comme je me livrais à ce travail de classement, petit à petit m'est apparue une distinction entre les accordéonistes que je plaçais ainsi suivant l'ordre alphabétique. Cette distinction n'était pas claire d'emblée. Comment la définir ? Peut-être par cette intuition qu'ils se distribuent en deux grandes classes, que je définirais par des couples de notions opposées, sinon contradictoires, qui correspondent à deux sortes de mouvements en sens contraires :

- expansion / densification
- dilatation contraction
- convergence / divergence
- centipète / centrifuge
- dispersion / concentration
- condensation / dilatation
- intérieur / extérieur
- introversion / extraversion

Si j'essaie de traduire l'impression traduite par ces couples de notions opposées, je dirais que lorsque j'écoute de l'accordéon, parfois j'ai le sentiment d'une inspiration qui s'alimente "à l'intérieur", comme dans un mouvement introspectif, de retour vers soi, quelque chose d'intimiste ; d'autres fois, au contraire, j'ai l'impression d'une vitalité explosive, tournée vers l'extérieur, disons spectaculaire, quelque chose d'expressioniste.

Dans la première catégorie, je classe Klucevsek, Lechner, Anzellotti, Pellarin, Berthoumieux, Biondini, Daverio, Dimetrik, Florizoone, Haltli, Mille, Matinier, Suarez, Holshouser, Méthivier, Paier, Sopa, Väyrynen,  Demonsant, Toucas, Maurice, De Ezcurra, Manu Comté, Venitucci, Yengibarjan, Art van Damme, Viale, etc...
Dans la seconde, je classe Accordion Tribe, notamment Kalaniemi, Barboza, Beier, Cobra Verde, Roberto de Brasov, Corti, Borghetti, Lassagne, Gizavo, Gonzaga, Macias, Ponty Bone, Varis, Pohjonen, Lacaille, Marocco, Gus Viseur, Jo Privat, etc...

Je note que j'ai du mal à classer sous une catégorie unique des accordéonistes comme Azzola, Motion Trio, Galliano ou Loeffler. Ce sont un peu des passe-murailles... Bon ! C'est un peu "large" comme classement. Il faudra affiner les catégories et les critères, même si l'intuition de deux formes d'inspiration opposées : dedans / dehors, me parait  déjà pertinente.

lundi 14 mars 2011

mardi 15 mars - le nouveau rené sopa

Je me souviens. Nous avions découvert René Sopa à l'occasion de l'une de nos fidèles visites à la boutique Harmonia Mundi de Tarbes. Elle a fermé depuis et nous le regrettons. C'était en 2005. D'emblée, la couverture - noire, or et rouge - de "Sandunga" avait attiré mon attention. Une impression de rigueur ; un portrait de l'artiste, penché sur son instrument, un Bonifassi, obsédé par ses rêves intérieurs. Quelque chose de recueilli et d'introverti. Ce disque fut pour nous une révélation.

Plus tard, nous avons écouté René Sopa avec son groupe, Bemsha, au cours du festival de Trentels. Nous lui avons dit notre plaisir de l'écouter et nous avons passé ensemble une soirée à notre table. Je me rappelle qu'à la fin il avait rejoint René Lacaille et sa troupe pour faire un boeuf...

Depuis lors, nous suivons son parcours. Parcours et non trajectoire, tant il est vrai que chacun de ses albums est nouveau quant à l'inspiration, même si l'on reconnait bien son phrasé ou son toucher, je ne sais comment dire. En tout cas, sous les variations de styles, on reconnait son style. Parmi ses disques, certains sont hors commerce : je pense à une première version de "Nuits parisiennes" ou à un certain "Crazy Rythm" avec Dino Mehrstein.  Bien sûr, j'y suis très attaché. J'ai dit en son temps à quel point nous avons apprécié "Carinhos Tango".

Le 8 mars, j'ai trouvé dans mon courriel un message de René Sopa m'annonçant la sortie de son dernier opus : "Karim Erdem - René Sopa Quartet". Evidemment, par retour du courrier, je lui ai passé commande. Et, ce matin, sur le coup de midi, dans la boite à lettres, "il" était là. Venant directement de Cannes, chargé de parfums et d'images de la Méditerranée.

Le quartet comprend Kamil Erdem, guitare basse, René Sopa, accordéon, Senova Ülker, trompette, Erhan Seckin, batterie. Enregistré en 2010, label A.K. Müzik Yapim Org.

Je ne sais pas si la Turquie fera un jour partie de l'Europe, mais je sais, cette oeuvre en fait foi, qu'aujourd'hui les Turcs en font partie, en tant que membres à part entière de l'Europe des musiciens.



Depuis que le disque est arrivé, nous l'avons écouté quatre fois, faute d'avoir eu le loisir de l'écouter plus. Première impression, celle qui ne trompe pas, on a plaisir à écouter les sept titres qui s'enchaînent comme les pièces d'un ensemble. C'est en effet l'homogénéité qui nous frappe d'emblée. Trois compositions et un arrangement de Kamil Erdem ; trois compositions de René Sopa. La formation s'appelle Kamil Erdem - René Sopa Quartet, mais l'on peut dire que le trompettiste et le batteur ont une part égale à celle des leaders. La trompette, c'est du cristal ! Malgré la présence de trois musiciens turcs et d'une production turque également, il ne s'agit pas d'une musique inspirée par les Balkans. Pas d'exotisme. Si je devais qualifier le style de cet album, je penserais plutôt à des ballades. Et, à mon sens, ce n'est pas par hasard que le dernier titre est "Ballade pour Ann". En tout cas, au terme de ces quatre écoutes, je garde une impression de compositions très mélodiques et, si je puis dire, en demi-teinte. Quelque chose de très nuancé, subtil, fin, sans aucun effet en forme d'éclat ou de virtuosité gratuite.

