lundi 27 juillet 2015

lundi 27 juillet - à propos des nuits de nacre...

Complément à mon article d'hier, dimanche 26 juillet.

Je reconnais volontiers la qualité de la programmation des "Nuits de nacre", mais j'ai quelques regrets quant à l'organisation. L'abondance de concerts est telle qu'à plusieurs reprises deux concerts "indispensables" sont situés à la même heure, mais pas au même endroit, ce qui oblige le festivalier à faire des choix drastiques, en tout cas toujours frustrants. A moins d'avoir le don d'ubiquité. Quel que soit en effet le plaisir pris à tel concert auquel on assiste, ce plaisir est forcément gâché par l'impossibilité de goûter à l'autre.

Trois exemples pour illustrer mon propos et en montrer la justesse :

- Jeudi 17, à 21h., Marcel Loeffler invite Marcel Azzola  / Quartet de swing manouche.
Sans compter, à 21h30, Marian Badoï Trio

- Vendredi 18, à 21h., Daniel Colin et Dominique Cravic invitent Ch. Lampeducchia. A 21h30, Marcel Loeffler Quartet

- Samedi 19, à 21h., Richard Galliano Solo / Ygranka

D'autres courts-circuits auraient pu être donnés comme preuve de ce défaut d'organisation. Ces trois me paraissent déjà suffisamment probants.

Il n'empêche : on compte bien cette année encore déguster pendant trois jours de l'accordéon jusqu'à plus soif !

dimanche 26 juillet 2015

dimanche 26 juillet - alerte agenda ! les nuits de nacre

Le programme officiel des "Nuits de nacre" a été publié il y a quelques jours. Depuis le 22 de ce mois, il est possible de réserver des concerts par internet. On peut aussi réserver par correspondance des pass pour la totalité des concerts du théâtre des sept collines à la Cité de l'accordéon, 8 rue du 9 juin 1944, 19000 Tulle. Téléphone : 0555202854.

http://www.accordeon.org/

Cette année est sous le signe d'un hommage au musette. Particulièrement à Gus Viseur. Centenaire de sa naissance oblige. Marcel Loeffler en sera le fil rouge et, le samedi, à 21 heures, Richard Galliano donnera un solo. Par ailleurs, on se convaincra de la richesse de ce festival en parcourant le programme jour après jour. A ce sujet, un regret peut-être : l'abondance de talents est telle qu'à plusieurs reprises il y a comme des courts-circuits, je veux dire des concerts entre lesquels on ne saurait choisir, qui ont lieu en même temps. Frustrant !

En attendant, tous les soirs depuis une semaine j'écoute "Richard Galliano Quartet / New Musette", un disque Label bleu, enregistré en direct à Sceaux les 12 et 13 avril 1991. Un disque dédié à Astor Piazzolla, "mon Ami et mon Maître", dit Richard Galliano, qu'il remercie de lui avoir conseillé "de réaliser cette chose [le New Musette] avec le Musette comme lui l'avait fait avec le Tango". J'aime aussi ce passage où Richard Galliano définit le Musette,  le Tango et le Blues comme des métissages humains et culturels, respectivement d'Italiens et de Français, d'Italiens et d'Argentins, d'Africains et d'Américains... Différents et en même temps semblables.

J'ai évidemment retrouvé l'énergie de Richard Galliano au service d'un jeu plein de finesse et de nuances. Une intelligence au bout des doigts qui n'a fait que s'affiner au fil des années et des expériences, je veux dire d'innombrables rencontres. Mais j'ai aussi retrouvé, en introduction, "Beritwalz" ou "La valse à Margaux". J'ai redécouvert "Le clown perdu" et une version rare des "Voiliers". Mais aussi les deux derniers titres : "Laura et Astor" et in fine "Oblivion".  Un titre, en 10,  qui pourrait paraitre inattendu dans un album dédié au New Musette, mais que je comprends comme un autre  remerciement à Piazzolla initiateur du Nuevo Tango  et inspirateur du New Musette après l'hommage explicite du titre 9 :"Laura et Astor".

