samedi 27 avril 2019

samedi 27 avril - cumbia, cumbia...

La tribu - vacances scolaires obligent - a posé ses pénates à Hossegor. Quant à moi, je me retrouve seul à Pau avec le projet de mettre de l'ordre dans nos disques d'accordéon, de bandonéon et autres machines à soufflets. Depuis quelque temps en effet cet ordre alphabétique s'est trouvé plus ou moins perturbé au gré de nos choix et de nos goûts ou de nos intérêts plus ou moins aléatoires  : on sélectionne, on écoute, on empile, on se rappelle ou on ne se rappelle pas où l'on a posé tel ou tel cd, etc... Bref, on se comprend. Au bout d'un certain temps, il devient de plus en plus nécessaire de revenir aux fondamentaux : l'ordre alphabétique. Sauf que ça n'est pas si simple : ce disque de Cumbia, que je viens de trouver au Parvis, où le classer ? Où le situer alors même que l'accordéoniste ne figure nulle part sur la pochette ? Un disque que m'a conseillé, si j'ose dire Télérama, en qui j'ai toute confiance. Du coup d'ailleurs je m'avise que j'ai sous la main deux autres albums de Cumbia classés à la lettre C.
Donc "Cumbia" se sera "C" et non le nom de l'accordéoniste. Ne pas oublier.





Même chose pour les disques de Forro, même si a contrario plusieurs sont identifiables par l'accordéoniste. On a un principe, on s'y tient ! Classés en "F".

Idem en ce qui concerne les disques de Gotan Project dont les accordéonistes d'ailleurs ont changé au fil des concerts. On s'en tient à la lettre "G".

Tout ça, j'en conviens, c'est un souci quelque peu formel. Qui a cependant l'intérêt de me faire redécouvrir des disques dont j'avais perdu la mémoire. Et, chemin faisant d'en redécouvrir encore d'autres à la faveur de ce travail de classement. Pour ce faire, je me suis donné six jours : c'est beaucoup, ce n'est pas trop...

mercredi 17 avril 2019

mercredi 17 avril - y a pas que l'accordéon...

Françoise, qui a une culture musicale autrement fondée que la mienne et, du coup, des goûts musicaux autrement éclectiques que les miens, vient de me faire découvrir un disque tout récent, sans accordéon certes, mais qui mérite toute notre attention. A mon tour, le plaisir de vous le signaler...


"Loco Cello", 2019, Well Done Simone et Fo Feo Productions.

Une création signée F. Salque, violoncelle ; S. Strouk, guitare ; A. Moignard, guitare ; J. Arranger, contrebasse.

13 titres : 8 de S. Strouk, lui-même et 5 compositions de D. Reinhardt, A. Piazzolla, Traditionnel, Mendelsohn et encore D. Reinhardt.


mercredi 17 avril -le "galliano" nouveau est arrivé-é-é...


Rituel des courses à l'hyper. Rituel du détour par le Parvis avant le retour à la maison. Le responsable des cds, avec un large sourire :"J'ai pensé à vous ; j'ai mis de côté un disque qui, je pense, devrait vous intéresser : le dernier Galliano". Illico, il va dans les réserves ; il en revient. On lui fera part dès que possible de nos impressions. En tout cas, tous nos remerciements.

Le titre du disque : "Richard Galliano / The Tokyo Concert", Editions Jade, 2019.

Un disque solo et live. Richard Galliano écrit :"J'ai choisi cet enregistrement car il s'est passé ce jour là quelque chose d'inédit. Une intensité d'écoute, un partage, une communion avec le public comme j'en avais rarement ressenti. J'ai eu le sentiment de vraiment tout donner".

On ressent en  effet quelque chose de ce qu'a éprouvé Richard Galliano au fil de l'écoute des treize titres successifs et au fur et à mesure du mouvement crescendo des applaudissements de plus en plus admiratifs et chaleureux. Une sorte de fusion. De communion. En tout cas, le sentiment qu'il s'agit d'un moment exceptionnel. Un concert-référence si l'on peut dire. Pour ne pas dire un concert-testament.

