J'ai découvert il y a quelques jours l'album solo de Florian Demonsant intitulé
"Etreinte" : douze morceaux enregistrés les 4 et 5 novembre 2015. Depuis, j'ai eu l'occasion de l'écouter plusieurs fois. Je suis loin d'en avoir fait le tour, mais j'en sais assez pour mettre mes impressions actuelles à jour.
D'abord, je me rends compte que je ne l'avais jusqu'ici écouté qu'avec des collègues, qu'il s'agisse de Pulcinella ou de Bey Ler Bey ou autres formations occasionnelles... Ce solo est une vraie découverte.
Mais d'abord, une remarque : tout en écoutant l'album, je laisse mon attention flotter devant le titre. L'étreinte, c'est bien l'action d'embrasser, d'entourer de ses bras. C'est un signe manifeste d'affection, voire d'amour. Je mets ce titre en relation avec la liste établie par Florian de tous ceux qui l'ont inspiré et à qui il dédie
"Etreinte". Mais, petit à petit, émerge des lettres de ce mot un autre mot, comme un titre subliminal :
"Eternité". C'est-à-dire une durée qui n'a ni commencement ni fin, qui échappe à toute limite chronologique. En ce sens, cet album serait comme un moment dans une durée qui vient de loin et qui ira loin... Une parenthèse dans le flux de la vie même de Florian.
Quelques impressions, morceau par morceau :
- Le 1 a quelque chose de majestueux. Une introduction qui suggère le sérieux de l'entreprise. L'accordéon comme instrument polyphonique.
- Le 2 et le 3 disent assez l'influence du forro avec pour le 3 des accents venus des Balkans. Un son très personnel avec l'esprit des tarafs qui n'est pas loin. Et le jeu de la voix qui nous emmène plus à l'est vers des rythmes de percussions de l'Inde.
In fine, retour au forro.
- Le 4 est, pour moi, un véritable exercice de style pour évoquer l'océan. L'océan tel qu'en sa majesté...
- Le 5, "
La sieste", m'a fait penser à Satie. Pour la pulsation.
- Le 6, "
Station... + métro", m'évoque encore Satie pour la désinvolture apparente. Je pense aussi à Motion Trio pour l'humour toujours prêt à dynamiter le sérieux du propos.
- Le 7, "
Valse finale", me plait beaucoup. Parce que c'est une vraie valse avec de belles sonorités boisées.
- En 8, comment ne pas penser à Roberto de Brasov ou à Minune ? Le son boisé des Balkans. Le son Weltmeister. Ici encore la voix évoque les percussions de l'Inde.
- En 9, retour au forro... mais pour mieux s'en éloigner et construire des rythmes spécifiques. A la limite parfois du trad' breton !
- Le 10, je l'ai perçu comme une expérimentation. Un son étiré jusqu'à la rupture. Une évocation minimaliste de l'eau suivant le titre même du morceau.
- Le 11, encore Satie avec des accents trad'. Oui, je sais, c'est inattendu !Une rencontre pleine de charme et de mélancolie, limite tristesse. Un morceau quasi hypnotique...
- Enfin, le 12, entre rythmes venus directement des Balkans et quelque chose de la démarche claudicante de Charlot s'éloignant de nous. Comme un clin d'œil de connivence avec l'auditeur...
Ps. - une information utile tirée d'un courriel de Florian...
Ecoute sur mon site, en avant-goût:
https://my.zikinf.com/floriandemonsant
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