jeudi 27 septembre 2018

jeudi 27 septembre - lorenzo naccarato trio : "nova rupta"

Mercredi 26 septembre. 12h30. On déjeune sur la terrasse. Le fond de l'air est caniculaire. On s'est installé sous le prunier. Un arbre énorme, que l'on appelle le prunier aux six troncs. Ses feuilles tombent au moindre souffle de vent et craquent sous nos pas. Les chats des voisins - quatre chats - entourent notre table en attente de quelque morceau de viande. Ils sont écrasés par la chaleur. Ils gardent un œil éveillé pour suivre nos mouvements. Tout semble assoupi. Au ralenti ! Mouvements décomposés et étirés !

12h30. Un bruit familier nous alerte : le bruit de la porte de la boite à lettres. A l'intérieur, heureuse surprise ! Le dernier opus du Lorenzo Naccarato Trio : "Nova Rupta". Toutes affaires cessantes, on met les plats à réchauffer. Pas question d'attendre. Forcément, il faut écouter cet album. Illico et In extenso, cela va de soi. Pourquoi cet enthousiasme ? Tout simplement parce que dès notre première rencontre - en concert puis à l'écoute du premier album -  nous avons éprouvé une grande sympathie pour ce trio et pour son leader. Sympathie immédiate liée au comportement, en particulier l'enthousiasme de ces trois musiciens. Mais aussi sympathie pour la musique de Lorenzo, si pleine de vie, d'énergie et de rigueur.



Dès les premières mesures, on sait d'évidence que ce nouvel album sera pur bonheur, comme un développement et un approfondissement du premier. Continuité et esquisse de nouvelles pistes. On sent bien qu'une œuvre est en train de se fabriquer. Des idées comme une obsession créatrice et une maitrise technique qui en est comme l'instrument naturel.

Tout en écoutant les dix morceaux de l'album, je manipule et j'examine "l'objet", un objet à proprement parler culturel, pas seulement musical. Ce qui en effet me frappe, en y regardant de plus près, c'est l'articulation entre les idées, le concept, l'inspiration qui oriente cette création, et le style ou, si l'on veut, la maitrise technique de Lorenzo. Vie, souffle, mouvement... pour l'axe conceptuel ; ostinati, cellules répétitives, polyrythmie ou encore métrique asymétrique  pour la technique.

 
 
Au plan des idées ou, si l'on veut du concept qui donne leur orientation aux dix morceaux, il y a la notion de "musique cinématique". Le mouvement, geste ou émotion est au cœur de l'album. Sous cette notion, ce choix musical, il y a une véritable vision du monde, une véritable philosophie. Pour ainsi dire, l'inspiration de cet album est quasiment mystique. Quelque chose comme une vision panthéiste du monde. La nature, qui est essentiellement mouvement, est perçue comme une réalité quasi divine. La musique en est l'expression de sa quintessence.

A propos... ce n'est pas insignifiant. Lorenzo rappelle en effet que "Nova Rupta" est le nom d'un volcan des Etats-Unis situé en Alaska dont l'éruption en 1912 fut l'une des plus puissantes du XXème siècle. Un volcan et les puissances telluriques comme référence ! C'est assez dire l'ambition de Lorenzo et du trio.



Un dernier mot enfin à propos des trois membres du trio :

- Lorenzo Naccarato, piano,
- Benjamin Naud, batterie,
- Adrian Rodriguez, contrebasse.



Ami, amie, amateurs d'accordéon, vous pouvez vous étonner de ne trouver trace ici de notre instrument de prédilection. C'est qu'il s'agit ici d'une création qui me touche. Tout simplement. C'est pourquoi j'ai plaisir à partager mon enthousiasme.

dimanche 23 septembre 2018

dimanche 23 septembre - alerte agenda ! vincent lhermet...

