mercredi 26 décembre 2018

mardi 25 décembre - ma perplexité...

Depuis plusieurs semaines, disons depuis la mi - novembre, je passe plus de temps à m'informer de chaine en chaine - diagonale du zappeur - des faits et gestes des gilets jaunes qu'à écouter de l'accordéon. Je n'ai même plus le goût de me livrer à cette écoute. Le cœur n'y est pas. J'essaie de m'y retrouver avec mes idées, ma sensibilité, mon parcours de zappeur obstiné, mais je sens bien que le contexte de ces informations et autres analyses me fait défaut. Un passage sur un rond-point-péage à Pau ne m'a pas éclairé quant à la compréhension du mouvement, sa dynamique et son absence déterminée de structuration.  L'anarchie comme visée politique revendiquée. Pourquoi pas ? Surtout si l'on considère la sympathie dont font preuve les premières victimes : j'entends les usagers de l'autoroute.

Au départ, je dois l'avouer, comme en mai 68, je n'ai pas vu venir cette révolte (taxe carburant) ni son développement (référendum d'initiative citoyenne). Du coup, grande est ma perplexité. Y compris eu égard à la dimension européenne du mouvement que les bons commentateurs qualifient de protéiforme.

Mais, ce n'est pas tout question perplexité. Par exemple, je suis frappé d'entendre les gilets jaunes déclarer qu'ils iront jusqu'au bout et de voir qu'ils investissent des ronds-points. Le choc symbolique est rude. De même, cette volonté d'aller jusqu'au bout n'est-ce pas la quête d'un horizon qui ne cesse de s'éloigner alors qu'on croit s'en approcher. Adieu  taxes ! Bonjour le RIC ! On ne négocie pas, on attend le référendum tsunami.

Perplexité de ma part devant la rencontre entre une affirmation de non-violence revendiquée - les klaxons de sympathie -et dans le même temps l'affirmation de la légitimité de la violence pour obliger un pouvoir sourd à écouter le vaste chant des injustices, notamment fiscales.

Perplexité majuscule de ma part devant ce nombre que je ne commenterai pas : 10 morts ! Et, sauf inattention de ma part, peu de regrets devant ces drames. En tout cas, un mutisme bien réciproque de celui du pouvoir politique. Sans compter des automobilistes ou des camions pris en otages, des péages vandalisés et incendiés. Liberté de circuler mise à mal. Bref, des choix d'action qui me laissent des doutes quant au choix à venir de représentants des gilets jaunes. Et surtout quant à leur mode de désignation.

Perplexité à l'écoute de cette distinction subtile entre les dits gilets et les casseurs. Surtout quand on voit en direct l'efficacité des violences. S'agit-il de taxes sur les carburants ou de révolution populaire ou citoyenne ? Je suis un peu perdu. Perdu aussi par le refus du "mouvement" de déclarer les parcours de ses revendications. Forcément, ce choix de communiquer ne peut que provoquer de l'anarchie. Et sans doute contraindre le pouvoir à des actions de répression. Vous le voyez : je suis perplexe, j'hésite à comprendre ce qui se passe... D'autant plus que nombre de commerçants font état de licenciements touchant leur personnel. Informations à vérifier. Si vérifiées, combien de nouveaux chômeurs ?

Pour dire la vérité, la radicalisation de certains barrages et de certains ronds-points me laisse dans le doute quant à l'avenir des gilets jaunes qui, disent-ils, ont fait et continuent de faire une expérience sociale unique. Combien auront besoin d'un accompagnement psychologique pour affronter une certaine réalité qui ne sera ni celle d'avant la fin du monde ancien ni celle des ronds-points-couscous-merguez et des dons de nourritures apportés par des sympathisants ou offerts par des artisans...

Un dernier mot pour en finir avec mes perplexités : je suis frappé, dans les reportages de la télé, de noter le nombre des retraités qui participent aux actions du "mouvement" et celui des femmes dans des rôles multiples de la cuisine à ceux de porte-parole... Une observation qui me fait plaisir...    

dimanche 9 décembre 2018

dimanche 9 décembre - le trio skazat à l'atelier du neez à jurançon

Samedi 8 décembre, 20h30 : concert du trio Skazat dans le cadre de l'atelier du Neez à Jurançon.

On avait retenu nos deux places depuis longtemps. On attendait avec le plus vif intérêt le concert de ce trio dont nous n'avions que peu d'informations. Plaisir de la découverte. Mais, toute la journée, on l'avait passée devant la télé, plus précisément à zapper de chaine d'information en chaine d'information. Du coup, le soir venu, le cœur n'y était plus. Malgré notre tristesse, finalement, on a décidé d'y aller... On a eu raison de ne pas renoncer. Ce fut un concert fort agréable, avec grignotage de tapas avant et crêpes - verre de cidre doux après. Et puis retour à la maison dans le froid vif de décembre. Déjà un bon souvenir. On en retient sept photographies. Et d'abord, les trois ci-dessous, qui montrent la disposition des trois membres du trio.



