vendredi 5 janvier - post mortem
La scène se passe dans notre bureau. Autour de 18 heures. Entre chien et loup. Je suis devant les étagères où l'on range les cds par ordre alphabétique à l'intérieur des classes suivantes : anthologies ; Piazzolla ; bandonéon ; diatonique ; Galliano ; chromatique ; dvds. Auxquels s'ajoutent quelques cds de musiciens non-accordéonistes, mais que nous apprécions en tant que tels et que nous écoutons régulièrement.
Je suis donc devant ces étagères où sont en principe rangés nos cds de prédilection. En principe, car en fait nous ne remettons pas systématiquement à leur place les cds que nous sommes en train d'écouter en fonction de tel ou tel critère du moment : comparer des interprétations, vérifier telle ou telle observation, s'assurer d'une idée, etc... etc... Tant et si bien que nos disques sont effectivement classés les uns à leur place "normale", les autres à des places plus aléatoires. Les une sont rangés dans l'ordre alphabétique, horizontalement, les autres sont rangés verticalement, empilés, suivant un ordre que l'on pourrait qualifier de désordre. Les uns, on les situe et on les retrouve par méthode, quant aux autres, on les retrouve au feeling ou grâce au hasard. Hasard souvent fécond, plein d'heureuses trouvailles.
Me voilà donc en cet instant, un cd à la main, bien décidé à le mettre à sa bonne place. Je suis là, immobile. Mon regard parcourt les étagères. Il est temps de s'y mettre. Mais souvent, suite à l'achat récent de certains cds, la place manque pour réaliser mon projet. Finalement, de manque de place en manque de place, il faudrait reprendre tout le classement. Tout vider, trouver de la place et tout ranger, de A à Z. Je reste là, perplexe, les bras ballants... Et tout à coup, une idée me traverse l'esprit : tous ces cds, après ma mort... qu'en sera-t-il ? Est-il bien utile et pertinent de vouloir les mettre en ordre ? Qui les récupérera ? Dans quelles conditions ? Pour les installer en quel lieu ?
Autant de questions qui ne concernent pas seulement nos cds, mais qui pourraient s'appliquer à tant d'autres choses, livres ou objets, choisis un à un comme des jalons de notre vie pour leur plaisir de leur présence. Toutes choses destinées à être dispersées et privées de leur sens. Post mortem.
Comme je raconte cette petite scène à Françoise et mes états d'âme qui vont avec, impassible - ou presque - elle me dit : "Ton problème, c'est de ne pas savoir profiter du présent. Du coup, le passé, sans traces, t'échappe et le futur n'est qu'inquiétudes..."
Je suis donc devant ces étagères où sont en principe rangés nos cds de prédilection. En principe, car en fait nous ne remettons pas systématiquement à leur place les cds que nous sommes en train d'écouter en fonction de tel ou tel critère du moment : comparer des interprétations, vérifier telle ou telle observation, s'assurer d'une idée, etc... etc... Tant et si bien que nos disques sont effectivement classés les uns à leur place "normale", les autres à des places plus aléatoires. Les une sont rangés dans l'ordre alphabétique, horizontalement, les autres sont rangés verticalement, empilés, suivant un ordre que l'on pourrait qualifier de désordre. Les uns, on les situe et on les retrouve par méthode, quant aux autres, on les retrouve au feeling ou grâce au hasard. Hasard souvent fécond, plein d'heureuses trouvailles.
Me voilà donc en cet instant, un cd à la main, bien décidé à le mettre à sa bonne place. Je suis là, immobile. Mon regard parcourt les étagères. Il est temps de s'y mettre. Mais souvent, suite à l'achat récent de certains cds, la place manque pour réaliser mon projet. Finalement, de manque de place en manque de place, il faudrait reprendre tout le classement. Tout vider, trouver de la place et tout ranger, de A à Z. Je reste là, perplexe, les bras ballants... Et tout à coup, une idée me traverse l'esprit : tous ces cds, après ma mort... qu'en sera-t-il ? Est-il bien utile et pertinent de vouloir les mettre en ordre ? Qui les récupérera ? Dans quelles conditions ? Pour les installer en quel lieu ?
Autant de questions qui ne concernent pas seulement nos cds, mais qui pourraient s'appliquer à tant d'autres choses, livres ou objets, choisis un à un comme des jalons de notre vie pour leur plaisir de leur présence. Toutes choses destinées à être dispersées et privées de leur sens. Post mortem.
Comme je raconte cette petite scène à Françoise et mes états d'âme qui vont avec, impassible - ou presque - elle me dit : "Ton problème, c'est de ne pas savoir profiter du présent. Du coup, le passé, sans traces, t'échappe et le futur n'est qu'inquiétudes..."
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