Connaissez-vous Vincent Lhermet ? C'est l'occasion de le découvrir. Son dernier opus est sorti le 21. Il s'agit d'un duo "Poetical Humors / Les inAttendus", label Harmonia Mundi. Vincent Lhermet, accordéon, Marianne Muller, viole de gambe.

http://www.vincentlhermet.fr/

Ci-dessous, le courriel de Vincent Lhermet pour annoncer la sortie de l'album et quelques autres informations...


Ce message pour vous informer de la sortie dans les bacs aujourd'hui chez Harmonia Mundi du premier enregistrement des "inAttendus".
Poetical Humors
musiques élisabéthaines et contemporaines pour viole et accordéon
Oeuvres de Bull, Dowland, Gibbons, Hume ; Hersant, Tidrow...
les inAttendus
Marianne Muller, basse de viole
Vincent Lhermet, accordéon

Déjà disponible à l'écoute sur DeezerQobuzSpotify


 

Les inAttendus vous donnent aussi rendez-vous pour de nouveaux projets
Poetical humors : le 13 octobre 2018 sur France Musique et le 16 janvier 2019 à l'Opéra de Lille.
Musique contemporaine pour viole et accordéon : le 2 décembre 2018 à Lyon dans le cadre des Rencontres contemporaines.
L'Art de la Fugue de Bach : les 3, 4, 5 mai 2019 à La Courroie, avec la participation d'Alice Piérot, violoniste invitée des inAttendus.
Sonates de Bach : août 2019 au Festival Bach en Combrailles. 
En espérant vous y retrouver peut-être, je vous souhaite une très belle rentrée.

Meilleures salutations,

Vincent Lhermet

dimanche 23 septembre - alerte agenda ! naccarato trio...

Le dernier disque du Naccarato Trio est dans les bacs depuis la fin de semaine dernière. Le titre  ? "Nova rupta". IL n'y a pas d'accordéon, mais ce n'est pas une raison pour ne pas se donner le plaisir d'écouter de la bonne musique...

http://www.lorenzonaccarato.com/home.php?l=fr

dimanche 23 septembre - alerte agenda ! thomas leleu...

Il n'y a pas que l'accordéon dans la vie musicale. Il y a aussi Thomas Leleu et son tuba. Pour en savoir un peu plus sur son style, un petit détour par le site ci-dessous.

https://youtu.be/k4xYLYmgr8I

Par ailleurs, et c'est sans doute l'essentiel, on peut le retrouver sur kiss kiss bank où l'on peut contribuer au financement de son projet en cours.


https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/stories-crossover-album-by-thomas-leleu

jeudi 13 septembre 2018

jeudi 13 septembre - lénine renaud : "la gueule de l'emploi"

Mardi 13 septembre. 12h45. La porte de la boite à lettres vient de grincer. On interrompt le déjeuner "pour aller voir"... Et là, surprise ! Une enveloppe dont la taille et le toucher ne laissent aucun doute. Il s'agit en effet d'un cd bien  empaqueté avec ses fiches et autres images qui donnent d'emblée la couleur du style du dit objet. Son titre ?  Lénine Renaud : "La gueule de l'emploi".

Un album qui se montre d'abord comme un septet avançant masqué. Et non dénué d'humour. Un certain sens de la mise à distance. Sérieux, oui, mais pas trop ! En tout cas, avertissement préliminaire : spécial pince-sans-rire. Entre révolution et cérémonie familiale. Forcément, le nom "Lénine Renaud" sonne comme une provocation. Ne pas chercher tout de suite ce qui se cache sous ce projet ; ne pas vouloir d'emblée comprendre. Il s'agit d'un court-circuit.

Chemin faisant, on croise du jazz manouche, des rythmes venus des iles ou d'ailleurs, par exemple d'Europe de l'Est, des accents de valse ou de tango... etc... etc... Mais encore les Têtes raides ou Allain Leprest. Bref ! On pourrait parler d'hyper-réalisme poétique. Une déambulation de marge en marge. "[...] ils chantent les combats ordinaires des inconnus familiers". Entre psychologie et sociologie participatives... Et la vie va...