C'est tout à fait un jazz que nous aimons, léger comme un lavis, net comme un dessin au fusain. Curieusement, il faudra que j'essaie de comprendre ce qui me suggère cette expression, ce sont les mots "condensation" ou "concentration" qui me viennent spontanément à l'esprit, sans doute parce qu'ils connotent l'idée de "densité". Le contraire de la dispersion, de l'expansion. Mais d'écoute en écoute je compte bien affiner mon sentiment.

Pour se faire une idée du disque, on peut écouter et visionner les deux documents ci-dessous, en particulier le premier où je trouve que René Sopa donne toute la mesure de son talent :

- "Kapildim Gidiyorum bahtimin rüzgarina", titre 4

http://www.youtube.com/watch?v=8CB2Nr5SATo

- "Cengel",  titre 6
http://www.youtube.com/watch?v=2Ceg68i9ljg&feature=related

dimanche 13 mars 2011

lundi 14 mars - un petit dernier pour la nuit...

J'imagine déjà certains d'entre vous, amis lecteurs, pensant que j'ai oublié l'existence de Bide & Musique et surtout de son P'tit bal. Il n'en est rien ! D'autres conjecturant que je me suis lassé d'en explorer les richesses. Que nenni ! Mais il faut dire que le choix est difficile. Le plus souvent la qualité des différents opus est si homogène que je suis incapable de les différencier ; d'autres fois, le choc est tel que je suis alors incapable du moindre recul évaluatif. Trop, c'est trop ! Mes critères habituels sont inopérants : je reste comme tétanisé, dans un dubium pénible. Comme ce cavalier cartésien tournant en rond sans boussole au plus profond d'une forêt épaisse.

Mais, ce soir, j'ai décidé de sortir de mes dilemmes quasi aporétiques ; en un mot, de prendre le taureau ( ou en l'occurrence le boeuf) par les cornes... de sortir par le haut, suivant l'expression des hommes politiques, et de porter au pinacle l'oeuvre ci-dessous, qui sans être un chef-d'oeuvre est fort estimable et qui, en tout état de cause, mérite bien d'être distinguée. Il s'agit du succès de Michel Sardou, qui en tant que tel est déjà garant de sa qualité : "Le rire du sergent". L'interprète de cette version, enregistrée en 1971,  est André Verchuren. Durée 2:39. Label Festival, référence SPX 160.

http://www.bide-et-musique.com/song/8600.html

En prime, tout en écoutant l'accordéon de Verchuren, on peut lire les paroles originales. Certes, 2:39, ce n'est pas long, mais c'est suffisant pour déchiffrer et apprécier celles-ci à leur juste valeur.

"Le rire du sergent", comme une bonne tisane, c'est l'assurance d'un sommeil paisible. Si ça peut tenir lieu de Lexomil, de Prozac ou de tout autre doudou chimique, c'est tout bénéf '..., sauf pour les officines et autres laboratoires pharmaceutiques.  

samedi 12 mars 2011

dimanche 13 mars - didier labbé quartet : le cap

Hier, en début d'après-midi, on est allé, Françoise et moi, voir une exposition de dessins, d'aquarelles et de photographies de Titouan Lamazou au musée des beaux-arts. Intéressant ! Beaucoup de monde. On connaissait ses croquis de femmes du monde, on connaissait son engagement pour celles-ci et, si j'ose dire, l'amour qu'il leur porte ; on a découvert ses photographies monumentales, qui relèvent de ce que j'appellerais volontiers un réalisme symbolique ou un symbolisme réaliste, jusqu'à l'hyper-réalisme. Cette exposition nous a fait plaisir. Et donc, on s'est dit que l'on n'allait pas rentrer comme ça, directement, à la maison. On a fait un détour par le Parvis. Bonne idée ! Au rayon jazz, il y avait un disque du Didier Labbé Quartet, "Le Cap". On connaissait cette formation par trois ou quatre disques ; on ne prenait pas grand risque à prendre celui-ci, même sans en avoir écouté des extraits, ni lu la moindre critique. On a eu raison.

Le Didier Labbé Quartet a été créé en 1996. Que ce soit avec "Tous au souk" ou "Bazar Kumpanya" entre autres, son inspiration a pour source(s) le(s) monde(s) méditerranéen(s). Inspiration que l'on retrouverait encore dans l'opus de son octet, "Passejada". On pense au Maghreb, à la Grèce ou à la Turquie.
Mais, avec son dernier album, "Le Cap", 2010, Compagnie Messieurs Mesdames, il traverse l'Afrique du Nord au Sud et il manifeste son admiration pour Abdullah Ibrahim, d'une part par son inspiration, d'autre part en interprétant trois titres de ce compositeur, arrangés par Didier Labbé lui-même.
On est frappé d'emblée par la présence - une ligne claire - du saxophone et par la force mélodique des morceaux. Et même si ses influences sont multiples, ce qui m'a frappé, c'est l'unité et l'homogénéité de l'ensemble composé de neuf  pièces, comme un puzzle, dont les durées s'étalent de 3:15 à 7:48.

