mercredi 31 octobre 2018

mercredi 31 octobre - à propos de styles d'accordéonistes : approfondissement...

Bref rappel de la situation...

 " [Il y a deux ou trois jours, alors que je feuilletais] quelques livres à reclasser, je suis tombé sur un bouquin de tauromachie intitulé "Toreros dans l'arène". Un ouvrage d'un célèbre critique taurin, A. Lafront (Paco Tolosa), où il propose de classer les toreros en quatre principales catégories :

- Les scientifiques
- Les artistes
- Les belluaires
- Les pathétiques

 Tout de suite, l'idée m'a amusé de voir si cette classification pouvait s'appliquer mutatis mutandis aux accordéonistes
"... et autres bandonéonistes. J'ai voulu tout de suite en évaluer la pertinence. Pour ce faire, j'ai noté les notions que j'associais spontanément à chacune de ces classes et j'ai cherché dans ma mémoire quels musiciens pouvaient en être les représentants. En mobilisant, en l'instant, ma mémoire, sans parcourir systématiquement la liste de mes disques, sans recourir non plus à la liste des concerts auxquels nous avons assisté. Au bout du compte donc, une liste établie sur le moment en toute subjectivité. Liste d'accordéonistes de tous types et de bandonéonistes.

- Les scientifiques

Ce sont des musiciens qui évoquent pour moi une approche rationnelle et conceptuelle du répertoire existant ou à créer de l'accordéon. Importance primordiale de l'histoire du répertoire des œuvres de l'instrument. Un travail qui combine respect de la tradition et  création d'arrangements. Beaucoup de prises de risque ; beaucoup d'érudition.

Je pense à Vincent Lhermet, à Pascal Contet, à Janne Rättyä, à Mika Väyrynen. En ce qui concerne ces deux derniers, je pense à leurs interprétations des "Variations Goldberg" qui m'avaient beaucoup frappé d'emblée. Je pense aussi en particulier à Pascal Contet, à sa culture et à ses audaces. Ou encore au Duo Intermezzo, à leur connaissance d'Astor Piazzolla, leur respect de son œuvre et leurs libertés. .

- Les artistes

Cette catégorie, pour moi, correspond à un jeu où l'émotion est primordiale. Où la relation avec les auditeurs est quasi fusionnelle. Où l'imagination est à tout instant surprenante : interprétation et arrangements inattendus. Toujours étonnant. Je pense à Dino Saluzzi,  à Daniel Mille, à Raul Barboza, à Klaus Paier, à Lionel Suarez, à David Venitucci, à Sonia Rekis, à Vincent Peirani, à Francis Varis.

- Les belluaires 

On se rappellera ici que le mot "belluaire" découle de l'idée de lutte contre des bêtes sauvages. C'est un autre mot pour désigner les gladiateurs. Ici donc, c'est l'énergie hors du commun qui emporte les auditeurs en suscitant leur enthousiasme. Chair de poule... Un monde de bals ; bal musette, mais pas que... un monde souvent associé à la danse. Jusqu'à l'épuisement des danseurs. Une musique destinée à susciter gestes et mouvements.  Je pense à Michel Macias, à Didier Laloy, à Johann Riche, à Clifton Chenier...

- Les pathétiques

Un monde d'émotions intenses, d'interprétations bouleversantes, quasi hypnotiques et spécifiques à chaque artiste. Une virtuosité qui tétanise ou, si l'on veut, qui pétrifie l'auditeur comme la Méduse de la mythologie grecque. En tout cas qui met hors jeu toute pensée critique ou discursive. Je pense au Kronos Quartet, notamment à l'album consacré à Piazzolla :"Five Tango Sensations" ; je pense à Marc Perrone, à Stéphane Delicq, Régis Gizavo.


Au terme de cet essai de classification des accordéonistes en fonction de leur style, on pourra s'étonner de n'y voir point figurer Richard Galliano. C'est tout simplement parce qu'il faudrait l'inscrire dans chacune de ces catégories. En quelque sorte, il faudrait ouvrir pour lui une catégorie transversale. Il faudrait aussi noter, pour quelque catégorie que ce soit, son rôle d'explorateur et de fondateur. En tout cas, il est évident qu'il n'est pas possible de le situer autrement que comme unique. On a le sentiment qu'il tente tout avec une égale réussite.





