mardi 28 octobre - daniel mille et son quintet à jazz sur son 31
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Mais pourquoi cet article à propos du Daniel Mille Quintet ? En fait, depuis un certain temps, l'envie nous démangeait sérieusement de retrouver Daniel Mille en direct live, Manque d'occasions, manque de possibilités, à plusieurs reprises nous avions dû renoncer à assister à ses concerts. A regret. On commençait, faute de mieux, à connaitre ses albums par cœur. C'est pourquoi, lorsque Françoise a repéré son inscription au calendrier de Jazz sur son 31, le 24 octobre, à 18h30, à l'Automne Club, on n'a pas hésité une seconde. Juste le temps de proposer à Charlotte de nous accompagner et c'était fait : trois billets.
Et puis, ce vendredi, moyennant une attente d'une heure et malgré une panne de métro - je ne vous dis pas la course pour rejoindre à pied le lieu du concert - on s'est installé au premier rang, en plein milieu. On aurait laissé nos places pour rien au monde.
Pourquoi on admire Daniel Mille au plus haut point ? Difficile à analyser, encore plus difficile d'expliciter cette admiration. Pourtant, je veux bien essayer. Sans chercher à mettre un ordre artificiel dans mes impressions, je note un jazz en demi-teinte, qui est le registre que j'affectionne particulièrement, une poésie intimiste et pudique, une rêverie douce-amère, un regard sur le monde mélancolique et serein, des confidences aux couleurs d'un certain vague à l'âme. Voilà pour la signification que je perçois de ses compositions ou des morceaux qu'il interprète. Quant à sa présence en concert, je la trouve - paradoxe ! - chaleureuse et distanciée. Présent/absent ; ici/ailleurs. Présence inséparable en l'occurrence de l'homogénéité du quintet. Pas d'excès, pas d'effets faciles, une prestation très professionnelle, i.e. très respectueuse du public. Une communication à demi-signes entre les cinq musiciens. Suivant l'expression de la sagesse antique : "Rien de trop !"
Mais, pour expliquer mon admiration, je voudrais citer un témoin digne de confiance, Pierre Barouh, qui écrit à propos du premier album de Daniel Mille : "Sur les quais" , Saravah, 1993 : " Premier album de Daniel Mille. L'élégance. C'est vraiment d'élégance dont il est question, de fond, de forme et d'esprit [...] J'attends le jour où [...] Daniel Mille rencontrera Antonio Carlos Jobim* et qu'ensemble ils feront de la musique.
* Tous les deux savent jouer une note, la note, là où beaucoup en jouent six".
Quelques mots sur le quintet et sur le programme de ce vendredi 24 octobre.
Le quintet est composé de Daniel Mille, accordéon, Julien Alour, bugle, Andy Barron, batterie, Pascal Berne, contrebasse et Alfio Origlio, piano.
Quant au programme, bien entendu, je ne l'ai pas noté sur le vif, mais je peux en reconstituer une partie :
- Tiré de l'album "Après la pluie", j'ai donc retenu "Après la pluie", "Oblivion", "La valse des adieux", "Ouro Preto", "Les soirs de pleine lune"" ;
- de l'album "L'attente", "Fin d'été" et "L'attente" ;
- de l'album "Entre chien et loup", "Les minots".
Ce fut un concert magnifique à l'issue duquel on a eu le plaisir d'échanger quelques mots avec Daniel Mille puis, chemin faisant vers la maison, d'échanger nos impressions avec Charlotte, qui était sous le charme, pour notre plus grand bonheur.
Post-scriptum. Evidemment, interdiction, au cours du concert, d'enregistrer du son ou de prendre des photos, avec ou sans flash. Ma stratégie de contournement : j'attends le moment ultime des rappels et, malgré l'avertissement, j'essaie de photographier les attitudes et les postures qui me paraissent les plus significatives, les plus chargées de sens. En faisant l'hypothèse que personne ne viendra alors me rappeler l'interdiction. Jusqu'ici, ça a marché...
- 19h51. Quand la voix de Daniel Mille et son accordéon se font écho. Je trouve sa voix, aigue et voilée, particulièrement expressive et émouvante.
- 19h53. C'est cette attitude de Daniel Mille qui m'a suggéré l'idée d'une présence/absence de sa part.
Une présence comme en retrait pour mieux laisser ses quatre collègues s'exprimer.
- 19h57. Un peu décalé, un peu de profil.
- 19h59. Une posture souvent répétée, en accompagnement de Julien Alour au bugle.
- 19h59. Dans la même minute.
- 19h59. Toujours la même minute.
- 20h00. Le concert s'achève. L'intensité du moment se lit sur le visage de Daniel Mille.
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Et enfin, un document dont je ne vous dis que ça... Il vaut le déplacement... Une certaine version du magnifique morceau :"Les beaux jours". Juste pour le plaisir...
https://www.youtube.com/watch?v=UsxDGqaGuOY