jeudi 14 avril 2016

vendredi 15 avril - anakronik / krakauer

J'ai dit hier ma perplexité devant l'énigme que représente pour moi cet album intitulé "Anakronik / Krakauer", que j'ai commandé à Amazon à la suite d'un article lu dans Télérama et dont le titre apparait seulement sur la tranche du boitier, et encore en lettres blanches sur fond jaune, ce qui ne facilite guère le déchiffrage.  Pour cette commande, j'ai fait confiance à la journaliste de l'hebdomadaire et je ne le regrette pas. Il faut dire que la présence annoncée de Vincent Peirani, sur deux titres, avait eu la plus grande influence sur ma décision. Je ne le regrette pas.

Pour que l'on comprenne ma perplexité, six photographies de cet objet.

D'abord, cette couverture, qui évoque plutôt un univers graphique minimaliste. Ou même qui fait penser à quelque œuvre de Lucio Fontana, dans la perspective de l'Arte Povera. Plus janséniste, tu peux toujours essayer...


Et puis, au dos du boitier, la liste des onze titres. Le choix des couleurs tant du fond que du graphisme est évidemment fait pour rendre le déchiffrage le plus difficile possible. Encore un effort...


On ouvre. On tire alors un livret en trois volets. Un univers de clones comme autant d'acteurs identiques entre eux, un univers ouvert/fermé, hypercartésien. Dont, en haut à gauche, s'évade un personnage isolé.


Le livret sorti de sa boite, on découvre le cd sur un fond qui évoque un labyrinthe, le dit cd étant lui-même décoré d'un graphisme de labyrinthe.


Et puis, un livret avec, comme on le voit, deux portraits striés d'une ligne jaune qui rappelle cette de la couverture. Comme une balafre géométrique.


A l'intérieur de ce livret, le titre et le descriptif - personnel et instruments - de chaque morceau. Onze au total.


Voilà ! Vous en savez autant que moi sur cet étrange objet venu d'ailleurs.

A partir de là, quelques commentaires :

- D'abord, il est clair pour moi, que l'emballage ne traduit pas le contenu du disque. Autant il est minimaliste et géométrique, autant la musique est proliférante,  foisonnante, explosive, gorgée d'énergie et de luxuriance. Krakauer et Anakronik Orkestra pur jus ! Synthé klezmer, jouez pour nous pour nous déboucher les oreilles !  

- A propos du personnel et des instruments, je note clarinette, synthé, basse, guitare, samples, programmation, clarinette FX, accordéon, batterie et voix. Les compositions et/ou les arrangements sont signés Krakauer, Charry, Anakronik.

Je ne suis pas étonné de retrouver Vincent Peirani dans cette aventure.

- En ce qui concerne les titres, je note qu'il ne s'agit pas d'une simple liste linéaire, mais plutôt d'un ensemble dont plusieurs éléments se font écho entre eux ou font écho à l'image de l'album elle-même telle qu'elle apparait au plan graphique. C'est ainsi que le titre III, "Daidalos", me parait fonctionner comme le pivot de l'ensemble. On pense évidemment au labyrinthe que j'évoquais plus haut. Mais encore peut on observer trois correspondances :

- "Human Tribe" en I et en X (Human Tribe Bill Laswell Remix)
- "Esat River Angel I" et "East River Angel II" en V et IX
- "Elektrik Bechet I" et "Elektrik  Bechet II" en II et VIII

Enfin, il faut signaler le titre IV, chanté par Taron Benson, "The City's on Fire", qui m'a fait penser au tout premier album de Gotan Project, leur meilleur à mon goût. Et enfin notons que le dernier titre XI " Webzmer" évoque évidemment la rencontre des mondes de  l'électronique et de la musique kletzmer, comme s'ils se reconnaissaient réciproquement pour inventer un autre univers.

Ps.- Hier, Françoise et moi, nous avons fait dans la journée l'aller-retour entre Pau et Hossegor. Disons, un trajet de trois heures. D'habitude, nous avons trop à nous dire pour avoir le temps d'écouter un disque. Mais, en l'occurrence, il nous tardait de découvrir ensemble cet album qui venait de nous arriver. C'est ainsi qu'au cours de cet aller-retour nous avons pu l'écouter très attentivement trois fois. Expérience intéressante. Au départ, on a été pour ainsi dire un peu submergé par ce volcan en éruption. Et puis, au fil des titres, on a commencé à saisir des correspondances entre certains morceaux et la spécificité de certains autres. A notre retour, vers 21 heures, c'était comme si on avait écouté cette musique de longue date. On s'y était accommodé.




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