mercredi 23 septembre - sculpture pyrotechnique et plis de lames
Il y a quelques semaines, au coeur de la nuit, à 3 heures 15, une énorme explosion fait vibrer les volets, les vitres et même les tuiles sur le toit. Quelques minutes plus tard, j'entends des crépitements comme une pluie soudaine s'abattant sur le quartier. Je pense à de la grêle. Mais un coup d'oeil par la fenêtre me convainc que c'est impossible : le ciel est uniformément constellé d'étoiles. Pas un nuage. Je me rends compte que des explosions de moindre ampleur que l'initiale se succédent. Ce sont ces explosions que j'ai prises pour une averse de grêle. En ouvrant la fenêtre du bureau, je vois, montant dans le ciel, à quelques centaines de mètres de la maison, une colonne de fumée incandescente. A espaces irréguliers, un éclair lumineux intense, suivi d'une explosion puis d'un chapelet de crépitements. Et ainsi de suite... Plusieurs voisins sont sortis dans la rue. Avec l'un d'entre eux, nous allons voir de plus près de quoi il s'agit.
Ce sont les hangars d'une société de déménagement qui sont en feu. Plus exactement l'immense entrepôt où sont entassés les conteneurs qui servent de garde-meubles. Les pompiers ont sécurisé le périmètre. Ils projettent une sorte de mousse sur les multiples brasiers qui se sont formés et sur les camions qui n'ont pu être déplacés. Les explosions ? Des bouteilles de gaz, des réservoirs d'essence, des téléviseurs. D'autres pompiers arrosent les bâtiments voisins pour éviter qu'ils ne s'enflamment.
Des dégâts matériels considérables. Mais le feu est circonscrit et personne n'est blessé. Dans cette nuit noire, les conversations de circonstances vont bon train. Je suis fasciné par la beauté destructrice de cet incendie. Je suis un peu étourdi par l'odeur de peinture, de fer, de tôles, de gaz et par les vapeurs d'essence. Le spectacle est hypnotique.
Et puis les jours ont passé. Chaque fois que j'allais voir mes parents, à Nay, à l'aller et au retour, je pouvais retrouver les restes calcinés du garde-meubles entouré de rubans blancs et rouge interdisant l'accès au site. Au fil des jours, mon regard est devenu de plus en plus esthétique.
Un jour, en passant devant ce désastre, je pensai aux compressions de César, un autre jour aux accumulations d'Arman, un autre encore aux machines improbables et inutiles de Tinguely. C'est ainsi que j'ai fini par percevoir cet amas de poutrelles tordues et de plaques pliées comme une sculpture. Une sculpture pyrotechnique. La rencontre du feu et du fer. Pas d'auteur, pas de créateur, pas d'intention, ni de projet, mais néanmoins une oeuvre. Des formes entre hasard et dessein.
C'est ainsi qu'hier j'ai pris quelques photographies de cette exposition. Je me suis rendu compte alors que le jeu de ces formes avec le ciel changeant et menaçant avait quelque chose de vraiment artistique.
Oui, mais quel rapport avec l'accordéon ? Eh bien, ces plaques métalliques, que l'on pourrait appeler des lames, on le voit bien, sous l'effet de la chaleur, elles ont été pliées. Mais il n'est pas possible de les déplier pour leur rendre leur forme initiale, encore moins de les replier ensuite, alors qu'un accordéon se plie, se déplie, se replie. Plis de lames. Cette plasticité prouve bien que malgré les apparences, c'est un être vivant, pas simplement un instrument.
Ce sont les hangars d'une société de déménagement qui sont en feu. Plus exactement l'immense entrepôt où sont entassés les conteneurs qui servent de garde-meubles. Les pompiers ont sécurisé le périmètre. Ils projettent une sorte de mousse sur les multiples brasiers qui se sont formés et sur les camions qui n'ont pu être déplacés. Les explosions ? Des bouteilles de gaz, des réservoirs d'essence, des téléviseurs. D'autres pompiers arrosent les bâtiments voisins pour éviter qu'ils ne s'enflamment.
Des dégâts matériels considérables. Mais le feu est circonscrit et personne n'est blessé. Dans cette nuit noire, les conversations de circonstances vont bon train. Je suis fasciné par la beauté destructrice de cet incendie. Je suis un peu étourdi par l'odeur de peinture, de fer, de tôles, de gaz et par les vapeurs d'essence. Le spectacle est hypnotique.
Et puis les jours ont passé. Chaque fois que j'allais voir mes parents, à Nay, à l'aller et au retour, je pouvais retrouver les restes calcinés du garde-meubles entouré de rubans blancs et rouge interdisant l'accès au site. Au fil des jours, mon regard est devenu de plus en plus esthétique.
Un jour, en passant devant ce désastre, je pensai aux compressions de César, un autre jour aux accumulations d'Arman, un autre encore aux machines improbables et inutiles de Tinguely. C'est ainsi que j'ai fini par percevoir cet amas de poutrelles tordues et de plaques pliées comme une sculpture. Une sculpture pyrotechnique. La rencontre du feu et du fer. Pas d'auteur, pas de créateur, pas d'intention, ni de projet, mais néanmoins une oeuvre. Des formes entre hasard et dessein.
C'est ainsi qu'hier j'ai pris quelques photographies de cette exposition. Je me suis rendu compte alors que le jeu de ces formes avec le ciel changeant et menaçant avait quelque chose de vraiment artistique.
Oui, mais quel rapport avec l'accordéon ? Eh bien, ces plaques métalliques, que l'on pourrait appeler des lames, on le voit bien, sous l'effet de la chaleur, elles ont été pliées. Mais il n'est pas possible de les déplier pour leur rendre leur forme initiale, encore moins de les replier ensuite, alors qu'un accordéon se plie, se déplie, se replie. Plis de lames. Cette plasticité prouve bien que malgré les apparences, c'est un être vivant, pas simplement un instrument.
1 commentaires:
Aussi chantait Néron, mais à sa lyre point de lames.....
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