dimanche 20 novembre 2016

dimanche 20 novembre - quelques autres mots à propos de l'interprétation de "schrift" par fanny vicens

Après plusieurs écoutes de "Schrift" sous forme d'écoutes ciblées sur telle ou telle pièce, puis, après un temps, sur telle autre, et ainsi de suite... je puis dire, à proprement parler, que le son prend corps. Je veux dire par là que ma perception des sons créés par Fanny, sons que je reconnais de mieux en mieux, se double, au plan de mon imagination, d'une attention de plus en plus prégnante à la dimension physique de son interprétation. En un sens, cette attention se polarise de plus en plus sur ce que l'on pourrait appeler la performance de l'interprète. Ou encore, en d'autres termes, on pourrait parler de l'interprétation comme chorégraphie. Chorégraphie que l'on perçoit, par exemple, dans le cas d'un concert ou d'un document vidéo et que l'on imagine dans le cas de l'écoute d'un disque ou d'un enregistrement audio.

Comme j'en étais à ces réflexions, à ce moment de mon écoute, je suis revenu vers le texte de présentation dont j'ai déjà dit la qualité remarquable et j'ai trouvé des éléments susceptibles de me conforter dans mon approche chorégraphique, que je viens d'esquisser ci-dessus. Je cite :

- ... "Fanny Vicens rend toute la structure granuleuse des sculptures par son jeu physique et engagé..." (à propos de "Figura III"),
- "Ici, les gestes énergétiques, extrêmement virtuoses, sculptent le corps même de l'instrumentiste.  L'exigence physique de l'œuvre fait imaginer les gestes précis, violents, dignes des arts martiaux..." (à propos de "Bone+").
- "L'infinie richesse contrapuntique, telle un kaléidoscope, qui tient parfois de la gageure pour les deux mains de l'accordéoniste, façonne une sonorité pointilliste, mouvante qu'on percevra différemment à chaque écoute" (à propos de la pièce intitulée "Schrift").
- "Nous sommes incapables de voir le son. Pourtant, nous pouvons voir le créateur des sons - i.e. l'interprète - au moment précis où il transforme ceux-ci en musique. Cela nous permet de percevoir, je crois, une présence plus forte que l'action qui consisterait à "voir" le son". (Keiko Harada, à propos de "Bone+").
- "Le propos est aussi scénique : l'accordéoniste lutte et tremble littéralement pour interpréter cette pièce hautement physique" (J.-E. Sotty à propos de "Tremble" de J. Tejera).

Voilà ! Ces quelques éléments, tirés du livret de présentation, me paraissent illustrer assez bien ce que, plus haut, j'ai appelé la chorégraphie de l'interprète. A approfondir !



 
    

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