jeudi 25 janvier 2018

jeudi 25 janvier - duo bottasso : "crescendo"

A l'occasion des échanges de vœux, un message amical nous avait alerté sur l'existence d'un duo dont nous ignorions l'existence : "Crescendo" du duo Bottasso, Un disque produit en 2014.

Un détour par YouTube pour voir ce qu'il en était de la musique de ce duo avait suffi pour nous convaincre.  C'est ainsi qu'il y a quelques jours, on a reçu le bel objet commandé à Amazon. Depuis, on l'a écouté plusieurs fois avec un égal plaisir. Un disque plein de fraicheur.

https://www.youtube.com/watch?v=ELMpLOHkQbk

Si l'on voulait situer cet album, il me semble que l'on pourrait le qualifier de néo-trad. Bien ancré dans la tradition, mais ouvert à d'autres influences. Par exemple, le titre 6 commence par une samba et se continue en forme de scottish. De même, le titre 5 est une bourrée très moderne.

Quant au duo - deux frères - ils jouent, l'un, Nicolo, du violon, de l'alto et de la trompette ; l'autre, Simone, de l'accordéon diatonique, de la flute, du saxo et de divers "electronics". L'album est composé de neuf titres. Sept sont des compositions de Simone, ce qui donne à l'ensemble une belle unité d'inspiration.

Bref ! Un disque qui donne envie de retrouver le duo en direct live. On fait des vœux... 

jeudi 18 janvier 2018

vendredi 19 janvier - mediterraneo

Hier, suivant un rituel que l'on respecte scrupuleusement, on a déposé nos courses de l'hyper dans le coffre de la voiture et d'un pas plus léger on est allé faire un tour au Parvis. Belle exposition de photos, un grand choix de livres, un espace que l'on peut à bon droit dire culturel.

Parmi les disques de jazz, tout à coup, une couverture attire notre attention. Une couverture blanche avec des graphismes qui explosent de couleurs ; un disque qui s'inscrit dans une collection que nous admirons sans réserve : un album ACT.

Le titre "Stefano Bollani Trio / Mediterraneo / Jazz at Berlin Philarmonic / Vincent Peirani / Geir Lysne / Mitglieder der Berliner Philarmoniker",  2017 ACT Music.

Arrivés à la maison, on a noté les noms des compositeurs dont les œuvres forment cet album. On y trouve Monteverdi, Rota, Morricone, Conte, Rossini... De quoi donner envie de l'écouter. Mais en attendant de bonnes conditions pour une écoute attentive, on décide d'en préparer l'écoute en le situant dans les albums ACT que nous possédons et où intervient Vincent Peirani. Histoire de le situer dans le contexte de cette collection.




Donc, affaire à suivre...

jeudi 18 janvier -vous avez dit "un bandonéon à tchernobyl ?"

A l'occasion de Noël, j'avais demandé aux "petits" de mettre sous "mon" sapin quelques bandes dessinées.  Après avoir en effet lu beaucoup de cette littérature, depuis quelques années mon intérêt m'avais orienté vers d'autres objets, notamment l'accordéon et autres instruments de la même famille : bandonéon, accordina, etc... En un mot, j'avais décroché. Tout en consultant toujours plus ou moins régulièrement  nos albums de Tardi ou d'Hugo Prat, ou de Munoz et Sampayo,  ou encore ceux de la collection "Studio / A suivre".

Eh bien, leur choix m'a ravi :

- "T'es sûr qu'on est mardi ?"de Voutch,
- "Charlie Chan, Hock Chye, une vie dessinée", présentation par Sonny Liew,
-"Opération Copperhead" de Jean Harambat
-"La lune est blanche" de François et Emmanuel Lepage.

Du coup, la lecture de ces quatre albums a été pour moi une vraie découverte, une révélation, un déclencheur qui m'a donné envie d'explorer plus avant ce monde tel qu'il se présente aujourd'hui.  C'est ainsi que j'ai trouvé au Parvis trois albums dont j'ai dévoré la lecture et qui me ravissent :

- "1914-1918. Putain de guerre" de Tardi et Verney,
- "Le joueur d'échecs" de David Sala d'après Stefan Zweig,
- "Un printemps à Tchernobyl" d'Emmanuel Lepage.

Ce dernier album, magnifique à maints égards, raconte le séjour dans la zone de Tchernobyl de quelques membres d'une association. Le récit donne envie à chaque page de connaitre la suivante ; le dessin est un bonheur pour les yeux. De la belle ouvrage.

