samedi 12 mars 2011

dimanche 13 mars - didier labbé quartet : le cap

Hier, en début d'après-midi, on est allé, Françoise et moi, voir une exposition de dessins, d'aquarelles et de photographies de Titouan Lamazou au musée des beaux-arts. Intéressant ! Beaucoup de monde. On connaissait ses croquis de femmes du monde, on connaissait son engagement pour celles-ci et, si j'ose dire, l'amour qu'il leur porte ; on a découvert ses photographies monumentales, qui relèvent de ce que j'appellerais volontiers un réalisme symbolique ou un symbolisme réaliste, jusqu'à l'hyper-réalisme. Cette exposition nous a fait plaisir. Et donc, on s'est dit que l'on n'allait pas rentrer comme ça, directement, à la maison. On a fait un détour par le Parvis. Bonne idée ! Au rayon jazz, il y avait un disque du Didier Labbé Quartet, "Le Cap". On connaissait cette formation par trois ou quatre disques ; on ne prenait pas grand risque à prendre celui-ci, même sans en avoir écouté des extraits, ni lu la moindre critique. On a eu raison.

Le Didier Labbé Quartet a été créé en 1996. Que ce soit avec "Tous au souk" ou "Bazar Kumpanya" entre autres, son inspiration a pour source(s) le(s) monde(s) méditerranéen(s). Inspiration que l'on retrouverait encore dans l'opus de son octet, "Passejada". On pense au Maghreb, à la Grèce ou à la Turquie.
Mais, avec son dernier album, "Le Cap", 2010, Compagnie Messieurs Mesdames, il traverse l'Afrique du Nord au Sud et il manifeste son admiration pour Abdullah Ibrahim, d'une part par son inspiration, d'autre part en interprétant trois titres de ce compositeur, arrangés par Didier Labbé lui-même.
On est frappé d'emblée par la présence - une ligne claire - du saxophone et par la force mélodique des morceaux. Et même si ses influences sont multiples, ce qui m'a frappé, c'est l'unité et l'homogénéité de l'ensemble composé de neuf  pièces, comme un puzzle, dont les durées s'étalent de 3:15 à 7:48.

Le quartet est composé de Didier Labbé, saxophones, flûte, de Grégory Daltin, accordéon, qui remplace me semble-t-il Didier Dulieux, de Laurent Guitton, tuba, le complice de toujours, et de Jean-Denis Rivaleau, qui signe le titre 6, à la batterie et aux percussions, et qui est nouveau dans ce quartet. Deux nouveaux, deux piliers du quartet : une formation entre permanence et évolution. Je n'avais jamais eu l'occasion d'écouter Grégory Daltin : j'ai beaucoup aimé sa "présence", en particulier sur le titre 4, "Did You Hear That Sound" d'A. Ibrahim.

On peut se faire une idée du style du quartet en visionnant une vidéo YouTube qui montre une interprétation de "Narguilé kafé", titre 5  de "Bazar Kumpanya".

http://www.youtube.com/watch?v=f0iWh4JGL7A

On peut se faire, d'autre part, une idée du nouveau Didier Labbé Quartet en visionnant un document Daily Motion enregistré en octobre 2010 au Bijou, à Toulouse.

http://www.dailymotion.com/video/xf392g_didier-labbe-quartet-le-bijou_music

Construit, rigoureux, avec ici où là des dérapages contrôlés free jazz, un bel hommage à Abdullah Ibrahim, mais pas seulement : un disque que j'écoute avec intérêt et plaisir.

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