mardi 6 septembre - y a pas que l'accordéon... y a aussi l'art naïf
C'était un des premiers jours de juillet. J'étais seul à Pau. J'étais allé déjeuner chez le chinois. En attendant d'être servi, je feuilletais un dépliant, posé sur le comptoir, à destination des touristes visitant le Sud-Ouest. Mon attention fut alors attirée par la reproduction d'un tableau représentant l'arche de Noë. Une explosion de formes simples et de couleurs pures pour raconter une histoire immédiatement identifiable. Une histoire qui fait partie du fonds commun de notre civilisation. Au-dessus de ce tableau, un titre :"Musée de l'Art naïf".
J'ai le sentiment d'avoir toujours été fasciné par les oeuvres dites d'art naïf. Le douanier Rousseau, bien sûr, le facteur Cheval et bien d'autres plus ou moins illustres inconnus. Cette fascination découle de l'intérêt que je porte depuis mon adolescence au surréalisme. Ce sont en effet les surréalistes - Breton, Eluard, Desnos, pour n'en citer que trois - qui ont introduit l'art naïf dans le monde de l'art et, incidemment, dans les galeries parisiennes et donc dans le marché de l'art.
Bref ! Parcourant le fascicule informatif, je découvre, dans le Gers, l'existence d'un musée d'art naïf, dont les collections sont réparties sur deux sites :
- Le château de Lavardens.
http://www.tourisme-gers.com/gers-vacances/art-naif-expositions-lavardens-musee-2085.html
- Le château d'Ensoulès à Béraut.
http://www.museeartnaif.com/
Une collection permanente de plus de six cents oeuvres - tableaux et sculptures - et des expositions-vente richement pourvues dans l'un et l'autre site. Les deux lieux sont distants d'une vingtaine de kilomètres, entre Auch et Condom. Depuis ce jour de juillet où le service du chinois était un peu lent, grâce à quoi j'ai pu découvrir ce fantastique musée, je n'ai eu de cesse d'aller voir live de visu, si j'ose dire, ce qu'il en était et ce faisant de comparer la réalité à mes attentes. Projet, évidemment, partagé par Françoise. L'occasion de le réaliser nous a été donnée par la rentrée. Séjour à Toulouse pour jouer "Papou-Mamou" de jeudi en fin d'après-midi à lundi soir. Jouer "Papou-Mamou", c'est selon un scénario bien rôdé faire les courses alimentaires, préparer les repas, remplir le lave-vaisselle, accompagner Charlotte au collège et Camille à l'école et assurer quelques tâches de maintenance basique. Mais, samedi, escapade ! Direction : "l'art naïf" ! Au coeur du Gers.
D'abord, Lavardens. Une forteresse du XII ème maintes fois transformées. Encore et toujours aujourd'hui !
Mais, plus encore que l'architecture et les pierres, ce qui m'impressionne, c'est la vue sur le payasage alentour. Par exemple, ces stries sur la terre grise, comme des signes cabalistiques destinés à des visiteurs venus d'autres galaxies.
Par exemple, cette réserve d'eau entre mare et lac, qui se découpe sur son environnement comme une sorte de microcosme, miracle d'équilibre et de sérénité.
Faute de pouvoir photographier quelque oeuvre que ce soit, on achète, comme souvenirs et comme aide-mémoires, quelques cartes postales. On y reconnait un air de famille, une sorte d'inspiration ou de technique communes avec Brueghel, Botero, le douanier Rousseau, Chagal, Adami, Brauner, Svanberg, Demonchy, Vivancos, etc... etc...
On serait resté des heures à contempler ces merveilles, mais la fatigue a fini par avoir raison de notre obstination. C'est sûr, on reviendra. Ma fascination pour l'art naïf est plus que confortée par cette visite.