Mais voilà qu'au fil des pages, en parcourant cet album, je me rappelle que Philippe Ollivier a lui aussi fait un voyage à Tchernobyl. Voyage dont il a rapporté un disque : "Malenki Minki, musique en liberté dans la zone interdite". Une improvisation d'une quarantaine de minutes. Une improvisation réalisée le 11 mai 2008. Le rapprochement entre la bande dessinée et l'improvisation au bandonéon s'impose, page après page, comme une évidence.

Et voilà que, page 144, le texte mentionne la présence d'un certain Philippe qui joue du bandonéon. Le rapprochement se confirme. Mais surtout, page 150, cinq dessins représentent manifestement Philippe Ollivier lors de sa séance d'improvisation enregistrée le 11 mai 2008.




Forcément, cette rencontre est pour moi un vrai bonheur. Un effet du hasard objectif, si je puis dire. Du coup, encore une fois, j'écoute le disque en parcourant en tous sens les images de cette page 144. C'est un vrai bonheur tant les deux formes d'expression se renforcent réciproquement !

Et voilà la page 150 et la couverture du disque "Malenki Minki / Musique en liberté dans la zone interdite"...

lundi 15 janvier 2018

lundi 15 janvier - à propos d'"aujourd'hui"...

Je me suis souvent référé, au fil des articles de ce blog, à deux notions que j'emprunte à Roland Barthes, respectivement studium et punctum. Disons, en quelques mots, que ces deux notions définissent les caractéristiques que l'on attribue à une œuvre que l'on reconnait comme étant une création artistique. Eh bien, il se trouve que ces deux notions me paraissent effectivement s'appliquer parfaitement à "Aujourd'hui".

Une idée ou, si l'on veut, un concept qui structure l'ensemble des morceaux : un parcours suivant différents sites de Souillac à différents moments de la journée, qui enchaine dix-sept pièces, comme des pièces d'un puzzle. Dix-sept rencontres. Une idée intéressante : studium. Mais aussi punctum, des émotions suscitées par ces rencontres avec leur part d'attendu et d'inattendu.

Deux volets : intérêt intellectuel et émotions impromptues. Voilà pourquoi "Aujourd'hui" est une vraie réussite.

dimanche 14 janvier 2018

dimanche 14 janvier - "aujourd'hui"

Vendredi, 18h30. On retrouve nos pénates à Pau après trois jours d'absence. Dans la boite à lettres, les pubs habituelles, le courrier ordinaire et... une enveloppe dont la rigidité laisse supposer qu'elle contient un cd. Perplexité, car nous n'attendons aucune commande ni aucun envoi à venir. Surprise d'autant plus agréable que l'adresse de l'expéditeur au verso n'est autre que celle de Florian Demonsant. Surprise d'autant plus plaisante qu'elle découle d'une souscription pour un disque de Florian et Ferdinand Doumerc dont l'enregistrement était prévu pour le premier semestre 2014.  Inutile de dire à quel point cet envoi nous met en joie...


Après trois écoutes attentives d' "Aujourd'hui". Trois écoutes, assez pour se forger une première impression ; trois écoutes, pas assez, forcément, pour dépasser le stade de la première découverte. De ces premières écoutes donc, je retiens que ce disque est pour moi une sorte de cheminement d'inventions en inventions localisées et contextualisées.

Les dix-sept pièces de l'album ont en effet été enregistrées à Souillac - "dans" Souillac peut-on lire sue la couverture verso - du 24 au 26 juillet 2014. Enregistrées donc en un site précis géographiquement et dans des lieux définis et identifiés localement. Par exemple, une grotte, une crèche, une place, une autre place, encore une autre place, une maison de retraite, un train, etc... etc...  
Qui dit enregistrement, dit tout aussitôt un preneur de sons. C'est ainsi que l'album a trois auteurs : Florian Demonsant, accordéon, Ferdinand Doumerc, saxophone et Patrick Faubert, prise de son ou, pour ainsi dire, capture et mise en scène des instants sonores que le trio croise dans sa déambulation.

L'idée fondatrice de l'album : déambulation dans Souillac et, chemin faisant, un parcours de rencontres sonores, d'improvisations et de morceaux plus ou moins déjà joués, et inscrits ici dans ce parcours chemin faisant, cette idée donc pourrait caractériser cet album comme un album-concept. Ce serait juste à mon sens, mais trop intellectuel. Il faut en effet prendre en compte une autre dimension, complémentaire, la dimension "émotion". Je pense par exemple à la rencontre avec des enfants de la crèche et à leurs applaudissements spontanés : 02, "Moi contre nous", (crèche, fin d'après-midi) ou au titre 10, "En 45 je jouais de ça", (maison de retraite, crépuscule).

