mercredi 26 octobre - encore quelques mots à propos de "sfumato"...
J'ai déjà dit dans deux articles récents mon plaisir à la découverte de "Sfumato", l'opus tout récent d'Emile Parisien Quintet. Avec J. Kühn, mais aussi, comme invités, M. Portal et V. Peirani. Sans oublier M. Godjia, S. Tailleu et M. Costa. Des collègues de longue date. Une équipe de complicités.
Une musique à la fois très construite, très intello même, et en même temps vivante en diable, d'une énergie inépuisable.
Mais j'en viens à une expérience que m'a donné de faire l'écoute récente de cet album. Et que je trouve pleine d'intérêts. C'était hier, mardi, en fin d'après-midi. A Hossegor. Disons vers 18 heures. Nadja travaille avec son ordinateur sur la table du séjour. Les écouteurs vissés sur ses oreilles. Un monde étanche. Charlotte lit sur son ordinateur un texte sur lequel elle prend des notes. Les écouteurs vissés sur ses oreilles. Un monde étanche. Camille explore le monde du one man show sur YouTube. Elle explose de rire toutes les 30 secondes. Les écouteurs vissés sur ses oreilles. Un monde étanche. Quant à Sébastien, il est parti courir. Trail oblige ! Moi, de mon côté, je m'ennuyais. Comportement plutôt fréquent chez moi. Oui, je sais, on va s'en étonner. Sans doute, mais c'est ainsi, Hossegor, sa plage, son calendrier des marées, sa noria incessante de touristes et de retraités, ses boutiques hors de prix, tout cela n'est guère à mon goût. Etrange, n'est ce-pas. Et voilà que Françoise, profitant de cette étanchéité auditive que j'évoquais ci-dessus, et de mon absence patente de projets, lance la lecture de "Sfumato" à un niveau suffisant pour emplir la villa tout entière de ses sonorités. De la musique ! Pas seulement un fond sonore débité au kilomètre comme les pizzas le samedi soir...
Alors même que j'ai découvert "Sfumato" il y a peu et que je pensais en avoir déjà une certaine connaissance, tout à coup je me rends compte que je ne peux l'écouter en entier d'une seule traite. Je m'explique. Le "Préambule" à peine achevé, je n'ai qu'une envie : l'écouter à nouveau sans enchainer d'autres titres. De même, les titres 3, 4 et 5 : "Le clown tueur de la fête foraine" ont une telle unité que je n'arrive pas à m'en détacher et donc à enchainer sur les titres suivants. Même expérience en ce qui concerne les titres 10 et 11 :"Balladibiza"... J'ai certes déjà fait cette expérience mais sans en avoir jamais pris conscience aussi nettement. Aujourd'hui, je crois avoir compris ce qui s'était passé.
Tout me porte à croire que l'expérience que je relate ici découle de la densité de la musique en question. Il me faudra "creuser" un peu cette notion, mais pour l'heure elle me parait convaincante. Une notion étroitement liée à celle de complexité, c'est-à-dire à l'idée qu'on a affaire à un objet complexe, impossible à épuiser en quelques écoutes. D'où le sentiment que toute écoute suggère tout aussitôt une autre écoute pour mieux apprécier ce que l'on a perçu que très artificiellement. Et surtout pour apprécier ce dont on soupçonne que ça nous a échappé. On ne sait pas positivement ce dont il s'agit, mais négativement on sait/on sent bien qu'on ne peut en rester là, à une perception sommaire et superficielle.
A suivre... En attendant, je me rends compte rétrospectivement que j'ai déjà fait cette expérience de la densité, mais sans en avoir eu conscience ; je pense par exemple à l'œuvre de L. Danielsson, dont j'ai grande difficulté à me détacher ; je pense à "Mare Nostrum" I et II. Je pense aussi à ces deux chefs d'œuvre : "Trois temps pour Michel P. " de Vincent Peirani et "Indifférence"... Toutes créations que je classe dans cette même catégorie que je nomme densité.
Une musique à la fois très construite, très intello même, et en même temps vivante en diable, d'une énergie inépuisable.
Mais j'en viens à une expérience que m'a donné de faire l'écoute récente de cet album. Et que je trouve pleine d'intérêts. C'était hier, mardi, en fin d'après-midi. A Hossegor. Disons vers 18 heures. Nadja travaille avec son ordinateur sur la table du séjour. Les écouteurs vissés sur ses oreilles. Un monde étanche. Charlotte lit sur son ordinateur un texte sur lequel elle prend des notes. Les écouteurs vissés sur ses oreilles. Un monde étanche. Camille explore le monde du one man show sur YouTube. Elle explose de rire toutes les 30 secondes. Les écouteurs vissés sur ses oreilles. Un monde étanche. Quant à Sébastien, il est parti courir. Trail oblige ! Moi, de mon côté, je m'ennuyais. Comportement plutôt fréquent chez moi. Oui, je sais, on va s'en étonner. Sans doute, mais c'est ainsi, Hossegor, sa plage, son calendrier des marées, sa noria incessante de touristes et de retraités, ses boutiques hors de prix, tout cela n'est guère à mon goût. Etrange, n'est ce-pas. Et voilà que Françoise, profitant de cette étanchéité auditive que j'évoquais ci-dessus, et de mon absence patente de projets, lance la lecture de "Sfumato" à un niveau suffisant pour emplir la villa tout entière de ses sonorités. De la musique ! Pas seulement un fond sonore débité au kilomètre comme les pizzas le samedi soir...
Alors même que j'ai découvert "Sfumato" il y a peu et que je pensais en avoir déjà une certaine connaissance, tout à coup je me rends compte que je ne peux l'écouter en entier d'une seule traite. Je m'explique. Le "Préambule" à peine achevé, je n'ai qu'une envie : l'écouter à nouveau sans enchainer d'autres titres. De même, les titres 3, 4 et 5 : "Le clown tueur de la fête foraine" ont une telle unité que je n'arrive pas à m'en détacher et donc à enchainer sur les titres suivants. Même expérience en ce qui concerne les titres 10 et 11 :"Balladibiza"... J'ai certes déjà fait cette expérience mais sans en avoir jamais pris conscience aussi nettement. Aujourd'hui, je crois avoir compris ce qui s'était passé.
Tout me porte à croire que l'expérience que je relate ici découle de la densité de la musique en question. Il me faudra "creuser" un peu cette notion, mais pour l'heure elle me parait convaincante. Une notion étroitement liée à celle de complexité, c'est-à-dire à l'idée qu'on a affaire à un objet complexe, impossible à épuiser en quelques écoutes. D'où le sentiment que toute écoute suggère tout aussitôt une autre écoute pour mieux apprécier ce que l'on a perçu que très artificiellement. Et surtout pour apprécier ce dont on soupçonne que ça nous a échappé. On ne sait pas positivement ce dont il s'agit, mais négativement on sait/on sent bien qu'on ne peut en rester là, à une perception sommaire et superficielle.
A suivre... En attendant, je me rends compte rétrospectivement que j'ai déjà fait cette expérience de la densité, mais sans en avoir eu conscience ; je pense par exemple à l'œuvre de L. Danielsson, dont j'ai grande difficulté à me détacher ; je pense à "Mare Nostrum" I et II. Je pense aussi à ces deux chefs d'œuvre : "Trois temps pour Michel P. " de Vincent Peirani et "Indifférence"... Toutes créations que je classe dans cette même catégorie que je nomme densité.
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