 
 
Le trio est donc composé comme suit :
 
- Héléna Maniakis, voix et guitare. Un goût certain pour la Russie, l'Arménie et la Grèce. Une certaine manière, pleine d'un humour discret, de présenter en trois mots chaque morceau. Une voix magnifique.
- Dario Ivkovic, ancien membre des Yeux noirs, chanteur et accordéoniste. Sa musique, c'est les Balkans...:
- Branislav Zdravkovic, yougoslave : chant slave et guitare. 
 
Le programme en deux parties bien équilibrées ; des morceaux qui se répondent l'un l'autre ; une source d'inspiration géographiquement située entre Balkans et Russie , un programme d'airs traditionnels ; un fil rouge : l'âme slave !
 
Finalement, un concert faussement simple. Du travail de professionnels. Un moment agréable dont on gardera un bon souvenir. Et dont, d'ores et déjà, on a choisi les photographies ci-dessous "ciblées" sur l'accordéoniste outre les trois ci-dessus "ciblées" sur le trio.
 
 



 
 
 
 
 

jeudi 6 décembre 2018

jeudi 6 décembre - "una utopia argentina"...

Les temps, je l'avoue, ne sont guère favorables aux plaisirs de l'écoute musicale, même s'il s'agit de bandonéon ou d'accordéon. C'est ainsi qu'hier matin j'ai parcouru vaguement les étagères de nos disques sans pouvoir fixer mon attention, sans y trouver l'envie de tel ou tel album sortant du lot. Mon esprit était ailleurs... du côté des chaines d'information continue. Jusqu'à ce que je tombe littéralement sur un disque que m'avait offert un copain amateur de bandonéon et, comme moi, admirateur inconditionnel de William Sabatier :

"Una utopia argentina"...

C'est un disque étonnant, qui se présente ainsi : "Piazzolla-Monteverdi / Une utopia argentina / Leonardo Garcia Alarcon - Cappella mediterranea". Pour le recto. Avec, au verso, cette précision : Mariana Flores, Diego Valentin Flores, Quito Gato, William Sabatier.

L'ensemble est composé de huit titres de Monteverdi, neuf de Piazzolla et un d'Anibal Troïlo.

En parcourant les sites qui donnent une critique de cet album, j'ai retenu celui-ci, ci-dessous, qui m'a paru d'une pertinence remarquable. Je vous le recommande.

https://www.forumopera.com/cd/utopie-experimentale

En tout cas, quant à moi, je l'ai écouté trois fois en boucles hier et aujourd'hui il m'accompagne devant mon clavier. Entre autres...

... "Dormo ancora", "Lamento della ninfa", "Sinfonia y Quejas" pour Monteverdi... "Chiquilin de Bachin", "Muerte del Angel", "Milonga del Angel", "Balada para un loco", "Balada para mi muerte" pour Piazzolla... et "La ultima curda" pour Troïlo...

lundi 3 décembre 2018

lundi 3 décembre - à propos du disque de zoreslav kravchuk : "urban classics"...

 J'ai dit dans mon article en date du vendredi 30 novembre mon plaisir extrême à la découverte d'un disque :"Urban Classics" de l'accordéoniste ukrainien Zoreslav Kravchuk. Un accordéoniste pour le moins original qui refuse de se produire en concert pour réserver ses prestations au public des rues.

Je voudrais ici ajouter quelques mots pour expliciter mon admiration à son égard.

- d'abord son jeu, spécifique s'il en est. Dans la tradition de l'école ukrainienne de concert, mais avec un quelque chose qui n'appartient qu'à lui et qui est disons sa signature, sa caractéristique, son style. Puissance et clarté : une ligne claire. lisibilité et profondeur. Une virtuosité inspirée !

- en second lieu, le choix de son programme qui fait la part belle à J;-S. Bach et à Vivaldi, mes deux auteurs "classiques" de prédilection. Toccata, prélude, fugue, etc... etc... Avec, en quelque sorte comme bonus, trois morceaux notés Vivaldi / Bach, Concerto pour orgue en ré mineur BWV 596, soit allegro, largo e spiccato, allegro..

- enfin, cet album m'a été personnellement recommandé par le responsable du rayon des cds de musique au Parvis, qui l'avait mis de côté pour me le réserver, vu mes goûts qu'il connait bien. Je l'avoue ce lien personnel me plait. Il est l'occasion de discussions et d'échanges qui m'enchantent. En tout cas, j'apprécie au plus haut point ses conseils ; c'est pourquoi je continue à lui passer mes commandes, même si les automates de Google eux aussi me connaissent assez bien pour me suggérer des choix pertinents de disques d'accordéon à me procurer. Disons que mes achats sont moins impersonnels. Même si je reconnais la pertinence des suggestions automatiques de Google, qui me connaissent mais que je ne connais pas.