Il est bien difficile d'ailleurs de définir avec précision ce qu'est l'art naïf. Il est convenu de considérer que l'art naïf est celui que pratiquent des gens, appelons-les artistes, qui n'ont reçu (subi ?) aucun enseignement académique, ni culturel, ni technique. De là à en déduire qu'ils n'ont subi aucune influence, qu'ils ignorent toute production artistique qui aurait pu les influencer consciemment ou inconsciemment, il y a un pas que je ne franchirai pas. Ce qui, pour notre part, nous frappe, c'est la présence, dans toutes ces oeuvres, de formes figuratives simples, souvent cernées d'un trait noir, et de couleurs pures. Un monde de rêves où l'on note l'absence d'ombres, caractéristiques d'un univers onirique. Beaucoup de récits de rêves naïfs, mais aussi beaucoup de fantasmes, souvent érotiques, représentés avec innocence et candeur. L'enfant, selon Freud, je crois, n'est-il pas un pervers polymorphe. Si oui, alors les peintres naïfs sont restés de grands enfants. Autre chose : ces tableaux racontent tous des histoires où l'on se perd dans le labyrinthe des détails. Ils mettent en scène des êtres humains : des personnages, souvent d'ailleurs qui se ressemblent comme des clones. Des histoires et des personnages. Deux éléments que l'art abstrait a expulsé de ses représentations.
Bref ! Il faudra revenir approfondir cette première visite, forcément superficielle.
Avant de reprendre la route du retour, Françoise remarque que se trouve à sept ou huit kilomètres une abbaye : l'abbaye de Flaran. Pas question de passer à côté.
Les salles de l'abbaye abritent deux expositions, l'une des tableaux et sculptures d'un collectionneur : la collection Simonov ; l'autre de dessins, illustrations et affiches de films de Druillet. Nous sommes trop fatigués pour en profiter pleinement. Mais nous apprécions le calme de l'abbaye, en particulier son verger, et son cloître.
Tout à coup, le gris du ciel se déchire, une lumière intense découpe le cloître entre ombre et soleil. Je me rappelle, à propos de corridas et des rituels qui l'organisent, avoir été frappé par la force symbolique du clivage du ruedo entre sol y sombra. Ici aussi, sol y sombra !
J'ai le sentiment d'avoir toujours été fasciné par les oeuvres dites d'art naïf. Le douanier Rousseau, bien sûr, le facteur Cheval et bien d'autres plus ou moins illustres inconnus. Cette fascination découle de l'intérêt que je porte depuis mon adolescence au surréalisme. Ce sont en effet les surréalistes - Breton, Eluard, Desnos, pour n'en citer que trois - qui ont introduit l'art naïf dans le monde de l'art et, incidemment, dans les galeries parisiennes et donc dans le marché de l'art.
Bref ! Parcourant le fascicule informatif, je découvre, dans le Gers, l'existence d'un musée d'art naïf, dont les collections sont réparties sur deux sites :
- Le château de Lavardens.
http://www.tourisme-gers.com/gers-vacances/art-naif-expositions-lavardens-musee-2085.html
- Le château d'Ensoulès à Béraut.
http://www.museeartnaif.com/
Une collection permanente de plus de six cents oeuvres - tableaux et sculptures - et des expositions-vente richement pourvues dans l'un et l'autre site. Les deux lieux sont distants d'une vingtaine de kilomètres, entre Auch et Condom. Depuis ce jour de juillet où le service du chinois était un peu lent, grâce à quoi j'ai pu découvrir ce fantastique musée, je n'ai eu de cesse d'aller voir live de visu, si j'ose dire, ce qu'il en était et ce faisant de comparer la réalité à mes attentes. Projet, évidemment, partagé par Françoise. L'occasion de le réaliser nous a été donnée par la rentrée. Séjour à Toulouse pour jouer "Papou-Mamou" de jeudi en fin d'après-midi à lundi soir. Jouer "Papou-Mamou", c'est selon un scénario bien rôdé faire les courses alimentaires, préparer les repas, remplir le lave-vaisselle, accompagner Charlotte au collège et Camille à l'école et assurer quelques tâches de maintenance basique. Mais, samedi, escapade ! Direction : "l'art naïf" ! Au coeur du Gers.
D'abord, Lavardens. Une forteresse du XII ème maintes fois transformées. Encore et toujours aujourd'hui !
Un chantier permanent depuis l'origine de cette bâtisse monumentale au sommet d'une sorte de piton nu.
Mais, plus encore que l'architecture et les pierres, ce qui m'impressionne, c'est la vue sur le payasage alentour. Par exemple, ces stries sur la terre grise, comme des signes cabalistiques destinés à des visiteurs venus d'autres galaxies.
Par exemple, cette réserve d'eau entre mare et lac, qui se découpe sur son environnement comme une sorte de microcosme, miracle d'équilibre et de sérénité.