Le quartet est composé de Didier Labbé, saxophones, flûte, de Grégory Daltin, accordéon, qui remplace me semble-t-il Didier Dulieux, de Laurent Guitton, tuba, le complice de toujours, et de Jean-Denis Rivaleau, qui signe le titre 6, à la batterie et aux percussions, et qui est nouveau dans ce quartet. Deux nouveaux, deux piliers du quartet : une formation entre permanence et évolution. Je n'avais jamais eu l'occasion d'écouter Grégory Daltin : j'ai beaucoup aimé sa "présence", en particulier sur le titre 4, "Did You Hear That Sound" d'A. Ibrahim.

On peut se faire une idée du style du quartet en visionnant une vidéo YouTube qui montre une interprétation de "Narguilé kafé", titre 5  de "Bazar Kumpanya".

http://www.youtube.com/watch?v=f0iWh4JGL7A

On peut se faire, d'autre part, une idée du nouveau Didier Labbé Quartet en visionnant un document Daily Motion enregistré en octobre 2010 au Bijou, à Toulouse.

http://www.dailymotion.com/video/xf392g_didier-labbe-quartet-le-bijou_music

Construit, rigoureux, avec ici où là des dérapages contrôlés free jazz, un bel hommage à Abdullah Ibrahim, mais pas seulement : un disque que j'écoute avec intérêt et plaisir.

vendredi 11 mars 2011

samedi 12 mars - de la philosophie... et après...

Je me rappelle. Mon père, qui était dépourvu de diplômes, ce qui ne l'a pas empêché de gravir, comme on dit, un à un les degrés de la promotion sociale, jusqu'à la position de cadres, n'avait de cesse, repas après repas, de fustiger les fonctionnaires, toujours trop payés et trop protégés par un Etat-providence bien trop indulgent à leur égard. C'était déjà du Sarkozy avant la lettre. Ma mère était fonctionnaire au ministère de anciens combattants. Elle gérait et payait les pensions de types qui avaient dégusté au cours des deux guerres. Parfois, au sortir de l'école, j'allais la retrouver dans son bureau. J'ai vu défiler des estropiés, des gueules cassées, des hommes encore jeunes mutilés et esquintés pour le restant de leurs jours. J'ai compris que la guerre, ce n'était pas héroïque ; j'ai pris très tôt conscience que c'était dégueulasse. Mon père critiquait chaque jour les fonctionnaires, comme d'autres font leur prière quotidienne, mais il trouvait rassurant que le salaire de ma mère tombe régulièrement chaque mois. Pour lui, il n'était de carrière concevable que dans le privé et de préférence dans un métier dont les résultats sont patents. Il vendait des fruits et des légumes en gros.

C'est pourquoi, après le bac, après deux années en hypokhâgne puis en khâgne, au lycée Montaigne à Bordeaux, j'ai décidé de "faire de la philosophie", formation qui me destinait tout naturellement  à devenir prof, donc fonctionnaire. C'est à ce moment-là, je crois, que mon père a renoncé à me comprendre et moi à lui expliquer les raisons de mon choix de vie. Sans doute, pour qu'on se rejoigne, aurait-il fallu la médiation d'un psychanalyste.

Et puis (je passe sur quelques épisodes de mon existence, qui n'ont pas ici d'intérêt explicatif, même s'ils ont été essentiels dans ma vie, comme mon mariage avec Françoise : nous avions tout juste vingt ans) j'ai vite compris, ayant terminé mes études, que l'enseignement de la philosophie en lycée était une tâche impossible. Comment en effet initier des jeunes gens ou des jeunes filles à la réflexion critique l'année même où il fallait les aider à passer le bac et à obtenir la meilleure note possible ? Socrate ou faiseur de bacheliers ?

Mais e n'est pas tout. Un jour, je ne saurais dire pourquoi, relisant une phrase célèbre de Hegel dans sa Philosophie du Droit, j'ai compris que la philosophie, ça n'était pas pour moi, que sa pratique, et pas seulement son enseignement, était une activité impossible. Cette phrase était celle-ci :

“Ce n’est qu’au début du crépuscule que la chouette de Minerve prend son envol.”

En d'autres termes, c'est quand des phénomènes historiques arrivent à leur terme, au moment où leur sens s'épuise et où, en fait, ils sont déjà dépassés par d'autres événements et par le cours vivant de l'Histoire, que la philosophie, se retournant vers ce qui s'est passé, devient capable d'en donner le sens. Cours camarade philosophe, l'Histoire concrète va plus vite que toi. Le philosophe, par essence, c'est le type qui a toujours un métro de retard. C'est le type qui avance les yeux fixés sur son rétroviseur. Attention ! Froid derrière, mais chaud devant !

Là-dessus, mon parcours existentiel a croisé Mai 68. J'avais vingt-cinq ans. C'est pourquoi, d'ici quelques jours, je pourrai à bon droit me qualifier de soixante-huitard. J'ai vu comment la philosophie pouvait se confondre avec la rhétorique, j'ai compris qu'elle pouvait devenir discours interminable et souvent minable, tout court. Alors, comme on dit, je me suis spécialisé en sciences humaines et j'ai vite compris que celles-ci n'étaient pas de vraies sciences, et qu'en tout cas elles étaient souvent peu humaines, s'efforçant par souci et par obsession de scientificité de mettre entre parenthèses ce qui est proprement humain dans nos comportements. Mais cela ne m'a pas empêché d'aider efficacement beaucoup de gens à se former aux carrières d'enseignants ou de consultants, précisément d'auditeurs. J'en suis content.