 

dimanche 28 octobre 2018

dimanche 28 octobre - à propos de styles des accordéonistes...

Tout d'un coup, l'hiver est arrivé sans crier gare. Malgré les circonstances météorologiques, Françoise et "les petits" ont décidé de se retrouver une dernière fois cette année à Hossegor pour encourager Camille et admirer ses efforts pour apprivoiser et les vagues et sa toute neuve planche de surf.

Pendant ce temps, je suis resté à Pau pour régler quelques affaires domestiques. J'espère d'ici peu pouvoir les rejoindre à mon tour, mais cela dépend de l'agenda du peintre qui rénove fenêtres et volets, de l'avancée de son travail et de la pluie...

C'est ainsi qu'hier soir, en feuilletant quelques livres à reclasser, je suis tombé sur un bouquin de tauromachie intitulé "Toreros dans l'arène". Un ouvrage d'un célèbre critique taurin, A. Lafront (Paco Tolosa), où il propose de classer les toreros en quatre principales catégories :

- Les scientifiques
- Les artistes
- Les belluaires
- Les pathétiques

Tout de suite, l'idée m'a amusé de voir si cette classification pouvait s'appliquer mutatis mutandis aux accordéonistes.

Parmi les scientifiques, les accordéonistes qui fondent leur œuvre sur l'analyse et sur la connaissance approfondie de l'instrument, sa tradition et son histoire. Disons que leur travail de création se fonde en priorité sur une approche intellectuelle voire conceptuelle de leur projet.

Parmi les artistes, je classerais volontiers les accordéonistes qui donnent par leur jeu un sentiment de perfection et d'intensité de l'émotion. Chez ceux-ci, la relation avec le public est immédiate, instantanée. Le savoir, fondement du travail des scientifiques, fait place à une imagination surprenante et à des arrangements inattendus. 

- Parmi les toreros dits belluaires, ceux qui s'expriment d'abord par leur énergie et parfois avec une certaine violence, comme pour tester les limites de l'instrument. Qui emportent l'adhésion et suscitent l'enthousiasme par leur expressivité excessive, parfois à la limite de la simple animation. Je pense à maints accordéonistes du monde du musette. Aux athlètes du triolet.

- Parmi les pathétiques enfin, on trouve tous ceux qui jouent sur le registre de la sensation intense, poignante, bouleversante, tous ceux qui s'expriment dans le registre de la virtuosité. Ceux qui suscitent l'admiration et l'enthousiasme pour leur jeu de funambule. L'émotion résulte alors de la prise de risque. De l'exploration des limites.

Voilà ! reste à donner des noms pour chacune de ces quatre catégories. J'ai bien quelques idées, mais je me donne le temps d'y réfléchir plus avant. On en reparlera !  

jeudi 25 octobre 2018

jeudi 25 octobre - à propos de l'album "les inAttendus"...

De même que, dans un article précédent, il m'a semblé utile de faire connaitre le site du Quatuor Voce, à l'occasion de la sortie de l'album "Itinéraire", de même ici il me parait intéressant de citer le site de Vincent Lhermet et Marianne Muller à propos de leur album en duo accordéon et viole de gambe :"Les inAttendus". Un disque en hommage à la musique élisabéthaine. Avec deux compositions contemporaines qui s'en inspirent. Créations originales de Thierry Tidrow et Philippe Hersant. Créations qui suggèrent ce qu'est une tradition vivante.

Un disque qui nous montre ce que la notion de travail de transcription veut dire...

http://www.vincentlhermet.fr/projet/les-inattendus/

jeudi 25 octobre - à propos du quatuor voce...