On parcourt les salles d'exposition, admiratifs. On va de surprises en étonnements. Mais il est interdit de faire des photographies. Vers 13 heures, on sent comme une petite faim. On déjeune au pied du château. Un restaurant sympathique. Et la cuisine est bonne. Françoise a choisi le confit de canard ; moi, le magret avec sa sauce au miel. Un vin du pays, corsé et généreux ; deux cafés. Il est temps d'aller voir Béraut.
Faute de pouvoir photographier quelque oeuvre que ce soit, on achète, comme souvenirs et comme aide-mémoires, quelques cartes postales. On y reconnait un air de famille, une sorte d'inspiration ou de technique communes avec Brueghel, Botero, le douanier Rousseau, Chagal, Adami, Brauner, Svanberg, Demonchy, Vivancos, etc... etc...
On serait resté des heures à contempler ces merveilles, mais la fatigue a fini par avoir raison de notre obstination. C'est sûr, on reviendra. Ma fascination pour l'art naïf est plus que confortée par cette visite.
Il est bien difficile d'ailleurs de définir avec précision ce qu'est l'art naïf. Il est convenu de considérer que l'art naïf est celui que pratiquent des gens, appelons-les artistes, qui n'ont reçu (subi ?) aucun enseignement académique, ni culturel, ni technique. De là à en déduire qu'ils n'ont subi aucune influence, qu'ils ignorent toute production artistique qui aurait pu les influencer consciemment ou inconsciemment, il y a un pas que je ne franchirai pas. Ce qui, pour notre part, nous frappe, c'est la présence, dans toutes ces oeuvres, de formes figuratives simples, souvent cernées d'un trait noir, et de couleurs pures. Un monde de rêves où l'on note l'absence d'ombres, caractéristiques d'un univers onirique. Beaucoup de récits de rêves naïfs, mais aussi beaucoup de fantasmes, souvent érotiques, représentés avec innocence et candeur. L'enfant, selon Freud, je crois, n'est-il pas un pervers polymorphe. Si oui, alors les peintres naïfs sont restés de grands enfants. Autre chose : ces tableaux racontent tous des histoires où l'on se perd dans le labyrinthe des détails. Ils mettent en scène des êtres humains : des personnages, souvent d'ailleurs qui se ressemblent comme des clones. Des histoires et des personnages. Deux éléments que l'art abstrait a expulsé de ses représentations.
Bref ! Il faudra revenir approfondir cette première visite, forcément superficielle.
Avant de reprendre la route du retour, Françoise remarque que se trouve à sept ou huit kilomètres une abbaye : l'abbaye de Flaran. Pas question de passer à côté.
Les salles de l'abbaye abritent deux expositions, l'une des tableaux et sculptures d'un collectionneur : la collection Simonov ; l'autre de dessins, illustrations et affiches de films de Druillet. Nous sommes trop fatigués pour en profiter pleinement. Mais nous apprécions le calme de l'abbaye, en particulier son verger, et son cloître.
Tout à coup, le gris du ciel se déchire, une lumière intense découpe le cloître entre ombre et soleil. Je me rappelle, à propos de corridas et des rituels qui l'organisent, avoir été frappé par la force symbolique du clivage du ruedo entre sol y sombra. Ici aussi, sol y sombra !
Bien guidés par Tom-Tom : "Au bout de la route, vous êtes arrivé !", on est arrivé chez "les petits" à 19 heures pile. Ils étaient chez des copains. Pour l'apéro. On a fait réchauffer des pizzas. Ils sont arrivés à 21 heures. Dernier apéro avant la rentrée.
Un dernier mot. J'ai regretté bien sûr l'interdiction de faire des photographies, mais je la comprends. Pourtant j'aurais bien voulu en faire deux, seulement deux : l'une représentant un forro avec un orchestre sur une estrade et son accordéoniste ; l'autre représentant un bal musette sur une place de village, avec son orchestre et son accordéon. Un beau rapprochement à faire entre ces deux images et un beau symbole de l'universalité de l'accordéon.
Post scriptum : une page facebook, très documentée, est ouverte à l'adresse ci-dessous. Chaque jour, une oeuvre nouvelle avec son lien vers son créateur.
Un dernier mot. J'ai regretté bien sûr l'interdiction de faire des photographies, mais je la comprends. Pourtant j'aurais bien voulu en faire deux, seulement deux : l'une représentant un forro avec un orchestre sur une estrade et son accordéoniste ; l'autre représentant un bal musette sur une place de village, avec son orchestre et son accordéon. Un beau rapprochement à faire entre ces deux images et un beau symbole de l'universalité de l'accordéon.
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3 commentaires:
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