Et puis, la retraite étant venue, j'ai décidé de me passionner pour l'accordéon dans tous ses états, y compris le bandonéon, et c'était une bonne idée, car c'est pour moi une source inépuisable de satisfactions. Plaisir de l'écoute, plaisir de rencontres, plaisir de mettre mes émotions en mots ou en photos, faute de savoir les mettre en musique.

vendredi 11 mars - jacques pellarin trio : savez-vous ce qu'est le blush ?

... reçu ce midi un courriel de Jacques Pellarin avec un lien vers la vidéo YouTube ci-jointe :

http://www.youtube.com/user/webbrov

Bon ! inutile de faire de la littérature ! Vous cliquez et vous jugez sur pièce.

...

On comprend l'enthousiasme du public, non ? En tout cas, quant à moi, c'est tout ce que j'aime, avec en plus l'élégance de laisser croire que c'est "naturel"...

jeudi 10 mars 2011

jeudi 10 mars - à propos du balluche et de son musette nouveau

Petit retour réflexif sur le dernier opus du Balluche de la Saugrenue. Je l'ai dit : j'aime beaucoup. Si je me réfère aux deux catégories du jugement esthétique, que j'emprunte à Roland Barthes et que j'ai souvent citées, je dirais qu'en effet mon plaisir peut se lire en termes de conjonction de studium et de punctum. Studium, l'intérêt intellectuel que j'ai immédiatement éprouvé à la lecture de l'article consacré au Balluche par Françoise Jallot, pages 20 à 23 du numéro de mars d'"Accordéon & accordéonistes". Intérêt lié en fait au sentiment d'avoir affaire à un projet très élaboré et très argumenté. Je me suis dit :"C'est vachement intelligent ". Du coup, j'ai eu envie d'en savoir plus (studium) et donc d'en écouter plus que ce que j'avais pu entendre sur myspace. Et là, c'est la dimension punctum, cette musique m'a plu d'emblée. Je me suis dit : "C'est vachement bien". Au point qu'il me tarde de partager ce plaisir au plus vite avec Françoise et qu'immédiatement j'ai associé par exemple "Gallito" aux fêtes de Dax et donc à des moments heureux.

Intérêt intellectuel et émotion, le couple de notions fonctionne bien avec en plus cette sorte de dialectique qui fait qu'en écoutant le disque j'ai envie de revenir à l'article et, réciproquement, que la lecture de l'article me donne envie d'écouter à nouveau tel ou tel morceau.

Mais, je m'avise qu'il y a autre chose dans le plaisir de ce jeu entre studium et punctum. Si j'osais compléter l'analyse de Roland Barthes, et en me plaçant sur le même terrain, je dirais qu'il y a aussi un sentiment particulier que j'appellerais volontiers adaequatio. J'entends par là le sentiment d'un accord entre le projet du groupe - on pourrait dire ses idées, son concept fondateur, ses intentions - et les moyens mis en oeuvre - composition du groupe et composition des morceaux, reprises et adaptations, arrangements -. Un accord juste entre la fin visée et les moyens mobilisés. J'en trouve confirmation dans le premier paragraphe de l'article. A la question de savoir comment s'est fait le choix des instruments présents dans le groupe, la réponse est la suivante :" Il s'est fait dans un souci d'esthétisme musical et de retour à la formation typique de l'orchestre musette. Nous avions envie de faire sonner ce groupe en acoustique. On constatait que, souvent, les groupes de bal musette avaient perdu de leur dynamique, de leur grain d'origine. Qu'ils avaient aplati, lissé le style, avec la guitare, la basse électrique et la batterie moderne". Continuons. A la question :" Quel esprit avez-vous voulu mettre en avant ?", réponse :" Dans un premier temps, on souhaite revaloriser cette musique, longtemps galvaudée par le star system autour des accordéonistes jouant des morceaux où la dimension spectaculaire de la technique passait devant la musicalité et l'émotion [...] Dans un second temps, à côté de cet esprit roots, nous proposons de la modernité. Et de la même manière que le style musette est né de métissages avec différentes musiques d'Europe à Paris, nous continuons cette voie à expérimenter, avec notre culture "actuelle", d'autres voies dans lesquelles avancer".

Arrivé à ce point de ma réflexion, laquelle m'a conduit à ajouter une troisième catégorie, adaequatio, aux deux, studium et punctum  de Barthes, l'idée me vient que ce projet du Balluche n'est pas sans rappeler celui de Richard Galliano et de son new musette, dans un autre registre. A partir du musette historique, on aurait deux voies, deux projets, qui s'en inspirent pour le dépasser et continuer à en faire une musique actuelle et vivante : d'une part le new musette, d'autre part le musette nouveau.           

mercredi 9 mars 2011

mercredi 9 mars - le musette nouveau est arrivé

J'ai dit, dans mon blog daté du jeudi 3 et intitulé "le Balluche de la Saugrenue", comment j"avais découvert ce groupe à travers un article de Françoise Jallot, précisément la "Tête d'affiche" du numéro de mars de la revue "Accordéon & accordéonistes". Un article très documenté avec parfois une technicité qui m'échappe, mais où je comprends assez pour me représenter le projet du quintet. Car il s'agit d'un quintet : Florent Sepchar, Flo la bretelle, accordéon, bandonéon, chant ; Marie Perrin, Mimi la sardine, chant, flûte, remplacée aujourd'hui par Anne Rasimba, Nina la brume ; Pierre Mager-Maury, Pédro le basque, guitare ; David Forget, David l'ampoule, contrebasse, composition, chant  ; Jean-François Caire, Jean-Jean la taxe, batterie, sample, chant. Et puis sur le disque "Root's Musette", deux invités : Pierre Poussin, saxo baryton, sur "Un petit bal musette" ; Carl Cordelier, contrebasse, sur "Tsf".  