Il y a peu de temps encore, j'ignorais l'existence du quatuor voce. Je l'ai connu par son tout récent album : "Itinéraire" sur la recommandation du responsable des cds de musique au Parvis, à Pau.  Une révélation. C'est pourquoi je recommande à mon tour sans restriction aucune un petit détour par son site officiel. Remarquablement fait. Pour ma part, je me lance illico dans son exploration.

https://www.quatuorvoce.com/itineraire/

mercredi 24 octobre 2018

mercredi 24 octobre - "itinéraire / quatuor voce"

Le responsable du secteur cds / musique au Parvis avait mis de côté pour nous un disque dont il n'avait reçu qu'un exemplaire. "Je sais que vous appréciez Vincent Peirani, j'ai pensé que cet album pourrait vous intéresser : "Itinéraire / Quatuor Voce", Alpha Classics, 2018.

Itinéraire. Un mot qui fait rêver. On pense à un chemin à suivre pour aller d'un lieu à un autre. Un chemin plus ou moins balisé. Par extension, un trajet à suivre pour éviter les routes encombrées. Promesse de voyage.

Le Quatuor Voce est une formation que je découvre avec cet album. Deux violons, un alto, un violoncelle. Un quatuor qui s'inscrit explicitement dans la perspective du Kronos Quartet en situant l'un des morceaux de cet album comme "un petit clin d'œil à nos illustres ainés du Kronos Quartet". Tout en notant la différence : quatuor dans un cas, quartet dans l'autre. Une différence à approfondir. 


L'album lui-même est fait de six compositions originales commandées par le quatuor à six musiciens eux-mêmes originaux : Vincent Segal, qui assure la direction musicale de cet ensemble varié et complexe, Kinan Azmeh, Kevin Seddiki, Gabriel Sivak, Vincent Peirani, Hamza El Din. Six contributions où interviennent ici et là violoncelle, accordéon, zarb, clarinette, etc... Un ensemble fait d'œuvres spécifiques et complémentaires.


Parmi ces œuvres, une méditation sur la musique et ses fonctions ; une suite en six parties inspirée de la musique indonésienne, en particulier par la forme "berceuse" ; une pièce en sept temps inspirée de la musique turque, grecque et iranienne ; un morceau en forme de suite en hommage à la capoeira ; mais aussi un titre inspiré par un voyage à Damas de Kinan Azmeh, un titre saturé d'émotions, émotion du retour vers la terre natale, émotion du retour vers sa patrie. Enfin, un dernier morceau pour mettre en évidence les qualités spécifiques de l'oud.

Un disque pour explorer "les possibilités de rencontre entre les musiques de tradition orale et l'art du quatuor à cordes". Un beau disque ; j'oserais dire un disque de passion et d'humanisme servi par une pléiade de virtuoses.

Avec, en particulier, la contribution de Vincent Peirani : "Sawah Padi / Putri Cening Ayu". 14 minutes.

Sans oublier un livret fort complet en français, anglais et allemand : programme ("itinéraire"), notice biographique des artistes, le quatuor, les invités et leurs portraits photographiques. De la belle ouvrage.

mercredi 24 octobre - "les inAttendus"...

Il y a quelques jours, un mois peut-être, Vincent Lhermet nous avait alertés sur la sortie imminente de son dernier opus, en duo avec Marianne Muller, intitulé "Les inAttendus / Poetical Humors / Vincent Lhermet accordéon, Marianne Muller viole de gambe", Harmonia Mundi Music, 2018.




La première impression est d'étonnement et d'admiration. une finition impeccable à tous égards : pochette, photographies, programme, entretien avec les deux artistes, projets, etc... Avec une présentation particulièrement approfondie pour les compositeurs élisabéthains qui sont la découverte de cet album. Avec, aussi, une présentation particulière pour les deux compositeurs contemporains collaborant au disque Et une notice biographique pour chacun des deux.

Un album donc qui combine bien studium et punctum.
Un album qui associe harmonieusement compositeurs d'hier et d'aujourd'hui.
Un album qui se fonde sur un travail théorique de qualité universitaire, qui demande une écoute attentive et exigeante;

De surcroit, une belle réflexion sur la notion de mélancolie comme fondement de la musique élisabéthaine. Et un bel exposé sur la spécificité et la complémentarité de l'accordéon et de la viole de gambe, deux instruments qu' a priori l'on ne classerait pas ensemble. D'où la pertinence du titre :  "inAttendus". Un titre qui intrigue et donne envie d'en savoir plus...

