mardi 1 mai 2012

mercredi 2 mai - richard galliano avec le big band 31 au festival "cuivrée spéciale" de limoux

J'ai déjà dit, dans mon post daté du 1er, quelques mots sur le concert de Richard Galliano avec le Big Band 31 au festival de Limoux "Cuivrée spéciale". C'était samedi, le 28 avril. Mais un concert, c'est toujours beaucoup plus que ce qui a lieu le temps du dit concert stricto sensu. Un concert, c'est aussi, forcément, son environnement.

C'est ainsi que Françoise avait repéré ce concert depuis plusieurs mois. On avait retenu les places. Locations non placées ; ce qui signifie qu'il faut arriver longtemps avant le début du concert si l'on veut être bien placé et si je veux avoir des conditions acceptables pour faire des photographies, ce qui est un aspect important pour moi du plaisir que j'en éprouve. On avait retenu une chambre d'hôtel. On avait maintes fois parlé de la présence de Richard Galliano avec un Big Band, ce qui est assez rare. On ne connaissait que le disque où il joue avec le Brussels Jazz Orchestra et on essayait déjà d'imaginer ce que serait sa prestation.

Et puis, alors qu'on parlait en famille, à Hossegor, de notre projet de concert à Limoux, voilà que Charlotte et Camille ont émis le voeu de venir avec nous. On ne pouvait rêver mieux. Aussitôt dit, aussitôt modifiée la réservation d'une chambre à l'hôtel. Une grande chambre pour deux adultes et deux petits lits pour les filles.

Bref, samedi, en milieu d'après-midi, après avoir déposé nos bagages à l'hôtel, reconnaissance du site. Les musiciens font les derniers réglages. Suivant notre habitude, nous demandons l'heure d'ouverture des portes. Une responsable nous dit :" 19h30  ". On vérifiera plus tard qu'il valait mieux s'informer, car une heure avant le début des concerts, déjà une file d'attente était bien formée. Et donc, profitant de la bienveillance des organisateurs, on assiste aux balances. Et puis Richard Galliano descend de la scène ; il se dirige vers la sortie ; il nous reconnait - ce qui continue à m'épater ! - ; on se demande réciproquement des nouvelles ; il nous présente Julien, on lui présente Charlotte et Camille. Leur regard alors est déjà, pour nous, un pur bonheur.

On décide alors d'aller faire un tour du côté d'une exposition de cuivres. La caverne d'Ali Baba. Des cuivres argentés, brossés, vernis... Des formes magnifiques de complexité. Et puis, on va boire un pot. Il commence à faire soif. Au bistrot, on avise une ardoise de tapas. Du coup, je commande quatre assiettes pour sept heures moins le quart. Les filles font le choix. Il nous reste encore le temps d'aller voir la télé.  


On est donc arrivé assez en avance pour être bien placés. Il est environ 20 heures, une demi-heure avant le début de la soirée. On croise alors Ferdinand Doumerc, qui descend de scène. Il est le leader de "Pulcinella" ; il joue du saxophone. Il joue ce soir avec le "Sale Steack Sextet". Un vrai plaisir, réciproque, de se retrouver ici. On lui présente les filles et on le présente à celles-ci. A nouveau, leur surprise et leur regard : un pur bonheur.

Après le "Sale Steack Sextet" et le "Stéphane Guillaume Quartet", après deux morceaux interprétés par le "Big Band 31", puis deux autres avec sa chanteuse, il est environ 23h10 : le concert avec Richard Galliano commence. Le pianiste joue le rôle de chef d'orchestre. J'ai parlé de déferlantes. Le mot me parait juste. J'ai parlé de surf sur ces lames de fond à propos du rôle de Richard Galliano. Avec du recul, l'image me parait toujours juste. 

Charlotte est, à son habitude, d'une concentration impressionnante. Elle n'est qu'attention. Rien ne semble pouvoir lui échapper. A la fin des morceaux, elle applaudit avec force et puis reprend son attitude attentive. Dire que cela me touche est une expression bien faible. De même, me touche l'attitude de Camille. Elle a peur de s'endormir. Comme un brave petit soldat, elle regarde sa montre, elle craint le coup de pompe. Elle pose sa tête contre mon épaule ; elle se redresse ; elle fait effort pour rester éveillée. Tout à coup, elle se lève et va se mettre en boule sur la chaise à côté de Françoise. Qui met la tête de Camille sur ses genoux. Une posture de dix secondes. Elle se redresse. Le cap est passé. A deux heures, de retour à l'hôtel, elle a encore besoin de parler du concert et de regarder la télé pour trouver le sommeil.


J'ai choisi et sélectionné quelques photographies parmi celles que j'ai prises et dont beaucoup étaient de qualité médiocre car la scène était loin des premiers rangs où nous avions réussi à trouver place. Ici, je retiens l'attention extrême de Richard Galliano, le regard fixé sur la partition.


Par rapport à l'image précédente, je retiens ce petit déplacement de côté et le ragard oblique de Richard Galliano. Aussi, l'éclat du spot sur l'accordéon.


Cette image me plait, d'abord parce qu'elle est de meilleure qualité technique que la plupart des photographies, ensuite parce que la rencontre des deux instruments et des deux instrumentistes m'intéresse. Elle dit assez bien leur proximité durant tout le concert, face aux cuivres.


Cette photographie, je la retiens parce que Richard Galliano "marque" la fatigue sur son visage. Je ne sais pourquoi, mais j'y vois une image de son professionnalisme. Une manière de tout donner, de ne se réserver en rien. Une certaine émotion.


Cette dernière image est à bien des égards emblématique de la posture de Richard Galliano. Très droit, souvent rejeté en arrière, très proche de son accordéon et, en même temps, très dominateur.


Après le concert - il est minuit passé et Camille est en pleine forme - on retrouve Ferdinand Doumerc. On échange nos impressions, on parle de choses et d'autres, on souhaite de se revoir bientôt. Charlotte et Camille - tout feu tout flamme -  ont envie d'aller écouter "Le comptoir des Fous" sous le chapiteau. De l'écouter en mangeant des churros bien chauds et sucrés d'abondance. Quand on décide de rentrer, la pluie se met à tomber à grosses gouttes. Heureusement, la voiture est garée tout près.

Le lendemain, petit déjeuner à l'hôtel. On fait les bagages. On prend la route du retour. Mais on fait un détour par Carcassonne à la surprise des filles qui, du sommet d'une côte, découvrent tout à coup la cité. On se mélange à la foule des visiteurs. On se promène sur les remparts, sur le chemin de ronde, dans les rues de la cité. On déjeune au pied d'une tour de défense monumentale.

Sur le coup de trois heures, on s'engage sur l'autoroute. Retour à Toulouse vers quatre heures. Il y a beaucoup à raconter à Nadja et Sébastien. Mais, pas tout de suite. Comme toujours, les souvenirs reviendront un peu en vrac, un peu par associations d'idées, un peu en fonction de leur charge affective.

... Comme lundi je dois rendre visite à mes parents en leur maison de retraite, on décide de rentrer à Pau dès ce soir de dimanche. On quitte Toulouse sous un violent orage. On fait route sous le soleil, qui se cache derrière des nuages à partir de Tarbes. On arrive à Pau, il pleut ; il fait 6° ; 15° dans la maison. On grignote un peu. On regarde Lille-PSG à la télé. La vie ordinaire quoi ! Avec de beaux souvenirs.

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