vendredi 24 août 2018

vendredi 24 août - le duo binaka en l'église de souraïde

Françoise avait bien repéré l'information : le mardi 21 août, à 20h30, en l'église de Souraïde, le duo Binaka. Souraïde est un superbe et attachant village basque, au sud de Bayonne, à 45 kilomètres d'Hossegor. Un parcours contrasté : moitié autoroute transeuropéenne, moitié montagnes russes des routes basque. Un duo qui s'affirme de plus en plus au fil des ans et des concerts. Philippe de Ezcurra, accordéon et bandonéon ; Marina Beheretche, violon. Leurs noms disent assez leur ancrage dans ce Pays basque.

Un programme qui se densifie au fil du temps en alliant les références à Mozart, à Bartók, à J. Guridi, à A. Pärt, à C. Saint-Saëns, à M. de Falla ou encore à A. Piazzolla. Mais aussi en rappel un inattendu "Tango pour Claude" plein d'énergie et de finesse.  Un programme qui dit assez l'esprit d'ouverture qui préside à ce concert. .

Un concert sous le charme de ce duo de la première à la dernière mesure. Une petite église qui, pièce après pièce, explose d'applaudissements et de reconnaissance. Un moment que j'ose dire magique. Un moment hors du monde en plein cœur du Pays basque si lumineux

Ci-dessous, sept images - "résultat brut de décoffrage" - où j'ai essayé de saisir les postures "fondamentales" du duo et, si j'ose dire, dans le même temps, d'en saisir l'esprit dans les arrangements.

Une scène haute de quelques centimètres. Modeste, intime. Le concert sur fond de chœur baroque.  La complicité de Marina et Philippe. D'évidence, ils se comprennent à demi note.



Le violon et l'accordéon. Deux "physiques" contrastés qui vont bien ensemble.


Au total, une formidable permanence des postures disons "fondamentales" du duo. Tout est dans les nuances. De beaux arrangements.


Philippe et son instrument. De près, on saisit la complexité de son jeu. ce que l'on peut nommer sa virtuosité, évidente et toute en sobriété.




Comme final, Piazzolla et donc le bandonéon dont Philippe sait si bien tirer des effets spécifiques. Une belle interprétation du tango.

Voilà. Une soirée en toute simplicité, qui donne le goût de vivre. Qui donne le désir d'écouter Binaka encore et encore. Soit dit en passant : "Ce duo ! Quelle maitrise !"

Rendez-vous donc en 2019 pour une troisième année. A l'issue du concert, quelques mots échangés avec Philippe à qui je suggère cet intitulé :"L'accordéon et le violon : les rencontres de Souraïde"...

"Pourquoi pas ?"

samedi 11 août 2018

samedi 11 août - "l'amuseur", dernier opus de michel macias

Je suis en train de découvrir le dernier opus de Michel Macias, intitulé "L'Amuseur". C'est un vrai bonheur . Quatorze morceaux : dix originaux de Michel lui-même ; un de J. Rameau, arrangements de Michel, un de W. Montgomery, un de JS Bach, arrangé aussi par Michel ("Sarabande, suite pour violoncelle n°4"), un de Dave Brubek.  Forcément, des coups de cœur de Michel Macias. Un disque qui manifeste très explicitement ses préférences et ses enthousiasmes. Entre  musique des iles et références classiques.

Un disque très personnel, bien à l'image de son auteur. Du travail, de l'exigence jamais satisfaite et une extrême pudeur qui semble vouloir nous faire croire que tout ça, c'est, sinon naturel, du moins l'œuvre d'un musicien doué. Au don, je n'y crois pas. Tout ce disque, c'est du boulot, encore et encore. Mais, présenté de telle sorte qu'on pourrait penser que c'est œuvre d'amuseur, comme le suggère le titre.  Un titre à double fond, si je puis dire. Que l'on comprend en lisant les pages de présentation. Où l'on découvre la lignée où se situe l'inspiration de Michel. Où en effet l'on découvre cette clé : l'amuseur est à dans la lignée de Marcel Azzola, Tony Murena, Gus Viseur. Toute une tradition donc. Un musette de haut vol. Et, aujourd'hui, du musette à la mode Macias.

Un mot encore. J'ai beaucoup apprécié la construction de cet album : titres 1 et 2 de Michel, titre 3 de Rameau, titres 4 et 5 de Michel, 6 de Montgomery, 7 et 8 de Michel, 9 de Bach, 10 et 11 de
Michel, 12 de Brubek, enfin 13 et 14 de Michel. Une organisation très pensée. Rien n'es laissé au hasard. Un style inimitable, très au-delà de l'éclectisme. Un parcours de découverte, que je me fais un plaisir de parcourir.

samedi 4 août 2018

samedi 4 août - "sfumato" live in marciac

Suivant l'expression consacrée, il est arrivé, il est dans les bacs. Qui donc ? "Emile Parisien Quintet, Sfumato live in Marciac with Joachim Kühn". Un cd + un dvd...

Un disque enregistré à l'occasion d'une carte blanche offerte par Marciac à Emile Parisien en août 2017. Un disque qui fera date. Mais d'abord, un mot du personnel. Le quintet en question, c'est Emile Parisien, saxo soprano, J. Kühn, piano, M. Codija, guitare, S. Tailleu, contrebasse, M. Costa, batterie. Avec, comme invités : W. Marsalis, trompette, V. Peirani, accordéon et M. Portal, clarinette. Excusez du peu.  Suivant l'expression de P.-H. Ardonceau, "un groupe intergénérationnel". Une réussite qui doit beaucoup à la personnalité et au style d'Emile. Disons à son aura (personnalité, virtuosité, répertoire, etc...).




Dans cet enregistrement, on retrouve tout le style d'Emile :

- "Le clown tueur de la fête foraine I, II et III"
- "Balladibiza I, II"
-"Temptation  Rag" et "Transmitting" avec la présence de W. Marsalis qui, tout comme Emile est à Marciac dans son jardin.


Du jazz comme je l'aime. P.-H. Ardonceau, dans le livret de présentation, parle d'alchimie réussie pour caractériser l'impression dominante que l'on éprouve à l'écoute de cet album. Je ne saurais mieux dire. Pour ma part, je parlerais volontiers de ce groupe comme d'un système : un ensemble complexe d'éléments en interaction en fonction d'un but.  Un groupe où chacun trace son chemin sans jamais s'éloigner des parcours des autres, ce pourquoi on se retrouve si "naturellement" et comme avec évidence in fine.

- Post-scriptum

... Et voilà qu'en parlant avec Françoise de cet article ci-dessus, je m'avise que j'ai déjà publié trois articles à propos du cd "Sfumato".  Dont un tiré de Citizen Jazz qui est, comme toujours, un texte de référence. Les souvenirs de mon admiration me reviennent peu à peu en mémoire.

- 17.10.16.

http://autrebistrotaccordion.blogspot.com/2016/10/lundi-17-octobre-propos-de-sfumato-le.html

- 19.10.16.

http://autrebistrotaccordion.blogspot.com/2016/10/mercredi-19-octobre-citizen-jazz-un.html

- 26.10.16

http://autrebistrotaccordion.blogspot.com/2016/10/mercredi-26-octobre-encore-quelques.html