Bref une belle découverte tant au plan conceptuel qu'au plan de l'expression poétique. Un beau programme proposé par deux "explorateurs" virtuoses...

 
A propos du titre qui, d'abord, intrigue, le petit Robert nous indique quelques pistes. On peut en effet relever comme synonymes d'inattendu les termes suivants : qui survient à l'improviste, imprévu, inopiné, étonnant, surprenant, déconcertant, déroutant... j'ajouterais quant à moi le mot improbable. Un ensemble de termes qui, me semble-t-il, décrit assez bien le projet du duo avec ses multiples dimensions.  

jeudi 18 octobre 2018

jeudi 18 octobre - daniel mille en concert à marmande : "cierra tus ojos"...


Vendredi 12 octobre, Marmande. 20h30, concert de Daniel Mille en quintet. Soit un accordéon, trois violoncelles et une contrebasse. Un accordéon et quatre instruments à cordes. Le programme est grosso modo celui de son album dédié à Astor Piazzolla :"Cierra tus Ojos". On avait hésité à faire la route pour assister pour la troisième fois au dit concert. Troisième fois, après le rocher de Palmer à Cenon, en janvier 2016, et après l'Estive à Foix, en mars 2017. Comment résister à une telle invitation ? Finalement, Françoise a eu raison d'insister. Ce fut encore une fois un concert d'exception. Avec, comme bonus, un moment d'échanges avec Daniel lui même, toujours aussi chaleureux et attentionné. Je me donne le temps de digérer ce moment de pur bonheur avant d'y revenir d'ici peu avec l'appui de quelques photographies.

En fait, mon intention n'est pas ici de me convaincre que ce concert fut un moment d'exception. C'est pour moi une évidence. Il n'est pas question d'argumenter ni même d'analyser le bien fondé de mes sentiments. Il n'est pas question de raisonnement. Simplement, je voudrais ici relever quelques notions qui me viennent spontanément à l'esprit pour m'expliquer à moi-même ce sentiment de perfection que j'associe à ce concert.


 
En première approche donc me viennent à l'esprit les sept notions suivantes, sans ordre d'importance ni de priorité :
 
- impair
- éclairages
- arrangements
- demi-teinte
- puzzle
- reconnaissance 
- photographier
 
1. Impair
 
Alors que les membres du quintet s'installent, impeccables dans leur tenue noire, le conseil de Verlaine me revient en mémoire : " De la musique avant toute chose / Et pour cela préférer l'impair". Et en effet ce nombre de 5 est pour ainsi dire un équilibre parfait, permettant notamment des combinaisons du type 1+4 ou 3+2 ou 3+1+1, etc... Permettant donc maintes variations.
 
 
 
 
 
2. Eclairages

Les éclairages sont l'environnement même de la musique. Ici, ils restent identiques tout au long du concert. Discrets, constants, bien équilibrés. Tout le contraire de ces éclairages variant sans cesse les lumières au point de perturber l'écoute en imposant la couleur de la perception sonore.




3. Arrangements

De morceau en morceau, la qualité des arrangements s'impose. Le travail de Samuel Strouk fait de ce concert un moment d'exception, en tout cas unique tant il est spécifique.




4. Demi-teinte

Cette notion, que j'ai souvent  mobilisée comme critère de jugement, me parait caractériser la musique du quintet. Rien de trop, rien d'excessif, aucune facilité. Une lecture limpide de Piazzolla. Je note que cette même notion est utilisée dans sa présentation du disque par Emmanuelle Honorin. J'ai plaisir à y retrouver cet accord entre nous.

De ce point de vue, "Chiquilin de Bachin" est emblématique de cette notion de demi-teinte. Une version tout en nuances, sans excès ni éclats, à l'opposé de certaines autres, pour ainsi dire hystériques.



