mardi 30 décembre 2014

mardi 30 décembre - c'est beau, ça veut dire quoi ?

Il y a quelques jours, j'ai découvert puis écouté maintes fois l'album d'Arielle Besson et Nelson Veras : "Prélude".

http://autrebistrotaccordion.blogspot.fr/2014/12/vendredi-5-decembre-prelude-dairelle.html

Dès la première écoute, j'ai trouvé que cet album était beau. Et les écoutes suivantes m'ont encore renforcé dans mon sentiment. Je dis bien sentiment et non jugement, car si jugement il y a il est de l'ordre de l'évidence, c'est-à-dire qu'il s'impose immédiatement à mon esprit avec une telle force qu'il n'est nul besoin de preuve pour en démontrer l'existence et la justesse. Ce sentiment n'est en effet en rien la conclusion d'une démarche discursive, encore moins d'un raisonnement argumenté. Il ne résulte pas d'une quelconque adéquation entre la musique d'Airelle et Nelson à des règles ou à des normes formelles définissant ce que doit être une belle œuvre. Pas question en l'occurrence de quelque respect des canons de la beauté. Tout au contraire, ce sentiment se manifeste dans l'instant, hic et nunc, avant même tout début de réflexion. Si la réflexion peut aider, après coup, à le comprendre, ce n'est jamais d'elle qu'il procède. Après coup, on peut toujours trouver de bonnes raisons pour justifier sa première impression, mais celles-ci n'en sont en rien le fondement. La beauté ne se démontre pas ; elle s'éprouve, elle s'expérimente.

Si j'essaie maintenant de comprendre en quoi consiste ce sentiment d'avoir affaire à une belle œuvre, il me semble que j'identifie deux notions qui se renvoient l'une à l'autre, comme les deux faces d'un Janus : par rapport à l'objet, un sentiment de perfection - il n'y a rien à ajouter ni à retrancher - et par rapport à moi-même un sentiment d'admiration - un étonnement émerveillé suscité par la présence même d'un objet inattendu et perçu dans l'instant comme parfait quant à son sens et à sa forme.

Tout ça, si je puis dire, se joue dans l'instant, sans aucune médiation intellectuelle. Mais cela ne signifie en rien que cette spontanéité soit naturelle. Tout au contraire, elle est comme l'expression condensée dans l'instant de mon histoire et de ma culture, et c'est parce que mon histoire et  ma culture singulières rencontrent une œuvre qui leur correspond que j'éprouve, sans réflexion aucune, ce sentiment de beauté et que je me dis in petto : "Qu'est-ce que c'est beau !"

Voilà ! C'est tout pour aujourd'hui. Un autre jour peut-être, il faudra s'interroger sur le contenu de cette notion de correspondance entre une œuvre et son spectateur ou son auditeur. Un autre jour.
   

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