Dès la lecture de l'article terminée, illico j'ai recherché l'adresse du groupe et passé commande de leur dernier opus. Hier soir, à mon retour solo d'Hossegor, le reste de la tribu s'octroyant une petite rallonge de plage et de pots sur la place des Landais, dans ma boite à lettre, une enveloppe plus que sympathique avec plein de choses colorées et un mot me précisant que l'album était l'édition japonaise actualisée. Ouaihhh ! Du coup, j'ai tout étalé sur un tapis, histoire d'en prendre plein les yeux.





Et puis, évidemment, j'ai mis la galette sur le lecteur en cassant une petite croûte : un petit porto, chipirons à la basquaise, bière (25 cl), fromage du pays : brebis des Pyrénées, pomme Grany... re-bière (25 cl). 

J'étais donc seul. Entre 21 heures et minuit, j'ai écouté l'ensemble des morceaux à trois reprises. Finalement, je n'ai pas résisté au plaisir d'appeler Françoise pour lui dire mon enthousiasme et partager une partie de mon plaisir. Le téléphone collé contre un baffle, ça n'est pas l'idéal acoustique, mais ça a suffi pour lui donner envie d'écouter l'album live, si je puis dire.

Techniquement, rien à dire. Un son clair, limpide, net avec la voix et les instruments nettement identifiables. Déjà, plaisir ! Et puis, le répertoire... J'ai vraiment beaucoup apprécié et je sens bien qu'à l'occasion d'écoutes futures je vais mieux percevoir bien d'autres éléments. Ce sentiment de profondeur à explorer est une dimension non négligeable de mon plaisir actuel.

Et puis, il y a les morceaux. Un programme bien composé avec ce qu'il faut d'alternance chant / instrumentaux  et d'alternance entre les chanteurs. Une variété très agréable. Parmi les titres, j'ai bien aimé "Quand il m'écrit", hommage à un représentant en fromage, vendeur de camembert et de trous de gruyères (on pense au poinçonneur des Lilas, un homme de trous lui aussi), et "La valse des costauds" : deux   titres à la gloire des bellatres. Magnifiques ! Ah, en 2, une version superbe de "Gallito". En l'écoutant, je rêve de voir le balluche aux fêtes de Dax. On croit, comme ça, que Dax n'est qu'une petite ville des Landes. Erreur ! Les fêtes sont un sommet culturel, convivial, festif : le balluche y serait comme un poisson dans l'eau et je parierais gros sur leur succès annoncé. Bon ! J'avance. "Jalousie dub" : je rêve où ils ont écouté Gotan Project. Gotan Zetmu ! Le choc des cultures. Le dernier avatar, post-moderne, du musette nouveau. Et puis encore, une version magnifique de "Soir de dispute" de Gus Viseur.  Clarté de la ligne mélodique, toucher au scalpel, enjolivures juste-ce-qu'il faut ! Mais encore "J'ai l'cafard !". Georgette Plana aurait adoré. Mais aussi une belle version de "Jahva", où il est question d'Auvergnats, les vrais, une autre des "Triolets" de Vacher  et enfin "C'est un petit bal musette".


A certains moments, j'avais l'impression que le groupe allait enchaîner avec "Nuit de Chine" ou avec une composition de Murena. Défi à relever ?

En tout cas, j'ai hâte que Françoise déguste ce nectar. J'ai adoré cet album, son projet, sa facture, son esprit.

jeudi 3 mars 2011

samedi 5 mars - terra incognita

Même si je m'efforce d'essayer de repousser toujours plus loin les limites de mes intérêts, je dois bien reconnaître que je suis peu attiré par ce qui se présente aujourd'hui habituellement sous le nom de musette et en particulier par le musette rural. C'est ainsi que je n'ai jamais eu envie de découvrir un cd "chroniqué" sous la rubrique "musette" dans ma revue de référence :"Accordéon & accordéonistes". Et pourtant, ce ne sont pas les dithyrambes qui manquent.

Comme je ne désespère pas d'apprendre, j'ai décidé ce soir, nonobstant cette résistance irréfléchie de ma part, d'explorer l'une des pistes ouvertes par les chroniqueurs d'"Accordéon & accordéonistes", rubrique "musette", pages 64, 65 et 66. Je m'en suis tenu aux cds ; j'explorerai plus tard les dvds. Parmi les dix titres présentés, dont trois compilations et deux titres de Michel Pruvot, "50 ans de carrière / Best of / digipack 2 cds),  mon choix s'est porté, un peu par hasard, un peu parce que j'aime le fromage, sur ce titre : " Le Cabécou de Rocamadour / Gérard Gouny". Déjà le titre, en tant que tel, excite la curiosité. Mais le texte, à son tour, déclenche ma perplexité. Je lis : " Excellent accordéoniste et chef d'orchestre du Lot au jeu dynamique, Gérard Gouny rend toujours hommage à sa belle région dans ses albums. C'est encore le cas avec ce huitième volume en l'honneur du Cabécou de Rocamadour, etc... etc...". Je n'en crois pas mes yeux. Huit volumes à la gloire du Cabécou ! Plus encore que Proust à la gloire de la madeleine ! Si l'on ajoute les éloges adressés à ce titre : "Dédé de la D.D.E." - je cite : "Pour sûr que ça va devenir l'hymne de nos amis cantonniers -, on comprendra que je n'ai qu'une envie : écouter ne serait-ce que quelques mesures de cet opus.