Derniers mots enfin : il faut absolument citer les collègues de Richard Galliano, à savoir  Pierre Michelot, contrebasse, Aldo Romano, drums, à la fois discrets et présents, et Philip Catherine, dont je doit dire que la guitare est prodigieuse. Un mot que j'ai essayé de bien peser et qui me parait juste.

On comprend pourquoi je suis tellement impatient de retrouver Richard Galliano solo à Tulle dans ce cadre d'un hommage au Musette. J'attends en effet de savoir ce qu'est aujourd'hui son New Musette vingt-cinq ans après son geste révolutionnaire créant, suivant ses propres termes, "cette chose" désignée comme "New Musette" : rupture et continuité, tradition et innovation...

Enfin, un lien bien utile pour se faire sa propre opinion : http://www.deezer.com/album/6782831

mardi 21 juillet 2015

mercredi 22 juillet - une famille d'autistes bien ordinaire...

Je me rappelle. C'était le 8 août 2011, puis le 20 juillet 2014. J'avais consacré deux articles à l'équipement et aux pratiques autistiques de la famille, à Hossegor. En vacances, un jour ordinaire, une famille ordinaire. Equipement et pratiques qui, au fil des jours,  n'ont cessé de croître et embellir. Un recensement rapide me permet d'établir la liste suivante, qui complète la précédente, de juillet 2014 :  

- Ipod Camille
- Iphone Camille
- mobile Camille
- mobile Charlotte
- mobile Nadja
- mobile Sébastien
- portable Nadja
- portable Sébastien
- portable Charlotte
- portable Camille
- tablette Nadja
- mobile Françoise
- mobile Michel
- téléphone fixe
- portable Françoise
- portable Michel
- téléviseur 1
- téléviseur 2
- numérique photo Sébastien
- numérique photo Michel
- numérique photo Françoise

... Le strict minimum, on en conviendra, pour rester connecté. Mais ce qui me parait le plus impressionnant, c'est de constater que presque tous ces instruments - j'exagère à peine - sont en service simultanément. Le seul truchement inutilisé, c'est la parole directe. L'ensemble est non silencieux, mais tout au contraire immergé dans un bruit de fond en forme de brouhaha : son de la télé, bande-son d'une émission captée sur l'un et/ou l'autre de ces appareils, sonneries de notifications ou d'appels téléphoniques... Sans compter la brillance de moult écrans. Chacun dans son monde ; tous dans le même flux multiple. Un philosophe verrait là l'illustration d'un monde de monades, comme aurait pu l'imaginer Leibnitz. Un monde d'individus clos sur eux-mêmes... Tout à coup, je comprends à quoi tient que l'on s'entende si bien... Evidemment, je n'ai pas recensé les casques reliés à ces divers appareils et qui permettent de s'isoler et de mettre hors jeu le monde environnant, mais il est assez clair qu'ils sont un élément sine qua non de cette harmonie familiale.

mardi 21 juillet - isabelle olivier : don't worry, be harpy

... reçu, il y a peu, , le récent album d'Isabelle Olivier :"don't worry, be haRpy", 2014, Metamorphose, 2014, Isabelle Olivier, Enja. Pour avoir écouté plusieurs de ses albums et surtout pour l'avoir écoutée en direct live avec David Venitucci dans le cadre de Jazz sur son 31, j'ai abordé le dit album avec plein d'a priori positifs et favorables. Lesquels ont été plus que confirmés et renforcés au fil des écoutes. Presque jusqu'à saturation.

Mais d'abord, pour qui voudrait mieux connaitre Isabelle Olivier, ses œuvres, ses projets, ses intentions, son style, quelques liens utiles :

- Jazz à Grignan : https://www.youtube.com/watch?v=cAqsNze63eQ 

- France Inter : http://www.franceinter.fr/personne-isabelle-olivier

- Café de la danse : http://www.cafedeladanse.com/isabelle-olivier/

- Deezer : http://www.deezer.com/artist/150820

Quatre documents suffisants en tant que tels, qu'il me parait donc inutile de paraphraser. Mieux vaut, me semble-t-il, essayer de proposer ici quelques impressions, subjectives certes, mais personnelles.