Et puis, une note manuscrite attire notre attention sur la présence de Sonia Rekis. Comme un fil rouge, comme un petit Poucet qui balise le cheminement du groupe. Sonia, forcément, à l'accordéon, mais aussi à l'accordina sur "Emile" en 9, à l'orgue Hammond sur "Ma copine narcoleptique" en 3, etc... etc... aux percussions  ou aux chœurs. Excusez du peu. Mais toujours la force d'un vrai style. Une présence qui nous met en joie.

 
 
Bon ! On le voit, on est en phase initiale de découverte de cet album et, c'est clair, on sent bien qu'on va y trouver maintes "belles choses", qu'il s'agisse des textes ou des guitares ou, forcément, de Sonia. On en reparlera.

mardi 11 septembre 2018

mardi 11 septembre - à propos du duo intermezzo...

Je n'ai jamais caché mon admiration pour le Duo Intermezzo et, avec Françoise, nous nous faisons une fierté d'avoir suivi sa carrière d'album en concert et de concert en album. Un beau parcours qui suscite l'admiration. Un duo dont la sensibilité va bien au-delà de la virtuosité ! Mais dont la maitrise et la complicité nous font rêver à tout coup pour la plus grande gloire du tango, de l'esprit tango.

Chaque fois que l'occasion s'est présentée, j'ai eu grand plaisir à me faire l'écho des éloges dont les deux membres du duo faisaient l'objet. Mais il me semble que le texte ci-dessous a échappé à ma vigilance. Oubli réparé !

https://www.francemusique.fr/evenements/sortie-cd-invitacion-duo-intermezzo

ps.- et, en prime, ce petit complément...

http://www.duointermezzo.com/invitacion-fr.html

ou... cette bande -annonce...

https://www.youtube.com/watch?v=8oAmZry56tU




lundi 10 septembre 2018

lundi 10 septembre - "l'instant décisif"...

Souvent, je me suis demandé pourquoi j'avais un tel plaisir à faire des photographies au cours des concerts auxquels nous assistons. Plaisir de prendre encore plus que plaisir de lire les images ainsi enregistrées. Plaisir souvent contrecarré par telle ou telle interdiction d'enregistrer ce qui a lieu. Plaisir de voler quelques traces pour se remémorer ce qui a passé sans retour. En fait, après maintes réflexions, maintes hypothèses, j'ai acquis la conviction, sinon la certitude que c'est l'obsession de la recherche de l'instant décisif qui m'inspire et me guide en priorité.

J'emprunte cette notion, voire cette pratique, au photographe Henri Cartier-Bresson, qui la définit comme la "reconnaissance simultanée, dans une fraction de seconde, d'une part de la signification d'un fait, et de l'autre d'une organisation rigoureuse des formes perçues visuellement qui expriment ce fait".

Ce qu'il faut bien comprendre, si l'on cherche à saisir en cet instant décisif l'interaction du sens et de la géométrie des formes, cette harmonie si fugace entre deux perceptions : l'une, de la signification, l'autre de l'espace, c'est que cette saisie ne peut se faire comme par magie, comme par intuition ou par chance. En jouant sur un hasard favorable. Saisir l'instant décisif, et peut être le construire à partir d'un point de vue mûrement élaboré, forcément cela implique de savoir anticiper son apparition. Finalement, c'est cela qui me plait dans l'acte de faire des photographies d'accordéonistes : le devoir d'anticiper sans cesse le moment présent pour se mettre en situation de le viser et de l'identifier au moment d'appuyer sur le déclencheur.

Il faudra songer à approfondir un peu tout cela...

mardi 4 septembre 2018

mardi 4 septembre - "sa petite entreprise..."

A notre retour à Pau, alors que je découvre le dernier opus de Vincent Peirani, après l'avoir écouté en concert à Bougue, une expression, que j'emprunte à Bashung me vient à l'esprit comme une évidence : "Sa petite entreprise ne connait pas la crise..."

