vendredi 16 janvier - bruno maurice au matin des musiciens
Le mardi 13 janvier, de 10h à 12 h, première émission d’un cycle consacré au répertoire de l’accordéon d’aujourd’hui. Le cadre : « Le matin des musiciens ». La présentation est de Corinne Schneider. Le premier invité est Bruno Maurice. On pourra écouter cette émission pendant encore plusieurs semaines.
http://www.radiofrance.fr/francemusique/em/matin-musiciens_mardi/emission.php?e_id=65000043
Ce mardi, nous devons rejoindre Toulouse où « les petits » comptent sur nous pour jouer Papou / Mamou pour cause d’obligations professionnelles. Nous nous organisons donc de la manière suivante : écoute de l’émission d’abord à la maison de 10h à 11h, puis en voiture de 11h à 12 h, sur l’autoroute bordée par la chaine des Pyrénées. Il y a des décors moins grandioses.
Pour aller à l’essentiel, disons que cette émission nous a paru excellente en tous points :
- la présentatrice sait parfaitement mettre son invité en valeur, tant par ses questions que par la qualité de son écoute. La pertinence de ses questions au sujet de « Cri de lames » permet en effet à Bruno Maurice d’expliciter ses intentions, son projet, les conditions de sa composition, ses choix d’écriture et ses solutions au plan strictement technique. De la même manière, elle lui permet de présenter son accordéon, je devrais dire ses accordéons, leur nature exceptionnelle et les particularités de leur construction qui en rendent le jeu si compliqué. On sait la passion que Bruno voue à ses instruments et Corinne Schneider le met parfaitement en situation de nous la faire comprendre. Bref, une émission remarquablement préparée où l’accordéon est mis en valeur quant à ses qualités musicales spécifiques et non comme un instrument quelque peu marginal et en tout cas étrange.
- La présentation des trois mouvements de « Cri de lames » nous introduit, à travers leur analyse et leur explicitation, à la conception que Bruno Maurice se fait de l’artiste, musicien et/ou interprète. Nous sommes bien d’accord, Françoise et moi, pour le situer dans une vision du monde romantique : la musique est « un cri de l’âme », l’art permet d’exprimer les émotions les plus intenses dans la joie comme dans le tragique. Ainsi, l’artiste a une véritable fonction sociale, une mission quasi visionnaire. Nous ne pouvons nous empêcher de faire un rapprochement avec les qualités pédagogiques de Bruno Maurice, son désir de se faire comprendre. Ce n’est certainement pas par hasard qu’il rappelle souvent qu’il a été enseignant en collège et comment il concevait son travail - et pourquoi pas sa mission ? – comme un effort sans cesse remis en jeu pour se faire entendre au sens le plus fort, c’est-à-dire comprendre de tous et de chacun. Comme aujourd’hui en concert en tant qu’instrumentiste.
- A l’occasion du récit de son séjour en Ukraine, Bruno Maurice a apporté quelques enregistrements inédits, commentés chaque fois avec simplicité et concision. L’écoute est orientée et l’on profite mieux ainsi du plaisir de les découvrir.
- On peut écouter aussi « Where’s the Tan Go ? » de et par Guy Klucevsek en introduction ou le trosième mouvement d’ « Opale Concerto » de Richard Galliano avec les Solisti dell’Orchestra della Toscana, que Bruno Maurice reconnait parmi les œuvres qui l’ont influencé. Bien entendu, on peut entendre son maître Besfamilnov, mais aussi des œuvres de Tchaïkovsky et de Prokofiev, dont la présentation est tout à fait éclairante.
- Sans oublier un morceau joué avec le trio Miyazaki, qui illustre parfaitement cette musique exceptionnelle qui résulte de la rencontre du koto, d’un violon et d’un accordéon. J’ai eu l’occasion à plusieurs reprises de dire à quel point ce projet exprime une ambition culturelle tout à fait originale, au-delà en tout cas des clivages traditionnels du type « musique orientale versus musique occidentale ».
En résumé, c’est peut-être la première fois que j’entends une émission dédiée à l’accordéon d’une telle qualité. Pour ma part, j’y vois un moment important dans le parcours de reconnaissance de cet instrument. Et bien entendu ça donne envie de suivre tout le cycle. A mardi prochain donc…
...