Après plusieurs écoutes - vraiment beaucoup, plus d'une douzaine - j'observe qu'à chaque fois c'est comme si je découvrais des caractéristiques nouvelles, qui m'avaient échappé auparavant. Telle esquisse de mélodie, tel dialogue entre deux instruments, tels sons nouveaux... Si mes impressions se sont stabilisées, c'est sous la forme d'une espèce de fresque inclassable. Inclassable parce que le propos est surprenant  souvent, étonnant la plupart du temps. Or, provoquer l'étonnement, c'est bien l'une des fonctions majeures d'une création artistique. Quant à la fresque, elle correspond à ce sentiment que les titres s'enchainent les uns aux autres comme une succession d'images où chaque pièce est en résonance avec toutes les autres. Cet ensemble racontant une histoire aux facettes multiples. Une histoire... Disons un récit onirique.

Le son de la harpe d'Isabelle Olivier est plus que spécifique : c'est sa signature même, la marque même de son identité de compositeur et d'interprète. Un son identifiable dès les toutes premières mesures. Un son cristallin, pur, transparent, clair comme une évidence, net comme un trait de dessin sans faiblesse. Parfois, ce son évoque le piano, parfois, la guitare. Et son accord avec contrebasse, percussions, batterie ou violoncelle est on ne peut plus juste. Un son complexe et nouveau. Avec ici où là l'électronique qui intervient avec ses effets propres.

Bref, un album tout en fluidité, un album placé sous le double signe de l'eau et de l'air. Souple comme un serpent, léger comme des nuages; un album propice à la rêverie.

"don't worry be haRpy" : une pièce dans une œuvre originale en train de se construire avec patience et audace.





vendredi 17 juillet 2015

vendredi 17 juillet - juste une réflexion après goualade

J'ai essayé, dans l'article daté d'hier jeudi, de rendre compte du concert donné au lieu dit "Bergerie ronde" par Philippe de Ezcurra puis par le Trio Miyazaki, les deux précédés par une prestation de Jan Myslikovjan. Quelques mots, quelques photos, une manière de garder traces de ce moment heureux, de bonheur esthétique, une manière d'essayer de l'évoquer ou du moins s'en suggérer la spécificité : une clairière dans les pins, une bergerie à l'architecture exceptionnelle, le talent et l'authenticité des musiciens, la simplicité et l'efficacité de l'organisation. Pour cela, pour compléter mon texte, j'ai choisi une dizaine de photographies, que j'appelle des photonotes, et que je voudrais compléter maintenant par cinq autres.

Je m'explique. Pour moi, les photographies d'un événement comme ce concert ou, si l'on veut, ces trois concerts, c'est une façon de porter témoignage de notre présence, une façon de donner la preuve que ce dont on parle a bien eu lieu. C'est aussi une façon de remplacer des mots par des images. C'est par référence à ces deux fonctions que je qualifie mes photos de photonotes. Notes photographiques, notes écrites avec de la lumière. Notes descriptives avec la double ambition d'évoquer un climat et de traduire autant que possible une réalité fugace. 

Mais, la prise de photos, en des circonstances comme un concert, c'est aussi une façon de chercher à saisir la posture significative, en l'occurrence, ici, d'un accordéoniste, puisque c'est le type d'instrumentiste que je privilégie. Chaque accordéoniste en effet peut être caractérisé par une posture qui lui est propre et qui le définit. C'est une certaine forme de sa posture déterminée par les trois sommets du triangle : main droite, main gauche, direction du regard, et donc orientation du visage par rapport à son instrument et par rapport à son environnement. C'est ainsi qu'après avoir publié hier des photonotes de Jan, de Philippe et de Bruno, je voudrais maintenant compléter ce choix avec cinq photographies : une de Jan, deux de Philippe et deux de Bruno. Cinq photoformes, si j'ose ce néologisme.


- 17h49, un environnement compliqué, un instrument hypercomplexe, une concentration sans failles vers une partition que Jan lit dans sa tête et avec ses doigts.