Je ne prétends certes pas connaitre toutes les productions ou, pour mieux dire, les créations et autres interprétations de Vincent, mais déjà ce qu'il donne à écouter suffit pour donner une bonne idée de celles-ci. Qu'on en juge par la petite sélection ci-dessous. Sélection où déjà manque "Silent Walk", un album majeur de Samuel Strouk, et où Vincent intervient aves ses collègues, ses complices : Strouk, Salque,  Pujuila et Imbert. Plus de seize disques et l'on est encore loin du compte. Et ça n'est pas fini...ACT se chargeant selon toute apparence d'augmenter chaque jour la sélection.



Ainsi donc, voilà pourquoi j'admire tant Vincent Peirani :

- son énergie et sa puissance mélodique, son attitude à la fois impliquée et distanciée : son humour et sa manière d'entrer en relation avec son public,
- sa capacité de susciter la surprise et l'étonnement, sa musique comme un labyrinthe plein de vraies et fausses pistes,
- qualité qui se manifeste dans son talent pour créer l'attente, le temps suspendu, le suspens,
- sa capacité à s'approprier toute musique qu'il a décidé d'interpréter à sa guise,
- et donc ce génie qui consiste à donner une vie nouvelle à l'œuvre qu'il a élue,
- mais encore sa culture musicale qui le fait passer tout naturellement par exemple de Bechet à Purcell ou de Led Zeppelin à ses propres compositions ou à celles d'Emile Parisien, entre autres...
- mais aussi sa fidélité à un groupe, sous le signe d'ACT, qui se construit d'album en album et de concert en concert... Un groupe qui au fil du temps est devenu une équipe stable et ouverte.

C'est certain. On peut à bon droit dire que sa petite entreprise - pas si petite que ça d'ailleurs - ne connait pas la crise. Pour notre plus grand bonheur.

Bon ! De ce pas, je vais écouter "Living Being II".
ps.- A l'instant de mettre un point final à cet article, je m'avise qu'il manque à ma sélection deux disques majeurs, posés au bord de mon bureau :

- "Est" de F. Salque et V. Peirani
- " Vagabond" d'Ulf Wakenius avec Lars Danielsson et Vincent.

lundi 3 septembre 2018

lundi 3 septembre - quelques notes lapidaires où il est question de bougue, de vincent peirani et de "living being II. night walker"

Il était une fois, en l'église de Bougue, deux concerts de Vincent Peirani. Bougue, un village landais à une dizaine de kilomètres de Mont-de-Marsan. Un concert solo le samedi 25 Août à 20h30. Un duo avec François Salque le dimanche 26 à 16h30. Le premier sous le signe "concert jazz" ; le second sous le signe "classique, jazz, créations".

 Françoise avait repéré ces deux événements depuis des mois. Nous y étions. Deux moments exceptionnels. Quelques images à la volée comme évocation.

L'église. Comme par miracle, trois fois plus d'auditeurs que ne peuvent en accepter les normes de sécurité. De plus, le public... plus qu'enthousiaste. sous le soleil d'Août. En pleine forêt landaise.


 
Vincent tel qu'en lui-même. Présent mais en même temps dans son monde. Vincent, créateur de musique et créateur d'attente.
 



 
Surprise. Je n'avais jusqu'ici jamais écouté un duo accordina-accordéon. Virtuose, explorateur... A la recherche de sons nouveaux... Un blues du fin fond des Etats-Unis. L'émotion est bien là !


Dimanche. Duo. Vincent présent, Vincent ailleurs, Vincent inspiré. Salque aussi. A sa façon.



Par moments, quelle énergie !


Et puis, à notre retour de Bougue, après le rituel des courses alimentaires, absolument nécessaires vu le vide des réfrigérateurs et l'absence de conserves, un petit détour - à tout hasard - par le Parvis. Bonne initiative ! Le dernier cd de Vincent, pour ainsi dire, nous attendait.
 
- "Vincent Peirani, Living Being II, Night Walker". Un disque ACT. un Quintet. On y reviendra...