5. Puzzle

La succession des titres fonctionne pour moi comme un puzzle. Il y a plus dans l'ensemble qui se construit pièce après pièce que dans leur simple somme. C'est dire que le concert fonctionne comme un système où chaque élément est en interaction avec tous les autres, si bien que chaque morceau est modifié sans cesse par la présence des autres.



6. Reconnaissance

Un des plaisirs majeurs de ce concert, ce fut pour nous, Françoise et moi de reconnaitre immédiatement chaque morceau dès ses premières mesures; non par une reconnaissance du titre littéral, non... Une reconnaissance de la mélodie. Un plaisir rare...

 
7. Photographier
 
Autre plaisir, la possibilité de prendre des photos. On pourrait croire que cette action perturbe l'attention à la musique. Il n'en est rien pour moi. Tout au contraire, la visée focalise et affine mon attention. Et surtout, elle me met en situation d'anticipation, donc de vigilance et de comparaison incessante entre mon anticipation et ce qui advient réellement.
 
Un comportement qui, je dois le dire, est grandement facilité par les éclairages dont je parlais plus haut.
 
ps.- la photo ci-dessus montre que le quintet est devenu sextet... C'est qu'en effet Eric Seva s'est joint au quintet pour un dernier rappel. Une surprise heureuse !
 
 
... Et maintenant, il nous reste "Cierra tus ojos" et le souvenir du concert de Marmande !  
 
 
 
 

dimanche 14 octobre 2018

vendredi 12 octobre - où il est question d'une rencontre fortuite entre trois albums et un concert...

... Il s'agit bien en effet d'une rencontre plus ou moins inattendue et fortuite entre trois albums récents et un concert. Fortuite, mais significative d'une évolution de la conception de la musique de plus en plus ouverte sur les musiques du monde et sur de nouvelles lectures des œuvres anciennes ou classiques.


 
Vendredi 12 octobre, Marmande. 20h30, concert de Daniel Mille en quintet. Soit un accordéon, trois violoncelles et une contrebasse. Un accordéon et quatre cordes. Le programme est grosso modo celui de son album dédié à Astor Piazzolla :"Cierra tus Ojos". On avait hésité à faire la route pour assister pour la troisième fois au dit concert. Finalement, Françoise a eu raison d'insister. Ce fut encore une fois un concert d'exception. Avec, comme bonus, un moment d'échanges avec Daniel lui même, toujours aussi chaleureux et attentionné. Je me donne le temps de digérer ce moment de pur bonheur avant d'y revenir d'ici peu avec l'appui de quelques photographies.
 
Samedi 13 octobre. Dès notre retour à Pau, on va récupérer au Parvis un cd que nous avions commandé. Une création de Vincent Lhermet, accordéon, et Marianne Muller, viole de gambe. "Les inAttendus, Poetical Humors", Harmonia Mundi. Soit un duo : accordéon / cordes.
Mais, par la même occasion, le responsable des disques nous fait part de sa trouvaille. Un disque : "Itinéraire / Quatuor Voce" où le dit quatuor invite quelques musiciens contemporains, dont Vincent Peirani pour une création de 14;00. Evidemment, sa présence suffit à nous donner l'envie de l'acquérir. Disons qu'on ne le regrette pas... J'y reviendrai ! Quant au quatuor, ce sont deux violons, un alto, un violoncelle... Et donc, en l'occurrence, accordéon et cordes.
 
Entre parenthèses, le projet ci-dessus intitulé "Les inAttendus" me fait penser à une création que j'avais beaucoup appréciée en son temps : "Quatre chemins de mélancolie" de Daniel Brel. Six instruments : bandonéon, pour Daniel Brel, dessus de viole, basse de viole (3), théorbe. Un bandonéon, cinq cordes. Un enregistrement de 2004. Alpha 509.   
 