Ma curiosité est vite satisfaite grâce à une vidéo de 2:51 intitulée "La mobylette de mon grand-père".

http://www.youtube.com/watch?v=wtA1AMQSfos

Bon, on voit bien que c'est un film d'amateur ; on n'a pas fait un casting et fait venir des comédiens professionnels pour tourner ce bout de film. Mais justement, les deux acteurs, dont l'accordéoniste et le pilote de la mobylette, sont - comment dire ? - crédibles ou, si l'on préfère, "natures". Je n'ai pu déchiffrer la marque de la mobylette, mais elle marche bien. Et puis le paysage est vraiment typique du Lot. Il manque peut-être deux ou trois chèvres.

Si je me réfère aux catégories de Roland Barthes, je dirais que cette petite incursion en terre "musette rural" ne m'a pas touché à proprement parler, mais qu'en revanche j'en sais un peu plus quant à ce monde où règne un accordéon que je ne connais pas. Studium, oui ! Punctum, non !  C'est toujours ça !

Mais, si l'on tient à l'émotion, je recommande cet autre document extrait d'un thé dansant, intitulé "Au coeur des volcans". On peut profitablement ne pas écouter les paroles ; on savoure alors pleinement le sens de la juste mesure de l'accordéoniste : quelques notes suffisent pour animer les couples de danseurs, beaux comme ces personnages que l'on voit virevoltant dans des carafes de kirsch pailleté quand on les agite !

http://www.youtube.com/watch?v=JKI__9JL89k&feature=related

vendredi 4 mars - l'orphéon

En parcourant les pages des "Echos" du dernier numéro de la revue "Accordéon & accordéonistes", mon regard s'est arrêté sur une photographie et son commentaire. La photographie est celle de Camille Privat, tout sourire. Immédiatement sympathique. Le commentaire dit ceci :" Le 12 février; l'Ecole musicale des cheminots de Rennes et l'association j'ai deux notes à vous dire ont uni leurs efforts pour présenter ensemble un concert d'accordéon...".

Comme si mon enfance remontait à la surface, en lisant ces quelques mots j'ai senti une émotion venue de loin. Je me souviens... Quelques années après la fin de la guerre, nous habitions à Bègles, banlieue populaire de Bordeaux. A quelques pas de la barrière de Bègles, rue Anatole France. Le tramway passait au bout de la rue. J'allais à l'école Paul Bert. En face de la maison que louaient mes parents, il y avait l'école des bonnes-soeurs, avec de hauts murs et une cloche aux sonorités plutôt acides et aigrelettes. Un peu plus loin, le marchand de poulets, de lapins et autres gibiers. Un peu plus loin encore, le bistrot. Je me rappelle son nom : Cauby. Il était le seul dans le quartier, hormis le médecin, à posséder une voiture, une Peugeot. Au bout de la rue, près des boulevards séparant d'une frontière définitive Bordeaux et sa banlieue, il y avait le salon de coiffure de mon grand-père, ses fauteuils, ses outils, ses miroirs. En face, un autre bistrot.

Pour aller à l'école, nous étions toujours une bande de gamins. Nous nous échangions des billes ou des numéros de "L'Intrépide" ou d'autres trèsors perdus par ma mémoire. Il y avait peu de boutiques sur le parcours, mais beaucoup de maisons basses, collées les unes aux autres : une porte donnant sur un couloir, une fenêtre de part et d'autre, deux ou trois marches formant le seuil. C'était le quartier des ouvriers de la gare. Une sorte d'aristocratie de travailleurs manuels : menuisiers, électriciens, ajusteurs-fraiseurs, etc... Ils allaient à leur travail, on disait : "aux ateliers" à bicyclette. Je ne me souviens pas avoir vu la moindre moto. Ne parlons pas de voiture, ne serait-ce qu'une 4 cv. Ils faisaient leur carré de jardin, surtout des légumes : salades, pommes de terre, tomates, haricots verts. Ils étaient supporters des "Girondins de Bordeaux" pour le foot et du "C.A. Béglais", le club des radis de Bègles, pour le rugby.

Beaucoup d'entre eux faisaient partie d'une association, dont le nom m'échappe, mais qui aurait pu s'appeler "L'Ecole musicale des cheminots de Bègles". Quand l'un de ses membres venait se faire coiffer chez mon grand-père, celui-ci l'accueillait par ses mots : "Tiens ! Voilà l'orphéon !". Ce mot me ravissait. J'étais troublé certes par le fait que tous ces gens avaient le même nom, l'orphéon, mais il était si joli que sa poésie me suffisait. Voilà pourquoi cet écho, auquel je faisait allusion au début de ce post, m'a ému, disons, m'a rempli d'émotion.