- 18h03, 18h17... Deux images prises à un quart d'heure d'intervalle. Comment ne pas être frappé par la similitude des postures : un regard déterminé qui puise son inspiration au-delà de l'horizon immédiat. Il y a de l'éthique dans ses choix esthétiques.



- 19h01, 19h02... J'admire bien sûr la maîtrise de Bruno, mais plus encore son intériorité et cette façon, perceptible dans ces deux images, cette façon de ne jamais forcer son instrument. Tout en douceur et nuances subtiles.



jeudi 16 juillet 2015

jeudi 16 juillet - il était une fois, à goualade...

Il était une fois, à Goualade, un village au sud de Langon, lieu d'origine des "Nuits atypiques"...
Il était une fois, un lieu dit "Bergerie ronde", quelque part comme une île au milieu d'un océan de pins...
Il était une fois, un dimanche 12 juillet, où les "Nuits atypiques" devenues itinérantes faisaient étape à l'intersection de deux départementales, D10-D12...
Il était une fois un concert en deux parties, avec la bergerie en fond de scène, un concert à l'ombre bienfaisante de quelques chênes, un concert entre 17h00 et 19h00 sous un soleil incandescent, preuve que les nuits sont itinérantes dans l'espace et aussi dans le temps...



Le concert ? Prévu en deux parties, mais précédé d'une prestation de Jan Myslikovjan, un étudiant de Bruno Maurice. A son répertoire, trois extraits de pièces de Cholminov. J'ai aimé la fluidité et la précision de son jeu ; il m'a plu de penser que peut-être dans quelques années nous aurions plaisir à nous rappeler ce moment, alors que Jan serait devenu un accordéoniste de concert reconnu. En tout cas, on lui souhaite beaucoup de succès. C'était une entrée en matière plus que sympathique. Quant au concert, première partie : Philippe de Ezcurra, seconde partie : Trio Miyazaki avec, à l'accordéon Bruno Maurice.  Philippe comme Bruno sont des amis et leur prestation fut pour nous pleine d'émotion et de vraie simplicité, disons d'authenticité. L'ancrage dans la culture basque pour Philippe ; une certaine distance et une pointe d'humour pour Bruno. Jamais jusqu'ci je n'avais perçu Philippe aussi personnel et dans l'interprétation et dans les compositions. Comme le début d'une inspiration aux racines de cette culture dont il se revendique. Quant à Bruno, tout ce qu'il fait parait facile tant sa technique et son phrasé sont maîtrisés. D'où la possibilité de quelques clins d'œil complices avec ses deux collègues.

I.- deux photonotes de Jan Myslikovjan, à 17h52 et 17h53...



II.- trois photonotes de Philippe de Ezcurra, à 18h03, 18h05 et 18h20...




III.- quatre photonotes du trio Miyazaki et, plus spécialement, de Bruno Maurice, à 19h00, 19h01, 19h02 et 19h31...






mardi 7 juillet 2015

mardi 7 juillet - à propos du dernier opus de dj click : balkandalucia.

Il y a peu, j'avais écrit les lignes suivantes :

"Entretien de F. Jallot avec DJ Clik. Encore un article qui donne envie. Je viens de commander le disque, dont le titre m'amuse :"BalkAndalucia"... Je cite :"Un mix de flamenco, hora, hip hop, techno, new wave, musiques tsiganes"...  Je me dis que je prends des risques... "
- cf."Accordéon et accordéonistes" [n° 154, juillet-août], pages 24-25.

Bon ! Après deux écoutes successives du dit album, je peux dire que le titre est bien choisi en  ce sens qu'il définit précisément le périmètre géographique de sa musique. Grosso modo, le nord du pourtour méditerranéen. Un projet qui est aujourd'hui sinon banal du moins  largement reconnu : la rencontre d'une inspiration fondée sur le croisement et le métissage de cultures séparées mais proches, comme les membres d'une même famille qui se retrouvent et se reconnaissent frères et sœurs.

