mardi 10 mai - à propos de trentels
Comme je laisse mon esprit divaguer de souvenir en souvenir en évoquant tels ou tels moments du festival de Trentels, je me rends compte tout à coup qu'il est comme organisé à partir d'un fil rouge, que je n'avais pas perçu sur le moment. Un fil rouge qui lui confère une unité et une cohérence, disons même une structure et une signification, tout à fait originales. De concert en concert, je note en effet que l'accordéon ou le bandonéon s'accordent avec des guitares, une basse, des violons, un violoncelle, une contrebasse. Cordes et lames suivant le titre même d'un album de Francis Varis.
Si l'on s'intéresse plus précisément aux différents concerts, on peut noter que l'univers de R. Pidoux et E. Soulard est plutôt celui de la musique de chambre et de la musique classique. Mais ce sont aussi des solistes avec des instruments prestigieux : le violoncelle de 1680, l'accordéon Jupiter. Et des interprètes capables de prendre des risques tant dans l'interprétation que dans les arrangements ou les transcriptions de pièces de Bach à Ligeti. Jusqu'à des créations d'œuvres contemporaines. Avec une influence assumée de compositeurs Ukrainiens en ce qui concerne E. Soulard. Un concert de haute culture si je puis dire. Une culture vivante : le respect des sources et le goût de la prise de risques. Ce goût, on le retrouvera d'ailleurs dans tous les autres concerts, du duo de musique "trad", façon bretonne/suédoise, à Zakouska, de L. Derache à J.-J. Mosalini et L. Teruggi. Ce pourrait être aussi un fil rouge du festival.
Le duo Coudroy-Tanghe est, disons, attachant. En première analyse, on a affaire à du trad. Dans la lignée du trad breton. Sauf que de la Bretagne, ils vont, attirés par une sorte de force invisible, vers le Nord... jusqu'en Suède. La Suède, c'est leur passion, leur obsession, leur Univers. C'est en cela que le duo est attachant. ils veulent tellement nous faire partager leur passion...
Zakouska, c'est autre chose. Deux jeunes femmes aux violons alto ; deux jeunes hommes à l'accordéon et à la guitare. Leur inspiration vient des Balkans, mais sa source est à situer dans le pourtour nord de la Méditerranée, jusqu'en Espagne. Pour moi, Zakouka, c'est "allumer le feu". Déjà, le quartet est plutôt allumé et ils n'ont qu'une idée : répandre ici et là leur musique incandescente. Leur virtuosité manifeste est au service d'un travail de mise en forme de leur énergie qui semble inépuisable. En tout cas, ça électrise les auditeurs. On est au-delà du rock, de la pop, du trad, de la Roumanie et c'est original. On suivra leur parcours. Au passage, un salut amical à Dracula !
Laurent Derache Trio, c'est autre chose. Ce n'est pas l'énergie ni l'inspiration qui font défaut. Tout au contraire. Mais cette inspiration est ici de type introverti. Un leader et deux compagnons qui le soutiennent sans faiblir. Un univers de recherche exigeante et incessante. Ici aussi un monde d'obsessions. Un univers fascinant. A chaque morceau, on a le désir de savoir où Laurent Derache va s'aventurer. et si l'on se réfère aux photos que j'ai publiées dans mon précédent article, on voit que sa posture est comme une signature. Chaque morceau est comme un face à face avec ses obsessions. C'est la marque, selon moi, de l'authenticité de son inspiration et de ses propositions.
Et puis, il y a Juan-Jo Mosalini. Sa complicité avec L. Teruggi est manifeste, et comme interprètes et comme compositeurs. On sent bien qu'ils ont la même conception du tango. De ce que doit être le tango aujourd'hui. C'est-à-dire curieux de ce qu'est la musique contemporaine. En ce sens, on peut dire qu'ils perpétuent le projet d'Astor Piazzolla, le tango nuevo. Ils s'inscrivent dans une certaine tradition du tango, mais c'est pour mieux en tracer les pistes à venir. On sent que leurs compositions sont fondées sur un projet fort, que J.-J. Mosalini définit comme l'art du "chamuyo", qu'il, traduit par l'art de convaincre ou de séduire. Un art que le cuarteto met en œuvre à chaque concert... Avec obstination...
Finalement, avec cette notion, on tient peut-être un autre fil rouge du festival : passion de convaincre et de séduire. Une obsession créatrice.
