vendredi 4 septembre 2009

dimanche 6 septembre - travailler moins...

Cet après-midi, j'ai relu avec délectation le pamphlet de Paul Lafargue intitulé "Le droit à la paresse". Ouvrage publié sous forme d'articles par "L'Egalité" en 1880. Paul Lafargue n'est pas n'importe qui. Il était le gendre de Karl Marx. Mais peu importe sa biographie... L'essentiel, c'est la vigueur paradoxale et révolutionnaire de son propos. L'essentiel, c'est l'actualité de sa réflexion, plutôt incorrecte politiquement.

Je le cite : "Si, déracinant de son coeur le vice qui la domine et avilit sa nature, la classe ouvrière se levait dans sa force terrible, non pour réclamer les Droits de l'homme, qui ne sont que les droits de l'exploitation capitaliste, non pour réclamer le Droit au travail qui n'est que le droit à la misère, mais pour forger une loi d'airain, défendant à tout homme de travailler plus de trois heures par jour, la Terre, frémissant d'allégresse, sentirait bondir en elle un nouvel univers... Mais comment demander à un prolétariat corrompu par la morale capitaliste une révolution virile ?"

On reconnait bien dans la dernière phrase la notion marxiste d'aliénation, qui, me semble-t-il, fonctionne toujours de manière pertinente. La communication s'en occupe fort efficacement. Pour preuve, la vente de lessive ou de coca-cola et maintes carrières politiques. On ne peut non plus ne pas penser à certain slogan de la communication politicienne actuelle ; pour ma part, je pense à la formule "Travailler plus pour gagner plus"... N'insistons pas !

Dans une autre partie du texte, que je cite de mémoire, Paul Lafargue appelait de ses voeux, mais sans illusion, le prolétariat à se contraindre à ne travailler que trois heures par jour et à fainéanter et à bombancer le reste de la journée et de la nuit. Beau programme, qui peut-être souffre d'un manque de réalisme. Mais on peut y pallier aujourd'hui en suggérant que ce long temps de loisir soit occupé à jouer de l'accordéon et à écouter des concerts en amicale compagnie.

A ma connaissance, Paul Lafargue ignorait l'existence de l'accordéon. C'est le seul défaut que je lui reconnais.

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