mardi 8 septembre 2009

mardi 8 septembre - l'ons : la cabrett'acide et le saxo-free

Il fait chaud, très chaud. Largement au-dessus de 30°. On peut parler de canicule. Les plantes souffrent ; les feuilles, cramées, tombent sur le sol et craquent sous les pieds. Complétement déshydratées, elles disparaissent sous les doigts en une fine poussière. J'ai arrosé le jardin, hier soir, après la tombée du jour. La terre absorbait l'eau en d'innombrables gargouillis.

Sur le coup de deux heures, cet après-midi, un vent chaud, venu d'Espagne et peut-être au-delà du Maghreb, a envahi insidieusement la maison. L'air est devenu étouffant. Il faut tirer les volets pour essayer de pièger dans les pièces ce qui reste de fraicheur. Je ne laisse filtrer à chaque ouverture qu'un étroit rai de soleil. Il est d'autant plus aveuglant.

Le Fiedler est frappé de plein fouet par une flèche incandescente.
La lumière venue du toit, dans la chambre, semble s'évaporer comme un brouillard au contact du dessus de lit.

Dans la chambre réservée à Charlotte et Camille, Roger, fidèle au poste, monte une garde impavide contre l'éclat du ciel. Ici aussi, la lumière qui réussit à entrer, ressemble à une coulée de métal en fusion.

Seul le carrelage du sol dispense un peu de fraicheur. Son contact sur les pieds nus remonte comme une onde bienfaisante dans tout le corps.


Du monde extérieur, on ne voit plus que des fragments : la lessive sur l'herbe. Les draps qui sentiront le foin fraichement coupé.




Une partie de la table et d'une chaise sur la terrasse arrière. C'est alors qu'à l'abri de mes meurtrières le désir me vient d'écouter à nouveau le disque de l'Orchestre National de Salilhes. J'avais dit, lorsque je l'avais découvert, tout le plaisir que j'avais à l'écouter. J'avais alors tenté un rapprochement entre la démarche de ses membres et celle du Petit Chaperon Rouge, qui explore le monde en suivant des chemins de traverse. J'aime beaucoup le Petit Chaperon Rouge. J'aime donc beaucoup l'ONS.
J'aime le Petit Chaperon Rouge
Or l'ONS est une espèce de Petit Chaperon Rouge
Donc j'aime l'ONS
Lewis Carroll n'aurait pas désavoué mon syllogisme.
L'ONS, pour qui ne le connaitrait pas, est un septet formé par huit musiciens. Une cabrette bicéphale, un banjo, une batterie, une trompette, un saxophone ténor et un autre, baryton, et un accordéon... diatonique, évidemment. Leur lieu d'origine est Aurillac, centre de la terre, sinon du monde. Pour qui donc ne le connaitrait pas, cet orchestre produit une musique née de la rencontre, qui n'a rien de fortuit, entre la cabrette gorgée d'acidité et de placides saxophones. Placides ? Enfin, faussement placides. Il faut toujours se méfier des gros cu-ivres. Rencontre sous l'oeil vaguement rigolard du banjo et d'une batterie itinérante. Pour pimenter le tout, une trompette. Sans oublier - comment l'oublier ? - un diatonique tonique comme son nom l'indique.
On croit pouvoir faire une sieste réparatrice bercé par les rythmes sans surprises de bourrées, de mazurkas, de polkas, de scottishes et autre valse ; on croit pouvoir se laisser aller à une douce nostalgie à l'écoute de morceaux entendus sur des 78 tours édités par Martin Cayla et retravaillés par l'orchestre. Mais il faut vite se rendre à l'évidence. De sieste, pas question. Chaque fois, ça dérape quelque part et l'on se retrouve en pays de jazz. Bien sûr à la fin, on retombe sur ses pieds, on retrouve les pas frappés sur la terre battue, mais entre-temps, je ne vous dis pas le voyage.









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