Dimanche 14 octobre. Au coin de mon bureau, le dernier disque que j'ai écouté avant notre aller-retour à Marmande : "Marc Berthoumieux / le bal des mondes". J'en ai dit quelques mots il y a peu. Je note à l'instant la composition du personnel : plusieurs invités et une section de cordes tout à fait imposante : dix violons, quatre altos, trois violoncelles... Un accordéon dialogue avec dix-sept cordes... C'est forcément un choix délibéré. Et qui s'inscrit donc dans un courant contemporain qui méritera toute notre attention.
 
Notons simplement que Marianne Muller signale par exemple l'analogie entre les mouvements du "tirer/pousser" de l'archet et du soufflet. Et qu'elle ajoute aussi ceci :"Nous avons découvert que l'accordéon et la viole [...] avaient des timbres qui se mariaient tellement bien que, parfois, on ne pouvait pas savoir qui jouait quoi"... Deux pistes d'approfondissement des possibilités de rencontres entre ces deux instruments !

jeudi 11 octobre 2018

jeudi 11 octobre - alerte agenda : "le bal des mondes", dernier opus de marc berthoumieux

Je suis en train d'écouter le "le bal des mondes", dernier opus de Marc Berthoumieux. Toujours  sous le label "Sous la ville". Premières écoutes, en phase de découverte. Et, tout de suite, c'est une évidence, c'est un vrai plaisir. Suivant l'expression consacrée, je le recommande sans restriction aucune. Pour quelles raisons ? Avant même toute écoute analytique, avant même de prétendre argumenter et justifier ce jugement spontané et immédiat, j'en retiens quelques unes  qui, pour ainsi dire, s'imposent à moi avant même toute explicitation. Toutes raisons qui, chemin faisant, vont s'éclairer peu à peu.


 
 
D'abord, il y a la continuité d'inspiration de Marc Berthoumieux d'album en album et sa fidélité aux compagnons qui l'accompagnent de disque en disque. On le retrouve en effet ici tel qu'en lui-même depuis "Les couleurs d'ici" avec quelques collègues choisis. Par exemple, Mirabassi, Winsberg, Huchard, etc... Autant dire des disques de coopération encore plus que de collaboration. Rien de fortuit dans le choix du personnel spécifique à chaque album. 
 
Ensuite, j'aime le ton, l'état d'esprit qui traverse cet album comme un fil rouge, comme une colonne vertébrale. Nostalgie, mélancolie apaisée ; épicurisme tranquille. Une manière de jouir de chaque instant ; une vitalité mesurée et détendue. Un sens de la demi-mesure. "Rien de trop" suivant l'expression des philosophes de l'Antiquité. Un état d'esprit quasi brésilien. Suave.
 
Mais encore. Une remarquable continuité entre les morceaux des différents albums outre la cohérence extraordinaire entre les morceaux mêmes du bal. Par exemple, il est question du "Bleu de Majorelle" qui s'inscrit dans la continuité de "Nuit bleue" et des "Eaux bleues", respectivement de 2004 et de 1998. Quant à moi, outre cette couleur dominante, je perçois aussi la musique de ce disque comme relevant de l'élément "Eau", parce qu'elle coule de source et qu'on s'y plonge avec délice.  L'écoute comme immersion.
 
Mais encore, fidélité amicale et hommage aux musiciens et compositeurs que  Marc Berthoumieux admire. Ainsi "Lina et Marcel", "Gizavo", Claude Nougaro et "Fleur bleue". On notera la présence du bleu, couleur emblématique du jazz. "La Blue note, la note bleue" chante Nougaro. Et aussi, Jo Privat ou, entre autres, Maurane.   
 
Sans oublier de préciser que l'album est fondé sur un quintet plus ou moins à géométrie variable et sur des invités, au nombre de neuf, dont un orchestre à cordes de dix-sept membres (arrangements et direction de Pierre Bertrand). Il faut citer ce quintet :
 
- Marc Berthoumieux, accordéon... entre autres...
- G. Mirabassi, piano
- L. Winsberg, guitare
- L. Vernerey, basse
- S. Huchard, batterie
 
... tous déjà contributeurs à la création des disques précédents.  
 
Voilà ce que j'avais à dire pour ces premières écoutes.  
 