En écoutant ce concert, j'ai eu, de plus en plus, cette impression dominante que Richard Galliano puisait en toute liberté sur le moment - disons sur le vif - dans une sorte de fonds personnel d'improvisations. D'où cette impression de maitrise et de virtuosité qui se manifestent en particulier dans l'enchainement des pièces du puzzle en quoi consiste ce concert.

Au départ, "Parisian Divertimento", un medley majuscule. D'entrée de jeu, on se situe à des altitudes inouïes. Parmi arrangements, on trouve des œuvres de Debussy, Granados, Chopin ; et d'autre part des compositeurs comme Chaplin, M. Legrand, E. Nazareth, Granados, F. Chopin.  Quant aux compositions, "Valse à Margaux", "Tango pour Clause", "Sertao", ce sont chaque fois des versions nouvelles que Richard Galliano nous révèle. Avec, je le répète, une force d'imagination et d'improvisation qui sert de fil rouge à l'ensemble du concert. Une créativité extraordinaire dans  l'articulation entre les improvisations proprement dites. Une improvisation d'improvisations. Je comprends comment le public a pu comprendre qu'il vivait un moment d'exception et manifester un tel enthousiasme.

Quant à nous, il nous reste le disque. C'est un privilège !

samedi 13 avril 2019

samedi 13 avril - connaissez-vous le circ'hulon ?

Connaissez-vous le Circ'Hulon et son spectacle "Strampalati"? 

Pour en savoir plus, un clic et éventuellement un autre clic suffiront :

https://www.youtube.com/watch?v=79jyvvRHQtI

https://www.youtube.com/watch?v=PBzWCoa3Em0

Et puis, pour en savoir encore plus à l'occasion de son passage à Billère, communauté de Pau, quelques autres mots, plus personnels...

Moment 1.- Il y a quelques jours, Françoise reçoit un message amical de Florian Demonsant qui nous signale la venue à Billère les vendredi 12 et samedi 13 avril du spectacle "Strampalati" sous le chapikioske de la compagnie "Circ'Hulon"... dont il fait partie. Forcément, on ne pouvait pas ne pas y assister. D'une part, pour découvrir la compagnie et son spectacle vivant ; d'autre part pour retrouver Florian, que nous admirons  et dont nous suivons le parcours depuis au moins dix ans. Un parcours éclectique s'il en est ; un parcours d'explorateur des sons de l'accordéon, un parcours de rencontres et de prises de risques.

La compagnie comprend trois artistes : Lucia Pennini, Antoine Hulon et  Florian Demonsant, compositions et interprétations musicales. Trois artistes et quelques techniciens... Le spectacle nous fait vivre au rythme de la vie écrasée de chaleur et de lumière de quelque village du sud de l'Italie. Mais, évidemment, il s'agit d'un monde imaginaire fait de rituels et autres superstitions. Un monde qui s'adresse à tout âge avec un égal bonheur si l'on en juge d'après les applaudissements et autres cris de surprise d'un public sous le charme.


Moment 2.-  Comme nous avions retenu des places pour ce samedi, dès vendredi après-midi, notre curiosité nous guida jusqu'au chapikioske, histoire de reconnaitre les lieux. Un lieu en effet magique : petit de l'extérieur, grand à l'intérieur. Un univers coloré à l'extérieur ; chaleureux et favorable à la rêverie à l'intérieur. Un lieu clos ouvert sur l'imaginaire.

Moment 3.- Alors que les spectateurs prennent place, Florian, au milieu du public, crée l'ambiance et
prépare jeunes et vieux au spectacle. La musique crée un monde ou, en tout cas, nous y prépare.


Moment 4.- Dois-je le dire, j'aime bien ces deux photos ci-dessous. Florian s'est retiré dans un coin sombre. J'imagine qu'il joue pour lui-même ou, mieux, pour peaufiner son personnage. C'est qu'en effet, il n'est pas seulement compositeur ou chargé de l'illustration musicale. Il est un comédien à part entière. Il a un rôle à jouer. Un rôle qui pourrait être celui de l'un des personnages de la comedia del arte. Un personnage touchant par ses paroles, ses comportements, ses postures et ses mimiques. Plutôt un clown triste.