Pour le reste, un traitement des sources musicales qui s'apparente au projet de Gotan Project. Souvent de belles voix, le plus souvent féminines, souvent de beaux instruments, le plus souvent de beaux sons, mais souvent aussi l'électronique qui s'invite aux rencontres et les traite à sa manière... Une manière qui ne clarifie pas forcément à mon goût la lisibilité de chaque morceau.

Pour comprendre ce que je veux dire, on peut aller voir ce qu'il en est avec un document YouTube qui propose "Tierra", titre 11/17 de l'album... et à partir duquel on peut en écouter quelques autres.

https://www.youtube.com/watch?v=9 qW4JljN5_o

ps.- alors que j'écoute encore quelques titres de l'album, de manière aléatoire, je me rends compte que j'y trouve un intérêt, disons intellectuel, mais que par contre je n'en éprouve aucune émotion. J'ai même l'impression que le plus souvent la technique électro annule l'émotion. Celle des voix en particulier. Comme si leur perception en était brouillée, altérée. Un phénomène analogue à celui que j'ai éprouvé au fil des productions de Gotan Project.

samedi 4 juillet 2015

samedi 4 juillet - pierrot la lune quartet : out of the wood

Je suis en train de découvrir l'album du Pierrot la lune quartet et d'écoute en écoute c'est un vrai plaisir d'avoir l'impression de le trouver de plus en plus complexe. C'est l'effet pelure d'oignon : une écoute en cache toujours une autre. J'ai eu connaissance de ce quartet et de son album par un article de Jean-Pierre Marie dans le dernier "Accordéon et accordéonistes" : "Chroniques", page 70. Un article qui donne envie...

http://www.pierrot-la-lune-quartet.fr/

D'abord, je note au dos de la pochette une mention fort intéressante. Je cite : "Inspirations : Michel Portal, Sergueï Rachmaninov, Chick Coréa, Renaud Garcia-Fons, Dave Brubeck, Jeyrseyband..." Une belle façon de déclarer ses repères, ses balises, ses amers... Une manière de s'inscrire dans des influences revendiquées. Une attitude qui me plait. Pour ma part, j'y ajouterais volontiers Daniel Mille ou même Laurent Derache.

Mais, bon, je vais essayer de comprendre pourquoi cet album me plait. D'abord, le son est excellent. Une belle lisibilité de chaque instrument. Mais, tout aussitôt, l'impression que l'ensemble des titres est traversé par une sorte de mouvement obsessionnel. Ce qui pour moi est toujours la signature d'une inspiration authentique. Expression de la recherche d'un compositeur qui s'obstine à explorer son inspiration et qui - c'est l'authenticité - en est satisfait/insatisfait ou qui, si l'on veut, lui tourne autour pour l'apprivoiser. Comme invité, Daniel Givone et ses guitares : lumineux, cristallin !

Si l'on voulait qualifier la musique de ce disque, je dirais que je la perçois comme intimiste, sans effets faciles ni attendus. D'une certaine façon, le graphisme traduit bien ce qu'est cette musique. Un graphisme à l'étrange couleur avec des formes d'allure schizophrénique. Un écho de la dimension obsessionnelle dont je parlais supra.

Le titre 1 est tout à fait significatif de l'ensemble des titres. J'y reconnais des échos de Chick Coréa et de Daniel Mille. Le titre 3, "Vu du ciel", est fascinant comme une carte météorologique animée. Des formes qui donnent à rêver. Le 5, "39 jours" exige toute notre attention. Tout en nuances, tout en complexité. Rien de facile. Une sorte de rêverie. Quant au 6, "Bienveillant", je l'ai reçu comme une sorte de bande-son d'un court métrage de 3:25. On pourrait presque parler de musique visuelle ; en tout cas qui suscite des images et un vrai récit. J'ai pensé à un morceau de M. Perrone : "L'échappée belle", titre 2 de l'admirable "Son éphémère passion". Le titre 8 est emblématique de l'album : une tension qui ne laisse pas le temps de respirer. Une musique qui crée de l'attente ou même du suspens.
Le titre 9 est celui même de l'album. Piano et batterie : un duo haletant ! Et puis, l'accordéon qui vient en rajouter dans ce registre. Et puis, la guitare, juste acide. En un sens, c'est un titre-signature du quartet. Les titres 10 et 11, "Harmonia" et "Espagna", j'aime beaucoup. Le dialogue de la batterie et de l'accordéon en intro ! L'accordéon fluide, fragile, obstiné. Avec des ruptures qui excitent l'attention et organisent le suspense. En 10 donc, un morceau qui vous agrippe et ne vous lâche plus. Et l'accordéon comme fil rouge. Quant aux deux derniers titres, "Harmonie" et "Espagna", j'y perçois bien les influences de D. Brubeck et de C. Corea...

