dimanche 6 mai 2012

mardi 8 mai - à propos de la réédition de "cordes et lames" et de francis varis

Il y a quelques jours, j'ai reçu d'Amazon la réédition sous le titre "Cordes et Lames" d'un 33 tours édité en 1983. Depuis l'annonce de celle-ci en janvier dans la revue "Accordéon et accordéonistes", j'attendais la sortie de ce disque avec impatience. En fait, j'y reviendrai plus en détail, ce n'est pas une simple réédition, c'est une sélection tirée de trois LP.

La réception de cet envoi est un vrai plaisir, car j'ai une admiration toute particulière pour Francis Varis. Et justement, à l'occasion de cet envoi, faisant le point sur nos disques de celui-ci, je me rends compte que je n'en ai aucun de Bratsch, alors même qu'en alternance avec Castiello il a participé à plusieurs albums de cette formation. Un manque à combler dès que possible. En tout cas, "Ivry Port" avec Bolognesi et TiBoum ou le disque avec les Rumberos Catalans ou ceux avec Titi Robin, les écouter est un plaisir rare. Toujours d'ailleurs curieusement plein d'une certaine nostalgie. Et puis il y a le tout récent album de suites pour violoncelle de Bach. Une oeuvre à écouter encore et encore. Quelque chose comme un palais des glaces où les pièces, comme des miroirs, se renvoient l'une à l'autre indéfiniment. Pour moi, c'est une oeuvre de méditation. Qui donne la mesure du talent de Francis Varis.


En écoutant attentivement cette "réédition" et en lisant le livret correspondant, mais aussi le remarquable texte au dos du 33 tours, je me rends compte que les deux cds qui composent "Cordes et lames", version Universal 2012, sont faits à partir de trois LP : "Juju-Doudou", enregistré en 1985, où F. Varis joue sur les morceaux 1, 4 et 9, pour le cd 1. Quant au cd 2, il est fait de quatorze titres : 7 + 7, tirés pour les titres 01 à 07, de "Cordes et Lames, 1983, qui comprenait 9 titres, et pour les titres 08 à 14 de morceaux de l'album "Cordes et Lames + 1 / Accordéon Madness", 1987.


Mais, venons-en à ce qui, pour autant que je sache l'analyser, me plait tant dans le jeu de Francis Varis. D'abord, son instrument est un accordéon-piano. Ce n'est pas rien : c'est un instrument qui, techniquement, interdit toute velléité de virtuosité gratuite, mais qui exige une technique impeccable. Ce n'est pas un instrument pour producteurs de triolets en masse, ni pour les recordmen en dactylographie. Sa technique est toujours au service d'une intention expressive, d'une certaine façon de raconter des histoires qui suscitent d'emblée la rêverie.

Francis Varis, pour moi, c'est l'accordéon bien tempéré. Ni trop cool, ni trop hot. Rien de trop, comme disaient les anciens sages grecs. Une retenue qui s'oppose à tout laisser-aller et à tout déchainement sonore débridé. De la mesure en toute chose. Parfois, son accordéon sonne brésilien, ce jazz brésilien dont la "torridité" se présente sous l'apparence d'une certaine nonchalance. Et puis, toujours, quelle élégance ! Il suffit d'écouter "April" ou "Varis-Orly" ou encore "Sweet Valse".

De la souplesse, qui n'est en rien désinvolture ; de la rigueur, qui n'est en rien rigidité ou toucher mécanique. Mais, pour dire mon sentiment, je ne trouve pas mieux que ces quelques lignes tirées du texte écrit par Alain Antonietto pour le LP "Cordes et Lames". Je cite : " A la sonorité jaspée de l'accordéon, à son phrasé foisonnant et passionné, répond l'éclat fauve du timbre de la guitare [Gibson 175 de D. Cravic], tout en rondeur d'attaque et sérénité de jeu, comme détachée en quelque sorte".

En lisant ce même texte, dense et argumenté - on est loin des flux de musique téléchargée en mp3 ! - on comprend pourquoi F. Varis peut, à bon droit, revendiquer le titre d'accordéoniste de jazz.

Dernière précision : ce disque est proposé par Amazon à 10,12 euros. Une opportunité !

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