Moment 5.- Dès le début du spectacle, Florian a interdit la prise de photographies. Forcément, j'ai respecté sa parole. Tout au plus, au moment du final ai-je pris cette photo qui montre je crois assez bien l'allure des trois artistes. Florian joue de l'accordéon ; ses deux collègues, ses deux complices, s'essaient aux claquettes sur une piste ensablée. Authentique moment de cirque, comme le jonglage de chapeaux, la sculpture sur visage de pâte à pâtes - c'est bien d'Italie qu'il est question sous le regard de la mama subliminale - le lancer de couteaux, la boite à gifles, l'échelle libre...etc... etc...  Sans compter une séquence pleine de tendresse et d'inconscient que j'appellerais volontiers la danse des voiles. Superbe de simplicité et d'émotion !


Moment 6.- Après le spectacle, un pot : quelques verres de Lambrusco... On perle de tout et de rien : on parle sans sentir le froid de la nuit. On dit notre plaisir. Sur le chemin du retour à la maison, on est bien d'accord pour dire que ce fut une heureuse soirée. On la termine avec une bière, du saucisson, du jambon, du fromage et, en dépit de l'heure, du café. Il est 1 heure !

Un mot encore pour signaler vers la fin du spectacle un medley plein de virtuosité de Florian, comme un kaléidoscope qui nous étourdit et nous rend joyeux. L'accordéon dans tous ses états !


vendredi 5 avril 2019

vendredi 5 avril - thomas leleu et le "soleil" du tuba...

Françoise a un goût particulier pour le son du tuba et une admiration sans bornes pour le jeu de Thomas Leleu. Aussi haut que le son des plus prestigieux accordéonistes ! Elle a aussi un don personnel travaillé encore et encore pour fabriquer des textes qui diront ses impressions. Et ainsi nous les feront partager pour notre plus grand plaisir.

Mais... un clic suffira pour que vous compreniez à votre tour tout le talent que je lui reconnais.

 http://francoise-rebinguet.blogspot.com/2019/03/thomas-leleu-et-le-soleil-du-tuba.html

vendredi 5 avril - la guitare flamenca de kiko ruiz...

Françoise avait noté sur son agenda :"balada flamenca" au Parvis de Pau, du 5 avril au 1er juin 2019. Exposition de photographies du monde du flamenco de J.- L. Duzert. Présence de Kiko Ruiz à la guitare flamenca. Forcément, on ne pouvait ne pas y aller. Vernissage le vendredi 4 à partir de 18 heures.

On connait les photographies de J.- L. Duzert. De beaux formats. De l'argentique. Du noir et blanc. Un univers magnifique. Excessif . A fleur de peau. Fascinant. On pourrait croire qu'il s'agit d'encres de Chine. J.-. Duzert commente ses œuvres. Et c'est émouvant. Lui-même ne masque pas ses propres émotions.

Quelques minutes avant l'ouverture de l'exposition, J.-.L Duzert, avec qui nous échangeons quelques mots, nous conduit jusqu'à Kiko Ruiz qui se prépare. Rencontre chaleureuse. Souvenirs de concerts de celui-ci avec Renaud Garcia-Fons et David Venitucci. Du coup, on lui achète son album :"Compaseando" (En déambulant).

Au retour de l'exposition, en grignotant pour une petit faim avec une larme de porto, on écoute le disque. Ce n'est pas une découverte. On a eu en effet la chance d'écouter Kiko Ruiz à plusieurs reprises en concert. C'est une magnifique confirmation.

C'est aussi - effet du hasard - un contraste étonnant avec notre dernière découverte :"Reminiscence of the Future" d'Adam Maksymienko.

D'un côté un virtuose du Bayan, en solo, la puissance d'un orgue, un monde de masses sonores, les ressources incroyables du soufflet, une interprétation de compositeurs prestigieux, qui s'inscrit dans la tradition classique contemporaine des pays de l'Est : Russie, Ukraine, etc... Un monde de concours avec ses codes.