Au moment de publier ce message, je repense au commentaire de Bruno Maurice décrivant la sensibilité de son accordéon et la manière dont il vibre au moindre mouvement de l'instrumentiste, ce qui en rend le jeu à la fois si difficile et si exaltant. Je me dis qu'il décrit sa relation à son "Appassionata" comme une sorte de corps à corps. Je me dis que l'"Appassionata" est un "accorpsdéon".
http://www.radiofrance.fr/francemusique/em/matin-musiciens_mardi/emission.php?e_id=65000043
Ce mardi, nous devons rejoindre Toulouse où « les petits » comptent sur nous pour jouer Papou / Mamou pour cause d’obligations professionnelles. Nous nous organisons donc de la manière suivante : écoute de l’émission d’abord à la maison de 10h à 11h, puis en voiture de 11h à 12 h, sur l’autoroute bordée par la chaine des Pyrénées. Il y a des décors moins grandioses.
Pour aller à l’essentiel, disons que cette émission nous a paru excellente en tous points :
- la présentatrice sait parfaitement mettre son invité en valeur, tant par ses questions que par la qualité de son écoute. La pertinence de ses questions au sujet de « Cri de lames » permet en effet à Bruno Maurice d’expliciter ses intentions, son projet, les conditions de sa composition, ses choix d’écriture et ses solutions au plan strictement technique. De la même manière, elle lui permet de présenter son accordéon, je devrais dire ses accordéons, leur nature exceptionnelle et les particularités de leur construction qui en rendent le jeu si compliqué. On sait la passion que Bruno voue à ses instruments et Corinne Schneider le met parfaitement en situation de nous la faire comprendre. Bref, une émission remarquablement préparée où l’accordéon est mis en valeur quant à ses qualités musicales spécifiques et non comme un instrument quelque peu marginal et en tout cas étrange.
- La présentation des trois mouvements de « Cri de lames » nous introduit, à travers leur analyse et leur explicitation, à la conception que Bruno Maurice se fait de l’artiste, musicien et/ou interprète. Nous sommes bien d’accord, Françoise et moi, pour le situer dans une vision du monde romantique : la musique est « un cri de l’âme », l’art permet d’exprimer les émotions les plus intenses dans la joie comme dans le tragique. Ainsi, l’artiste a une véritable fonction sociale, une mission quasi visionnaire. Nous ne pouvons nous empêcher de faire un rapprochement avec les qualités pédagogiques de Bruno Maurice, son désir de se faire comprendre. Ce n’est certainement pas par hasard qu’il rappelle souvent qu’il a été enseignant en collège et comment il concevait son travail - et pourquoi pas sa mission ? – comme un effort sans cesse remis en jeu pour se faire entendre au sens le plus fort, c’est-à-dire comprendre de tous et de chacun. Comme aujourd’hui en concert en tant qu’instrumentiste.
- A l’occasion du récit de son séjour en Ukraine, Bruno Maurice a apporté quelques enregistrements inédits, commentés chaque fois avec simplicité et concision. L’écoute est orientée et l’on profite mieux ainsi du plaisir de les découvrir.
- On peut écouter aussi « Where’s the Tan Go ? » de et par Guy Klucevsek en introduction ou le trosième mouvement d’ « Opale Concerto » de Richard Galliano avec les Solisti dell’Orchestra della Toscana, que Bruno Maurice reconnait parmi les œuvres qui l’ont influencé. Bien entendu, on peut entendre son maître Besfamilnov, mais aussi des œuvres de Tchaïkovsky et de Prokofiev, dont la présentation est tout à fait éclairante.
- Sans oublier un morceau joué avec le trio Miyazaki, qui illustre parfaitement cette musique exceptionnelle qui résulte de la rencontre du koto, d’un violon et d’un accordéon. J’ai eu l’occasion à plusieurs reprises de dire à quel point ce projet exprime une ambition culturelle tout à fait originale, au-delà en tout cas des clivages traditionnels du type « musique orientale versus musique occidentale ».
En résumé, c’est peut-être la première fois que j’entends une émission dédiée à l’accordéon d’une telle qualité. Pour ma part, j’y vois un moment important dans le parcours de reconnaissance de cet instrument. Et bien entendu ça donne envie de suivre tout le cycle. A mardi prochain donc…
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Au moment de publier ce message, je repense au commentaire de Bruno Maurice décrivant la sensibilité de son accordéon et la manière dont il vibre au moindre mouvement de l'instrumentiste, ce qui en rend le jeu à la fois si difficile et si exaltant. Je me dis qu'il décrit sa relation à son "Appassionata" comme une sorte de corps à corps. Je me dis que l'"Appassionata" est un "accorpsdéon".
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