Parmi les membres de l'orphéon - on appellera ainsi leur association -, il y avait monsieur Sempietro, qui jouait de l'accordéon. Etant donné son nom, je devrais parler plus exactement de fisarmonica. J'ignorais alors ce mot et je ne comprenais pas pourquoi, au bistrot, on l'appelait "macaroni". Il y avait aussi un certain monsieur Chao, qui jouait, je crois, du trombone. Souvent, dans les conversations, toujours au bistrot - j'ai reçu une bonne éducation ! -, quand il ne comprenait pas bien ce qu'on lui disait, il y avait toujours quelqu'un pour dire :"C'est normal, Chao, il a les portugaises ensablées". Et les autres, pliés de rire. Et moi aussi, même si je ne comprenais pas la subtile allusion à son origine. Ah ! J'allais oublier un certain monsieur Grabowski. Son père avait été mineur, lui aussi... mais la guerre, l'exode, le repli en zone sud... Bref, il était, je crois, chargé de l'entretien mécanique des aiguillages. Il regrettait, étant donné son métier et ses doigts boursouflés,  de ne plus pouvoir jouer ni du piano, ni du violon. Il jouait de la batterie. Les gens l'appelaient "Polak". Pourtant il s'appelait Grabowski. Ce jeu de noms me troublait. J'imaginais qu'il s'agissait de noms de codes et que l'orphéon devait être une sorte de société secrète. Et en effet, ils jouaient parfois dans le quartier, pour les fêtes de la gare ou dans le cadre de rencontres avec d'autres orphéons, et alors on pouvait les voir et les écouter, mais la plupart du temps ils s'enfermaient pour répèter. C'était donc bien une société secrète.

Et puis, sur le chemin de l'école, il y avait une toute petite boutique, celle d'un cordonnier, monsieur Saura. Je savais qu'il était d'origine espagnole. Petit, brun de visage, les cheveux noirs brillants, comme peignés avec du cirage, il nous fascinait. Il faisait partie des choeurs du Grand-Théâtre. Il travaillait quasiment sur le trottoir. On échangeait trois mots. Souvent il chantait, mais il s'arrêtait pour nous parler et nous demander ce que nous faisions à l'école. On a dû, je pense, lui confier quantité de secrets. Parfois, il continuait à chanter. On le laissait à son chant. De lui, j'ai retenu deux mots pleins de mystère : "Carmen" et "La Traviata". J'ai encore dans l'oreille la manière dont il prononçait ces deux mots.

Sempietro, Chao, Grabowski, Saura... Je m'en rends compte maintenant, j'ai grandi dans un drôle d'environnement, où personne ne se posait explicitement la question de l'identité nationale. Est-ce que cette absence de réflexion m'a manqué ? Je n'en ai pas le sentiment. Et puis, tout de même, le marchand de volailles s'appelait Durand... Attendrez ! Non ! pas Durand, avec un d, mais, je revois encore son nom sur la devanture de sa boutique, Duran. Duran, c'est tout !

Voilà pourquoi ces quelques mots :"Le 12 février, l'Ecole musicale des cheminots de Rennes et l'association j'ai deux notes à vous dire ont uni leurs efforts pour présenter ensemble un concert d'accordéon", voilà pourquoi l'émotion m'a saisi en lisant en ces mots.        

mercredi 2 mars 2011

jeudi 3 mars - le balluche de la saugrenue

Je l'ai maintes fois avoué : je n'ai pas une inclination naturelle pour la chanson. Ou alors, ce qui est rarissime, il faut que les paroles aient une charge poétique exceptionnelle, telle que la musique joue pleinement son rôle d'accompagnement, de support mélodique. Sinon, l'attention que je porte au texte fait obstacle au plaisir de l'écoute musicale. Inversement, si je suis trop attentif à la musique, les paroles sont des parasites, quasiment des bruits. Curieusement, et en disant cela je ne manie pas un paradoxe, il m'arrive de préférer que les chanteurs n'aient pas une diction parfaite, car alors il reste la musique de la voix que je perçois comme un instrument supplémentaire.

C'est pourquoi donc, étant donné cette réticence, je n'ai pas rendu compte des articles présentant des formations composées autour d'un chanteur ou d'une chanteuse dans mon survol du dernier "Accordéon & accordéonistes". Mais je ne refuse pas d'apprendre ni de faire évoluer mes préférences spontanées. C'est pourquoi j'ai lu attentivement l'article, pages 20 à 23 consacré par Caroline Linant au Balluche de la Saugrenue. Une formation qui se situe dans la ligne du musette, sans passéisme, mais en le nourrissant d'influences diverses et actuelles. Pas de retour en arrière donc, mais plutôt le souci de continuer à faire vivre une tradition. Derniers mots de l'interview : " Pour être moderne, il faut bien connaître la tradition mais aussi s'en détourner". Je dirais, bien la connaître pour savoir s'en détourner. Parmi leurs références ou plus exactement parmi leurs inspirateurs, André Minvielle, Les Primitifs du futur, Le Denécheau Jâse Musette, La Compagnie Lubat. Quant aux accordéonistes qui les ont marqués, Gus Viseur, Marc Perrone, Bernard Lubat, Richard Galliano, Fixi du groupe Java, Lionel Suarez et d'autres encore.  Florent Sepchat, l'accordéoniste, ajoute pour sa part Hermeto Pascoal, Kimmo Pohjonen, Daniel Mille et Régis Gizavo. De l'éclectisme, mais toujours dans le haut de gamme.

J'aime bien aussi le paragraphe suivant. A la question de savoir ce que le groupe préfère, soit jouer devant un auditoire assis, soit devant des danseurs, ils répondent :"Nous préférons quand les spectateurs dansent ; ça nous stimule beaucoup plus. On a moins l'impression d'être sous les regards et on joue souvent mieux. Mais les concerts assis sont plus valorisants pour apprécier tout le travail sur les textes, les arrangements, la mise en scène".

Bref, du coup, j'ai eu envie d'en savoir un pleu plus...