De l'autre, Kiko Ruiz, compositeur et interprète à la guitare flamenca.  Lui aussi inscrit dans une tradition exigeante. Il y a fait sa place. C'est tout dire. Autour de lui, plusieurs artistes du monde flamenco. Entre autres, que nous connaissons, R. Garcia-Fons, contrebasse ; G. Daltin, accordéon, accordina, bandonéon : une présence magnifique qui dit assez son talent ; des percussions, des voix, des palmas... Une guitare qui trace sa ligne multiple et ce faisant cependant claire,  qui nous fait vibrer. L'Andalousie, les gitans, un monde excessif. A fleur de peau. Le guitariste et le photographe : deux guides pour explorer ce monde flamenco finalement plus difficile à saisir qu'on ne pourrait l'imaginer.

A deux reprise j'ai parlé d'une musique à fleur de peau. Une autre image me vient à l'esprit : le fil du rasoir. A moins que ce ne soit celui du funambule. On reste fasciné.

mercredi 3 avril 2019

jeudi 4 avril - à propos d'urbotanique...

Je me souviens. C'était, je crois, en 2012. J'avais découvert par hasard (?) un bouquin d'une rare intelligence : "Carnet d'une urbotaniste" par Lullie.  Un regard neuf et original, plein d'humour et de rigueur méthodique sur le monde urbain. Depuis, j'ai encore dit maintes fois mon admiration et mon enthousiasme dans des articles publiés en 2013, 14, 16, et - fin provisoire de ce cheminement - encore en ce début d'année 2019. Ici même !

Ce livre donc m'a suggéré une autre approche de la ville. J'en ai fait bon usage pour mieux voir Toulouse et Pau. Cet ouvrage est en effet une mine de suggestions. Je m'en suis inspiré par exemple au cours de ce dernier week-end en parcourant le quartier des "petits" dans la ville dite - à juste titre - "rose". J'ai eu de ce fait plaisir à parcourir ses rues. Justement parce qu'elles sont petit à petit colonisées par de la végétation urbaine ou ponctuées par des objets fabriqués disséminés ici ou là sur les trottoirs.

Exemples pris dans un rayon d'une centaine de mètres autour de la maison des "petits"...


 L'électricité verte frappe à la porte du compteur...

 La géométrie ou la vie... la géométrie et la vie...

 Plaque et végétation tombales...

 
 Une ouverture vers un monde incertain. Mystère ! Photographie prise sur le mur d'un bar à tango du mercredi, du samedi soir et du dimanche après-midi...

Prolifération végétale. Dessous se trouve un compteur de gaz... Il apparait en fin d'automne ; il apparait à nouveau au début du printemps...

mercredi 3 avril - "reminiscence of the future"...

Depuis hier après-midi, je me suis mis en posture de découverte.

Je m'explique. Hier donc, mardi, comme je parcourais les rayons du Parvis, je croise le responsable des disques de musique. Un large sourire pour m'annoncer qu'il a reçu et mis de côté pour moi un disque d'accordéon. Un disque quasi confidentiel édité par un label polonais :"Dux". Un disque de 2018. Dont il ne sait pas précisément comment il l'a reçu. Nous convenons qu'en tout cas c'est une bonne surprise. Toujours le hasard !

- "Adam Maksymienko / accordion / Reminiscence of the Future / Sonatas for accordion".

Quant au programme du disque, on peut le décrire comme organisé suivant trois volets bien équilibrés. Trois exemples d'œuvres, disons classiques, des écoles russe ou ukrainienne, en tout cas de l'Europe de l'Est. L'accordéon comme orgue !
Qu'on en juge :

- V. Zolotaryov, Sonata n° 3
- S. Gubaidulina, Sonata... "Et Expecto"
- V. Semonov, Sonata n° 3, "Reminiscence of the Future"

En fait, en première impression, je situe ce disque comme une œuvre contemporaine, une interprétation d'aujourd'hui de compositions inscrites dans la tradition russe du Bayan. Et qui dit Bayan, dit un travail de virtuose sur le soufflet et sur la puissance qu'il recèle. En tout cas, c'est mon approche dans ce moment de découverte.

Trois compositeurs emblématiques donc de la tradition de l'Est, trois compositeurs que j'identifie d'emblée assez bien pour les avoir écoutés à maintes reprises, et d'autre part un accordéoniste jeune et virtuose, une totale découverte !

On y reviendra...