Mais il me reste encore bien d'autres écoutes, pour le plaisir certes, mais aussi parce que je n'ai pas repéré l'inspiration empruntée à M. Portal ou à R. Garcia-Fons ou à S. Rachmaninov...  Limites de ma culture ! Chantiers en cours. Sans compter que chemin faisant je reconnaitrai peut-être d'autres parentés, comme D. Mille ou M. Perrone ou encore L. Derache...

Bref ! Un bel opus, une heureuse rencontre.

Mais je me rends compte que je n'ai pas donné le nom des membres du quartet ni des instruments. Ils sont donc 4+1 :
- Pierre-Emmanuel Hias, piano, composition
- Anne-Sophie Pasquier, accordéon
- Stéphane Rousseau, basse, contrebasse
- Pierre le Normand, batterie

- invité : Daniel Givone, guitares

post scriptum 1.- Je note que ce quartet est composé comme un autre quartet que j'apprécie beaucoup : accordéon, piano, contrebasse, batterie. Je pense au New Meeting Quartet, en particulier à l'album "Lusitania".  Dans les deux cas, une inspiration originale : un style, et un bel équilibre entre des instruments.

post scriptum 2.- Je viens de découvrir un article de Citizen Jazz consacré à "Out of the Wood" et le moins que je puisse dire c'est que je me sens très proche de ce texte. Au point que certains éléments de vocabulaire sont communs, comme "haletant" ou "cinématographique". Autre élément d'accord : l'illustration de la pochette. Autre impression commune : l'ensemble comme un seul morceau, ce que j'interprète pour ma part comme le développement d'une obsession. Je vois dans ces rapprochements une certaine manière de me conforter dans mes impressions. C'est un bon point d'appui pour des écoutes à venir.

http://www.citizenjazz.com/Pierrot-La-Lune-Quartet.html


mercredi 1 juillet 2015

jeudi 2 juillet - accordéon et accordéonistes est arrivé-é-é...

"Accordéon et accordéonistes", n° 154, juillet-août 2015. 7 euros, 84 pages.

Je viens de parcourir cette dernière livraison. Une vue d'ensemble avec ici ou là des arrêts pour explorer en diagonale tel ou tel article. Une manière de me mettre en appétit, une manière de me donner une première impression du contenu de ce numéro double. Eh bien ! C'est un bon numéro avec plein d'informations qui m'intéressent...

D'abord, la couverture : une belle photographie de Pascal Contet. Signée Jean Radel. Un beau portrait en noir et blanc.

Edito de Philippe Krümm. J'y apprends que cette année est le centenaire de la naissance d'Edith Piaf, de Gus Viseur, de Tony Murena et d'Emile Carrara. Excusez du peu ! Une année à marquer d'une pierre blanche. Et, page 5, l'annonce du 3ème salon de l'accordéon, les 3 et 4 octobre 2015, à le Bellevilloise : hommage à Gus Viseur et Tony Murena...

Page 7, un Echo consacré à un concert de Daniel Mille le 7 juin, à Autreville, à l'invitation de Diego Imbert. Signé Francis Couvreux. Chaleureux, forcément chaleureux !