Bref, un album surprenant, qui nous tient en haleine par son travail de création sonore et d'enregistrement des sons de la vie provoqués par la présence même des trois créateurs de musique.

Pour l'heure, quelques morceaux me touchent particulièrement à des titres divers : puissance émotive ou idée fondatrice. Je pense, outre les deux titres cités ci-dessus, au 01, "Baleines" : une musique du fond des âges ou du fond des océans ; au 03, "Sous les eaux" : la nature s'éveille au petit matin et le monde prend peu à peu ses couleurs. Mais il faudrait citer encore 06, "Berceuse" pour sa nostalgie et sa mélancolie, ou le dialogue clownesque entre le saxo et le public, 08, " La dégaine", par une chaude soirée sous la halle. Mais, tout en faisant ce choix, je m'avise qu'il faudrait tout citer, notamment le titre 11, pour moi le plus émouvant, "Raisonnable".

Et comment ne pas citer le dernier morceau, de 17, "Aujourd'hui", avec les rires des enfants et leur prolongement par quelque improvisation proprement musicale ?

Au moment de mettre un point final à cet article, je ne sais pourquoi je pense à cet album de Richard Galliano intitulé "Love Day / Los Angeles Sessions", 2008, qui déploie ses douze titres sur douze moments s'une journée, d'"Aurore" à "Crépuscule"... Un concept comparable à celui d' "Aujourd'hui" ; une réalisation forcément très différente.


vendredi 5 janvier 2018

vendredi 5 janvier - post mortem

La scène se passe dans notre bureau. Autour de 18 heures. Entre chien et loup. Je suis devant les étagères où l'on range les cds par ordre alphabétique à l'intérieur des classes suivantes : anthologies ; Piazzolla ; bandonéon ; diatonique ; Galliano ; chromatique ; dvds. Auxquels s'ajoutent quelques cds de musiciens non-accordéonistes, mais que nous apprécions en tant que tels et que nous écoutons régulièrement.

Je suis donc devant ces étagères où sont en principe rangés nos cds de prédilection. En principe, car en fait nous ne remettons pas systématiquement à leur place les cds que nous sommes en train d'écouter en fonction de tel ou tel critère du moment : comparer des interprétations, vérifier telle ou telle observation, s'assurer d'une idée, etc... etc... Tant et si bien que nos disques sont effectivement classés les uns à leur place "normale", les autres à des places plus aléatoires. Les une sont rangés dans l'ordre alphabétique, horizontalement, les autres sont rangés verticalement, empilés, suivant un ordre que l'on pourrait qualifier de désordre. Les uns, on les situe et on les retrouve par méthode, quant aux autres, on les retrouve au feeling ou grâce au hasard. Hasard souvent fécond, plein d'heureuses trouvailles.

Me voilà donc en cet instant, un cd à la main, bien décidé à le mettre à sa bonne place. Je suis là, immobile. Mon regard parcourt les étagères. Il est temps de s'y mettre. Mais souvent, suite à l'achat récent de certains cds, la place manque pour réaliser mon projet. Finalement, de manque de place en manque de place, il faudrait reprendre tout le classement. Tout vider, trouver de la place et tout ranger, de A à Z. Je reste là, perplexe, les bras ballants... Et tout à coup, une idée me traverse l'esprit : tous ces cds, après ma mort... qu'en sera-t-il ? Est-il bien utile et pertinent de vouloir les mettre en ordre ? Qui les récupérera ? Dans quelles conditions ? Pour les installer en quel lieu ?

Autant de questions qui ne concernent pas seulement nos cds, mais qui pourraient s'appliquer à tant d'autres choses, livres ou objets,  choisis un à un comme des jalons de notre vie pour leur plaisir de leur présence. Toutes choses destinées à être dispersées et privées de leur sens. Post mortem.

Comme je raconte cette petite scène à Françoise et mes états d'âme qui vont avec, impassible - ou presque - elle me dit : "Ton problème, c'est de ne pas savoir profiter du présent. Du coup, le passé, sans traces, t'échappe et le futur n'est qu'inquiétudes..."

mardi 2 janvier 2018

mardi 2 janvier - à conilhac un soir d'hiver, richard galliano et didier lockwood...

Un beau texte de Françoise entre description d'un moment rare et méditation sur notre goût partagé pour l'accordéon et le jazz. Un texte de sensibilité et de réflexion qui vaut un détour... En tout cas, un texte bien au-delà de la simple anecdote  et de l'introspection personnelle.  

http://francoise-rebinguet.blogspot.fr/2017/12/a-conilhac-un-soir-dhiver-richard.html