- d'abord, une vidéo sur YouTube : "C'est un petit bal musette"...

http://www.youtube.com/watch?v=tpXJWWsZszg

A partir de là, vous trouverez plein d'autres documents plutôt jouissifs. En tout cas, sympathiques et conformes au projet annoncé.

- ensuite, suivant la réponse du chargé de diffusion à un courriel où je lui demandais comment commander leur dernier album, "vous pouvez commander le CD du Balluche de la Saugrenue via notre site internet,"Boutique", http://www.lasaugrenue.com/ ". J'y suis allé voir : 15 euros + 3 de port !

- enfin,sur myspace, on peut écouter neuf morceaux qui donnent une bonne idée du style du Balluche de la Saugrenue et, en prime, bien d'autres informations.
 http://www.myspace.com/leballuchedelasaugrenue

Bon, je ne suis pas devenu un inconditionnel de la chanson, mais, comme on dit parfois :" Je n'aime pas la chanson, mais ça j'aime bien !"

mardi 1 mars 2011

mercredi 2 mars - accordéon & accordéonistes est arrivé-é-é

Ayant parcouru "Accordéon & accordéonistes", n° 106, mars 2011,  au gré de mon humeur, j'avais titré ce post "butinage" ; mais, j'ai hésité et j'ai écrit "butinerie". Mais, comme je n'étais pas sûr de moi, j'ai consulté mon Petit Robert. Ni butinage, ni butinerie ne sont attestés. Ce n'est pas une raison pour ne pas les utiliser tant il est vrai que l'on en comprend bien le sens : il s'agit, comme l'abeille, de recueillir ici ou là toute une variété d'informations dont, au gré du vent, au détour des pages, on fait son miel.

Voyons donc ce que je ramène de ma butinerie ou de mon butinage...

D'abord, les "Echos", parmi lesquels je retiens, page 4, le nouvel album de Viviane Arnoux et François Michaud :"Paris Village", mais aussi, page 6, le programme de Pascal Contet jusqu'à la mi-mai. La simple lecture de ce programme dit assez le talent de Pascal Contet et sa capacité exceptionnelle d'association avec d'autres musiciens. On lit aussi en filigrane de ses dates de concerts sa capacité de jouer dans différents registres : opéra, duo, concerto, etc... Un conseil : si vous habitez dans une région où il se produit, ne laissez pas passer l'occasion d'aller l'écouter ! J'imagine que dates et lieux sont sur son site. Un site magnifique !

Parmi les "Echos", comme d'habitude, plusieurs pages de publicité pour le Cnima. Page 10, par exemple, sous le titre "Le Cnima par ses étudiants", cinq interviewes où cinq d'entre eux disent l'excellence de cette formation.

Dans la rubrique "Nous y étions", un compte-rendu - texte et photos - de "Rue de l'accordéon", festival qui s'est tenu à Orléans et dans son agglomération. J'y ai noté cette information :"Le 11 mars à 21h30, on pourra visionner le concert de Riccardo Tesi & Banditaliana en direct du théâtre national de Quarrata sur http://www.sportcultura.tv/ .Et cette autre : "Madreperla", dernier album du groupe est sorti récemment.

Suivent plusieurs portraits. Je me rends compte que je ne suis guère intéressé par l'accordéon lorsqu'il accompagne de la chanson, soit que le chanteur et l'accordéoniste soient deux personnes, soit qu'il s'agisse d'une seule et même personne. Donc, je fais l'impasse sur des groupes ou des musiciens sans doute intéressants, mais pas pour moi. Pour l'instant. Et donc, je m'en tiens à cinq accordéonistes :

- Bastien Charlery, accordéoniste du groupe "Le bal d'Areski". Je connaissais Bastien comme accordéoniste, avec Florian Demonsant, de la Fanfare P4. Il s'appelait alors Bastien Charlery de la Masselière. Il avait déjà la posture et le regard, que l'on voit sur son portrait photographique : un peu ailleurs, le sourire un peu triste ; romantique. Pages 28-29.
- Pages 32-33, Jean-Louis Matinier, que je connaissais comme collègue de Renaud Garcia-Fons et comme compositeur et interprète du magnifique "Confluences". Je vois qu'il accompagne Juliette Gréco.
- Pages 38-39, un entretien de Françoise Jallot avec Ronan Robert. Il joue du diatonique.
- Erwan Mellec, page 40, qui se définit comme continuateur du new musette. Avec comme références, Viseur, Murena, Privat, Azzola et Galliano. On a envie de l'écouter.
- Maxime Perrin, page 44, qui accompagne Christophe Alévêque et que je connaissais par un bel album :"Terra Nuda", inspiré par la Corse.

Et puis, deux articles de "Pédagogie" :

- Pages II à V, sous le titre "Doigtés, techniques, articulations", Jacques Mornet continue à "explorer tous les chemins que l'on peut emprunter à partir d'une simple comptine : J'ai du bon tabac".
- Pages X et XI, sous le titre "Trousse de premiers secours", un article de William Sabatier qui le résume ainsi :"... quand il arrive une tuile en concert ou en répétition, il faut avoir tous les outils pour remédier aux problèmes les plus récurrents dans les cinq à dix minutes". Fascinant ! Le bandonéoniste entre mécanicien automobile, chirurgien  et utilisateur de briquets Bic.

Quant aux "Chroniques", j'en retiens le dernier opus du Duo Paris-Moscou :"Duo Paris-Moscou présente Franck Angelis". Le reste n'est pas ma tasse de thé (dansant).