Pages 7 à 10, un hommage à Felix Belleau avec des témoignages d'affection touchants. Une belle photo signée Yasuhiro Yokota. On pense à Bashung ou à quelque rocker esthète. Plusieurs textes d'hommage évoquent à son sujet Chet Baker. Francis Couvreux mentionne son cd "Jazz'n'roses" avec ce commentaire :"... le seul cd enregistré sous son nom en 2007 et bien sûr introuvable". En fait, il existe en téléchargement sur Amazon. Je me souviens qu'à l'époque de la sortie de cet album je lui avait demandé s'il était possible de lui commander directement. Pas de réponse...

Tête d'affiche : Pascal Contet. Pages 11-15. Un entretien mené par Philippe Krümm. Un bel article : informatif, chaleureux, pertinent, qui permet de mieux connaitre Pascal Contet. On est impressionné par la force de ses engagements, par la force de ses projets... et par son activité. C'est ainsi qu'il faut pas moins d'une page pour donner la liste de ses disques sortis récemment ou en cours de sortie et de ses concerts. A ce propos, on est aussi impressionné par le nombre de ses collaborations pour ne pas dire coopération. Et toujours sur le fil du rasoir, toujours en train de se donner des défis à surmonter. On peut à bon droit, me semble-t-il, dire de lui qu'il est un vrai militant. Pas un instant qui ne soit consacré à la promotion de l'accordéon.

Autre chose : au cours de l'entretien, Pascal évoque André Roques, Vincent Peirani, Lionel Suarez. Il dit son admiration pour ces jeunes accordéonistes et cette reconnaissance renforce encore la sympathie que je lui porte outre l'admiration pour son talent.

Pages 16-17, Entretien de F. Couvreux avec Herbert Pixner. Sous-titre : "Musique trad' du futur". Un titre qui intrigue et donne envie d'écouter son quartet.

Pages 24-25, Entretien de F. Jallot avec DJ Clik. Encore un article qui donne envie. Je viens de commander le disque, dont le titre m'amuse :"BalkAndalucia"... Je cite :"Un mix de flamenco, hora, hip hop, techno, new wave, musiques tsiganes"...  Je me dis que je prends des risques...

Page 26 : "Accordéon d'antan, accordéons lointains". Le titre :"Camerone, Mexique". Un concentré de culture en une page. Une belle écriture. Merci monsieur G. Dôle... Au plaisir de vous lire. J'aimerais bien pouvoir lire d'autres pages du même tonneau, je veux dire de la même qualité d'information, de culture et d'écriture... Pour cela, je donnerais bien quelques pages saint-sulpiciennes de "la Gazette du Musette"... On peut rêver.

Et puis, le cahier Pédagogie : 16 pages. Intéressant, avec les rubriques habituelles. Et puis, "La Gazette du Musette". Cette dernière rubrique n'est pas mon "truc" (cf. supra)... Je passe.

Page 61, Agenda : "Les nuits de nacre", à Tulle, du 17 au 20 septembre. Je crois savoir que Marcel Loeffler en sera le fil rouge. Je note la présence de Richard Galliano, en particulier dans le cadre d'un concert intitulé "Si Viseur m'était conté".  Mais aussi, celle de Pascal Contet avec le quatuor Debussy pour une création. On attend le début des réservations...

Page  70 sqq, les Chroniques. Je retiens "Parfum d'écume" de Jacques Trupin, dont je me souviens avoir moi-même tiré un article. A écouter à nouveau. Je retiens en rubrique Jazz un cd que j'ai bien envie d'écouter : "Out of the Wood" du Pierrot la lune quartet. Je viens juste de le commander sur son site pour le prix de 16,65 euros, port compris.

http://www.pierrot-la-lune-quartet.fr/

Enfin, page 81, rubrique "Le meilleur pour la fin" (sic), un article sur Chango Spasiuk, maître du chamamé, où j'apprends qu'il vient de sortir chez Sony un album (cd+dvd)  "Tierra colorada en el Teatro Colon". Forcément, j'informe Françoise tout de suite de cette bonne nouvelle...

Pour la rentrée, en Tête d'affiche :"Gus Viseur"... Ce sera une bonne rentrée, un regard sur l'un des fondateurs de l'accordéon-jazz.