jeudi 8 janvier 2009

jeudi 8 janvier - cri de lame

Le jeudi 11 décembre, à l'issue d'un concert de Michel Macias au théâtre Molière à Bordeaux, nous avions eu l'occasion de discuter quelques instants avec Bruno Maurice et sa compagne. Nous avions évoqué le trio Miyazaki, Trentels, le 1er mai, et le concert de Malagar, le 28 septembre. Nous avions parlé du concerto, "Cri de lame", en regrettant de n'avoir jamais pu l'écouter. En toute simplicité, Bruno nous avait alors demandé notre adresse postale pour nous en envoyer une copie. On imagine facilement notre surprise et notre plaisir.



Malgré ses occupations, ses enseignements et ses prestations - par exemple, 6 janvier, "Un mardi idéal" sur France Musique ; jeudi 8 janvier concert en l'auditorium du Grand Palais pour l' émission "D'une rive à l'autre" ; mardi 13 janvier, "Le matin des musiciens" - malgré tout cela, Bruno a trouvé le temps de tenir sa promesse. Tout simplement. J'ai souvent écrit que les qualités morales ne suffisent pas à faire un grand artiste, mais quand ces qualités s'ajoutent au talent artistique, elles donnent à celui-ci une dimension spirituelle particulière. Une dimension qui donne de la profondeur et de la densité au sentiment esthétique.



C'est ainsi qu'en début d'après-midi, le facteur a déposé dans notre boite à lettres cette enveloppe.

Le rituel est bien en place. Recto, verso. Ne pas se précipiter. Recto, verso. Imaginer. Rêver un instant.


A l'intérieur, l'enregistrement et une enveloppe contenant deux feuillets : l'un, manuscrit, personnel et chaleureux ; l'autre, tapuscrit, présentant en quelques paragraphes l'intention de chaque mouvement.


- "Cri de lame [A mon père] Concerto pour accordéon & orchestre", Bruno Maurice, accordéon, Symphonistes d'Aquitaine, direction Philippe Mestres ; 9 septembre 2007, château de Duras.
1. Cri de lame
2. Caresse
3. Mitango

Sans tarder, nous mettons le disque sur la platine. 24 minutes. A l'heure où j'écris ces lignes, nous l'avons écouté quatre fois de suite, puis... - il fallait bien remplir quelques obligations quotidiennes entre temps - trois fois. Ce n'est pas fini de sitôt...
Nous ne sommes pas familiers de la musique contemporaine, qui parfois nous demande un réel effort pour nous laisser apprivoiser, mais là rien de tel, nous nous sommes laissé porter par chacun des trois mouvements. Nous avions déjà entendu Bruno jouer en solo et "Caresse" et "Mitango", mais en l'occurrence nous avons immédiatement perçu à quel point les trois mouvements se font écho et bien senti intuitivement comment ils forment ensemble une oeuvre et pas seulement une succession ou une addition de trois morceaux.


En fait, si je devais ajouter un commentaire, ce serait, en cette période de voeu, qu'un grand nombre de passionnés d'accordéon aient la possibilité, comme nous en ce moment, d'écouter "Cri de lame". On a toujours plaisir à partager son plaisir.
Dans son texte accompagnant l'enregistrement, Bruno indique en note que "les lames sont les anches libres métalliques de l'accordéon" et dans un paragraphe il rapproche "cri de lame" et "cri de mon âme". Pour ma part, je ne peux m'empêcher, en l'écoutant, de penser aussi à l'expression "fine lame", tant sa composition et son jeu sont incisifs et font mouche.





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