   
 

mercredi 10 octobre 2018

mercredi 10 octobre - connaissez-vous jacques pellarin ?

J'ai découvert le parcours artistique de Jacques Pellarin, il y a plus de dix ans, sur les conseils d'une amie passionnée d'accordéon, comme auditrice et comme interprète. Je parle bien ici de "Parcours" et non de carrière au sens où l'on parlerait d'un chemin balisé et d'une stratégie tracée de longue date. Ce furent de beaux et utiles conseils. Et j'ai plaisir à mon tour à les répercuter.

En suivant les deux liens ci-dessous, vous pourrez découvrir d'abord sa  dernière œuvre, mais aussi l'ensemble de ses créations en consultant son site.

 

http://www.jacquespellarin.fr/?u=3014722549&p=1&lang=fr


Etonnant non ? Un bel exemple de créativité, de prises de risques et d'obstination. En attendant le plaisir d'autres créations.  
 

mardi 2 octobre 2018

vendredi 28 septembre - lalala napoli en concert à jurançon...

Vendredi 28 septembre, concert de Lalala Napoli, salle de l'Atelier du Neez, à Jurançon, agglomération de Pau. 20h30.

Pour connaitre Lalala Napoli, rien de plus facile qu'un petit tour du côté de YouTube. En particulier en activant le lien ci-dessous et, chemin faisant, quelques autres documents significatifs de la musique de ce groupe.

https://lalalanapoli.blogspot.com/

Lalala Napoli, ce sont six musiciens, talentueux, complices et infatigables. Naples, une énergie volcanique !

Six musiciens donc :

- F. Castiello (ex-Bratsch), chant et accordéon, leader infatigable et bienveillant de ses jeunes collègues
- J. Cretin, accordéon
- Th. Garnier, flûte, guitare
- Fl. Hermet, contrebasse
- F. Vinoche, batterie 
- N. Lopez, violon

... et, à ce jour, deux albums :

- "Amore Sole Liberta"
- "Disperato"

... en attendant un troisième, qui ne saurait tarder, vu le succès du groupe jusqu'en Italie et à Naples même.

Pour nous, ce fut une heureuse soirée, à la hauteur de nos attentes. Avec, avant le concert, un petit verre de Jurançon et, après le concert, un autre petit verre. Du moins pour Françoise, car moi, je conduisais. Sobre donc ! Restaient la couleur et le nez du vin...Superbe !   

Pour présenter le dit groupe, sa spécificité, rien de mieux, à mon sens que le texte de présentation.

"Lalala Napoli revisite et réinvente la musique napolitaine et la tarentelle à travers le Naples fantasmé de François Castiello, chanteur et accordéoniste de Bratsch.

Réunis autour des musiques populaires, les six musiciens explorent librement l'imaginaire des chansons napolitaines, réveillent la sérénade et insufflent un air nouveau à la tarentelle en y mêlant électricité et influences d'Europe Centrale et d'ailleurs...".

Je ne saurais mieux dire.  Sauf à ajouter que les morceaux sont les uns tirés de la tradition napolitaine et les autres des compositions originales qui perpétuent cette tradition en la maintenant vivante. En tout cas, la transe est bien au cœur et des albums et du concert.

...

J'ajoute, à l'issue du concert, une rencontre des plus sympathiques avec les membres du groupe et quelques échanges amicaux en particulier avec F. Castiello. Je m'explique :

C'était en juillet 2013. Je venais de découvrir "Solo II", un disque surprenant et difficilement disponible ; j'avais alors écrit mon admiration à F. Castiello et, par le même courrier, je lui avais fait part de mes échecs à me procurer "Solo I". Et donc, le 7 juillet, en toute générosité, je recevais par We Transfer la totalité des morceaux de cet album, plus quatre autres titres inédits. Depuis lors j'attendais l'occasion de remercier F. Castiello. Bel exemple en effet de générosité de sa part. Saveur particulière du coup de ce concert. Qui m'a permis de réaliser mon souhait. Je ne risque pas de l'oublier.