Bon ! J'ai mis un peu d'ordre dans mes impressions et dans les souvenirs de mes impressions. d'ici quelques jours, j'espère trouver le temps pour faire un choix de photographies qui pourraient, sinon les illustrer, du moins leur correspondre comme une traduction en images.
Si l'on s'intéresse plus précisément aux différents concerts, on peut noter que l'univers de R. Pidoux et E. Soulard est plutôt celui de la musique de chambre et de la musique classique. Mais ce sont aussi des solistes avec des instruments prestigieux : le violoncelle de 1680, l'accordéon Jupiter. Et des interprètes capables de prendre des risques tant dans l'interprétation que dans les arrangements ou les transcriptions de pièces de Bach à Ligeti. Jusqu'à des créations d'œuvres contemporaines. Avec une influence assumée de compositeurs Ukrainiens en ce qui concerne E. Soulard. Un concert de haute culture si je puis dire. Une culture vivante : le respect des sources et le goût de la prise de risques. Ce goût, on le retrouvera d'ailleurs dans tous les autres concerts, du duo de musique "trad", façon bretonne/suédoise, à Zakouska, de L. Derache à J.-J. Mosalini et L. Teruggi. Ce pourrait être aussi un fil rouge du festival.
Le duo Coudroy-Tanghe est, disons, attachant. En première analyse, on a affaire à du trad. Dans la lignée du trad breton. Sauf que de la Bretagne, ils vont, attirés par une sorte de force invisible, vers le Nord... jusqu'en Suède. La Suède, c'est leur passion, leur obsession, leur Univers. C'est en cela que le duo est attachant. ils veulent tellement nous faire partager leur passion...
Zakouska, c'est autre chose. Deux jeunes femmes aux violons alto ; deux jeunes hommes à l'accordéon et à la guitare. Leur inspiration vient des Balkans, mais sa source est à situer dans le pourtour nord de la Méditerranée, jusqu'en Espagne. Pour moi, Zakouka, c'est "allumer le feu". Déjà, le quartet est plutôt allumé et ils n'ont qu'une idée : répandre ici et là leur musique incandescente. Leur virtuosité manifeste est au service d'un travail de mise en forme de leur énergie qui semble inépuisable. En tout cas, ça électrise les auditeurs. On est au-delà du rock, de la pop, du trad, de la Roumanie et c'est original. On suivra leur parcours. Au passage, un salut amical à Dracula !
Laurent Derache Trio, c'est autre chose. Ce n'est pas l'énergie ni l'inspiration qui font défaut. Tout au contraire. Mais cette inspiration est ici de type introverti. Un leader et deux compagnons qui le soutiennent sans faiblir. Un univers de recherche exigeante et incessante. Ici aussi un monde d'obsessions. Un univers fascinant. A chaque morceau, on a le désir de savoir où Laurent Derache va s'aventurer. et si l'on se réfère aux photos que j'ai publiées dans mon précédent article, on voit que sa posture est comme une signature. Chaque morceau est comme un face à face avec ses obsessions. C'est la marque, selon moi, de l'authenticité de son inspiration et de ses propositions.
Et puis, il y a Juan-Jo Mosalini. Sa complicité avec L. Teruggi est manifeste, et comme interprètes et comme compositeurs. On sent bien qu'ils ont la même conception du tango. De ce que doit être le tango aujourd'hui. C'est-à-dire curieux de ce qu'est la musique contemporaine. En ce sens, on peut dire qu'ils perpétuent le projet d'Astor Piazzolla, le tango nuevo. Ils s'inscrivent dans une certaine tradition du tango, mais c'est pour mieux en tracer les pistes à venir. On sent que leurs compositions sont fondées sur un projet fort, que J.-J. Mosalini définit comme l'art du "chamuyo", qu'il, traduit par l'art de convaincre ou de séduire. Un art que le cuarteto met en œuvre à chaque concert... Avec obstination...
Finalement, avec cette notion, on tient peut-être un autre fil rouge du festival : passion de convaincre et de séduire. Une obsession créatrice.
Bon ! J'ai mis un peu d'ordre dans mes impressions et dans les souvenirs de mes impressions. d'ici quelques jours, j'espère trouver le temps pour faire un choix de photographies qui pourraient, sinon les illustrer, du moins leur correspondre comme une traduction en images.
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