lundi 20 juillet 2009

dimanche 19 juillet - accordéons voyageurs : bruno maurice à nogaro

Ce samedi 18 juillet, à 21 heures, Bruno Maurice donne un concert à Nogaro dans le cadre des "Accordéons Voyageurs". Nogaro est à environ 130 kilomètres d'Hossegor. Deux heures de route. Départ à 17 heures ; arrivée à 19 heures. Après le concert, nous rentrerons à Pau par Tarbes, ce qui nous permettra de finir notre retour par une quarantaine de kilomètres d'autoroute. Arrivée à Pau vers 2 heures.

Le concert est prévu dans la cour du cloître. Un cloître minuscule, mais touchant. Planté d'arbres agités par des rafales de vent. Un plancher et une scène vides nous disent clairement que le lieu du concert a dû être déplacé pour cause d'intempéries.

Et toujours cet art roman que je trouve émouvant au plus au point. Je n'arrive même pas à analyser pourquoi ces figures humaines et animales me touchent si profondément. Je sens avec elles une proximité qui m'étonne. Je n'éprouve rien qui soit de l'ordre du religieux, mais je sens, par delà les siècles, une esthétique qui me dit quelque chose de la condition humaine. Peut-être une impression de sérénité que je lis sur ces figures en dépit de toutes les charges qui les accablent et de tous les maux qu'elles ont à surmonter. Il y a du Sisyphe là dedans.



La dame de l'office de tourisme, sis face à la boulangerie "Chez Pomponnette", nous a confirmé que le concert aurait lieu dans l'église. Nous voilà rassurés. Il est temps d'aller boire une pression. Sur une placette, deux restaurants, deux bistrots devrais-je dire. Celui-ci, en face, nous attire. Pourquoi ? Une intuition, peut-être. En tout cas, au moment de nous installer, qui voyons-nous ? Bruno Maurice attablé avec l'organisateur des "Accordéons Voyageurs", François Cuilhé, et l'un de ses collègues. Nous sommes contents de nous retrouver. Discussion à bâtons rompus. On parle de choses et d'autres : anecdotes, projets, souvenirs communs... Discussion en apparence anodine ; en fait, un moment de convivialité et d'amitié. Bruno est évidemment tendu par sa prestation à venir. Le temps de passer à son hôtel... Nous nous retrouvons tous les cinq, vers 19h15, pour diner. Pizzas pour les uns, entrecôtes pour les autres ; Bruno voudrait manger léger. Je lui suggère de prendre un menu enfant. Ce qu'il fait. "Un bambino ". Il commande une vraie pizza pour 23 heures, après le concert. Il la mange avec appêtit. François, Françoise et moi, nous l'accompagnons en buvant une dernière pression. Nous nous quittons vers minuit. Son visage a repris ses couleurs naturelles, si je puis dire.
Au moment de nous quitter, Bruno, François (l'organisateur du concert), Françoise et moi, nous avons l'impression d'une soirée exceptionnelle. Un vrai bonheur. La prestation de Bruno a été magnifique ; le public attentif, curieux, ouvert, mais peu informé sur l'accordéon, en particulier de concert, a été enchanté : ses applaudissements crescendo l'attestent. Au fur et à mesure que les morceaux s'enchaînaient, on sentait bien une complicité s'installer. Vraiment, une soirée rare. Ajoutons à cela une acoustique excellente. Une chance que les intempéries aient fait déplacer le concert. Mais encore, tout à la fin, avant de quitter l'église, que personne ne veut quitter, l'organisation nous offre un pot : jus de fruits et vin blanc. Il est bon ; je me demande in petto si c'est du vin de messe. En tout cas, c'est l'occasion pour les gens de dire tout leur bonheur à Bruno.



Du concert, je retiens plusieurs impressions : le début où Bruno joue debout un peu en avant des projecteurs dans une pénombre propice d'emblée à une attention particulière. Cet accordéon a de quoi surprendre un public non averti. Immédiatement, il surprend et il enchante. Un répertoire romantique, russe et ukrainien. Un instrument d'une précision inimaginable. Mais aussi "Asturias" d'Albeniz et "La danse du feu" de de Falla. J'allais oublier : "La valse triste" de Sibelius. Le morceau qui m'a le plus touché avec une composition de Bruno lui-même : "Bleu". Pour ce morceau, l'accord entre le jeu de Bruno, sa sensibilité, sa maîtrise technique, et le lieu, l'acoustique de cet espace, est une perfection. On ne peut imaginer de changer quoi que ce soit sans mettre en péril l'équilibre de cet instant parfait.





En fait, il me semble que Bruno a construit son concert sur trois piliers ou selon trois volets : l'interprétation de pièces du répertoire entrelacée avec un commentaire que je qualifierais de didactique ou même de pédagogique, et d'autre part des compositions personnelles. Parmi celles-ci, "Mitango", qui suscite toujours en nous une intense émotion. Et puis, en ultime rappel, une adaptation personnelle d'une chanson de Lucienne Delyle. De la finesse avant toute chose !




























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