Je n'ai pas à proprement parler de méthode de découverte des disques d'accordéon et le plus souvent je m'en remets au hasard d'explorations plus ou moins erratiques pour aller à leur rencontre. Je parcours en tous sens YouTube, je visite Amazon, je consulte les pages de recherche avancée de Paris Jazz Corner, je vais voir ce que propose la Fnac, j'écoute les propositions de Françoise pour qui Facebook est une mine inépuisable, je ne quitte jamais l'hypermarché sans faire un détour par le Parvis, je fais confiance aux articles de la revue "Accordéon et accordéonistes". Etc... etc... D'habitude, sans qu'il s'agisse d'une démarche réfléchie et délibérée, quand j'ai mis la main sur un album, je l'écoute en boucle jusqu'à saturation, jusqu'au moment où tout naturellement, l'écoute
in extenso fait place à une écoute sélective et ciblée, d'ordinaire réduite à trois ou quatre titres. qui seront pour moi comme une sorte de référence. Arrivé à ce point, je range l'album à sa place alphabétique et ainsi de suite de disque en disque. L'un n'attend pas l'autre. Mais, bien sûr, je ne m'interdis pas d'intercaler dans ce cheminement de découverte quelques écoutes pour le plaisir des retrouvailles. En tout cas, j'essaie toujours de contrôler le nombre des albums à découvrir, jamais plus de trois en même temps. En résumé, une méthode spontanée, mais bien établie, en cinq moments : écoute en boucle, saturation, écoute ciblée, classement alphabétique, mise en forme de mes impressions dans un article de ce blog.
Mais voilà que ces derniers jours, la mécanique s'est emballée. La pile des albums à écouter s'est tout à coup brusquement élevée de plusieurs degrés. Pour cause, une succession ininterrompue et quasi quotidienne d'offres toutes plus excitantes les unes que les autres. Le Parvis, Amazon, la Fnac, Paris Jazz Corner et surtout les échanges de Françoise avec des musiciens lui signalant la sortie de leur dernier album, etc... etc... A ne plus savoir où donner de l'oreille. En tout, onze disques qui, tous, à des titres divers méritent attention et intérêt. Onze opus dont je ne sais si j'aurai le temps et le loisir de dire pourquoi j'ai plaisir à les écouter. C'est pourquoi, et c'est une manière de faire le point, j'en donne ici la liste à titre de suggestions.
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Silk Moon" de Renaud Garcia-Fons, contrebasse à cinq cordes, et Derya Türkan, kamanche, un instrument de type vielle venu d'Iran. La rencontre de deux instruments à cordes et de deux instrumentistes hors pair.
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Bellamar" de Manuel Delgado. Un disque de flamenco avec, sur deux titres, Carmela Delgado au bandonéon.
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Uri Sharlin and the Dogcat Ensemble / Back to the Woods". Un album plutôt éclectique où l'on croise Hermeto Pascoal, certains accents de rock et de reggae aussi, et même des oiseaux du Costa-Rica.
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"Knee-Deep in Heaven / Janusz Prusinowski Trio", du trad' polonais avec un bel accordéon, très présent et festif.
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Sehr Schnee Sehr Wald Sehr", solo d'Hans Hassler. Un jeu de soufflet impressionnant. Ce n'est pas de l'accordéon facile, mais c'est un plaisir rare d'entrer dans le monde d'H. Hassler.
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Barbara-Fairouz" avec la voix de Dorsaf Hamdani et l'accordéon de Daniel Mille. Parce que c'est Barbara, parce que c'est D. Hamdani, parce que c'est Daniel Mille au sommet de son art.
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Cierra Tus Ojos / Daniel Mille Astor Piazzolla". Parce que c'est Piazzolla, parce que c'est Daniel Mille qui nous donne avec cet opus sa lecture de Piazzolla. Astor revisité par trois violoncelle, une contrebasse et un accordéon.
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"What is there what is not" de Biondini, accordéon, Godard, tuba, serpent, basse, Niggli, batterie.
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Mavi" des mêmes, parce qu'on ne se lasse pas de les écouter et que leur monde est littéralement fascinant.
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At the End of the Day" de Federico Casagrande avec, entre autres, Vincent Peirani à l'accordéon. des compostions très modernes, très contemporaines pour ne pas dire d'avant-garde. Parce que Vincent, c'est Vincent ! Et que c'est bien de découvrir la guitare acoustique de F. Casagrande.
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Prélude" d'Airelle Besson, trompette, et Nelson Veras, guitare. Airelle, on la connaissait comme membre d'un quartet, dont L. Suarez était le leader, un quartet en hommage à C. Gardel. On avait eu la chance de l'écouter plusieurs fois avec de plus en plus de plaisir. Nelson Veras, on le connaissait par sa participation à "
Confluences" de J.-L. Matinier et, récemment, par sa participation à la formation de F. Viale, à Tulle d'abord puis à Castres. Une finesse qu'on n'oublie pas. Leur disque : un vrai coup de cœur ! Une sorte de fragilité obstinée. Tout en finesse.
post-scriptum - Juste un dernier mot pour signaler la sortie du dernier opus d'Olivier Manoury, bandonéon, et Sergio Gruz, piano :"
Free Tango Duo".
https://www.youtube.com/watch?v=_4JWcQQq6BQ