jeudi 14 octobre - du new musette à bach
J'ai déjà dit le plaisir que nous avons pris au concert d'Odyssud, "De Bach à Piazzolla". Mais au-delà de ce plaisir immédiat, au-delà du sentiment de perfection éprouvé à l'écoute de ce sextet, cette soirée m'a paru exceptionnelle, sans que je sache jusqu'à maintenant dire clairement pourquoi.
A la réflexion, il me semble, intuitivement, que le parcours de Richard Galliano est marqué par deux moments cruciaux ou encore, pour prendre une autre image, deux moments clés : "New Musette" du Richard Galliano Quartet, un disque Label bleu de 1991, d'une part, et d'autre part le "Bach" de Deutsche Grammophon de 2010. Dans ma représentation de ce parcours, "New Musette" signifie à la fois un travail de continuité avec la tradition de l'accordéon - musette - et de rupture avec celle-ci - new -. Travail qui a été déclenché par une rencontre avec Piazzolla, qui lui-même avait accompli un travail analogue sur le tango avec le "nuevo tango". Continuité et rupture, c'est la signature des plus grands. A partir de ce disque fondateur, toutes les rencontres, tous les métissages deviennent possibles. Et l'on sait que Richard Galliano ne s'en privera pas. Mais les rencontres et les métissages, c'est aussi le risque de la dispersion. Risque aboli si toutes ces expériences restent référées à une musique fondamentale, fondatrice, "intemporelle", suivant l'expression de Richard Galliano lui-même. "New musette" et "Bach" sont comme les deux pôles entre lesquels se déploie sa créativité. Et il ne faut pas s'y tromper : ce n'est pas parce qu'il n'advient qu'aujourd'hui qu'il faudrait croire que Richard Galliano n'a découvert Bach que tardivement. A mon sens, c'est le contraire qu'il faut comprendre : Bach est resté une référence latente de tout son parcours jusqu'à ce qu'il se sente assez "fort" pur en tirer la quintessence à l'accordéon. Et peut-être aussi en interprétant Bach en toute fidélité, la quintessence de l'accordéon.
En développant cette analyse, je comprends mieux pourquoi j'ai été frappé au cours du concert de Blagnac par le fait que Richard Galliano a tenu à insister sur l'ancrage dans son histoire personnelle et de Bach, et de Piazzolla et de tous ceux - Nougaro, Barbara, musiciens de forro - qui ont influencé sa conception de l'accordéon et donc sa créativité, sans oublier les références à son histoire privée - Margaux, Augusta -.
C'est pourquoi dans mon post précédent, je disais, mais sans en avoir explicité toutes les implications, que ce concert m'était apparu comme une sorte de moment autobiographique, comme la construction réflexive d'un puzzle, que l'on pourrait appeler le parcours ou la carrière de Richard Galliano. Construction qui est certes loin d'être achevée. Mais tout me porte à croire que ce travail de réflexivité, avec l'âge, sera de plus en plus la marque de son style.
Je comprends mieux au terme de ces quelques paragraphes pourquoi ce concert "De Bach à Piazzolla" m'est apparu tellement singulier et exceptionnel.
A la réflexion, il me semble, intuitivement, que le parcours de Richard Galliano est marqué par deux moments cruciaux ou encore, pour prendre une autre image, deux moments clés : "New Musette" du Richard Galliano Quartet, un disque Label bleu de 1991, d'une part, et d'autre part le "Bach" de Deutsche Grammophon de 2010. Dans ma représentation de ce parcours, "New Musette" signifie à la fois un travail de continuité avec la tradition de l'accordéon - musette - et de rupture avec celle-ci - new -. Travail qui a été déclenché par une rencontre avec Piazzolla, qui lui-même avait accompli un travail analogue sur le tango avec le "nuevo tango". Continuité et rupture, c'est la signature des plus grands. A partir de ce disque fondateur, toutes les rencontres, tous les métissages deviennent possibles. Et l'on sait que Richard Galliano ne s'en privera pas. Mais les rencontres et les métissages, c'est aussi le risque de la dispersion. Risque aboli si toutes ces expériences restent référées à une musique fondamentale, fondatrice, "intemporelle", suivant l'expression de Richard Galliano lui-même. "New musette" et "Bach" sont comme les deux pôles entre lesquels se déploie sa créativité. Et il ne faut pas s'y tromper : ce n'est pas parce qu'il n'advient qu'aujourd'hui qu'il faudrait croire que Richard Galliano n'a découvert Bach que tardivement. A mon sens, c'est le contraire qu'il faut comprendre : Bach est resté une référence latente de tout son parcours jusqu'à ce qu'il se sente assez "fort" pur en tirer la quintessence à l'accordéon. Et peut-être aussi en interprétant Bach en toute fidélité, la quintessence de l'accordéon.
En développant cette analyse, je comprends mieux pourquoi j'ai été frappé au cours du concert de Blagnac par le fait que Richard Galliano a tenu à insister sur l'ancrage dans son histoire personnelle et de Bach, et de Piazzolla et de tous ceux - Nougaro, Barbara, musiciens de forro - qui ont influencé sa conception de l'accordéon et donc sa créativité, sans oublier les références à son histoire privée - Margaux, Augusta -.
C'est pourquoi dans mon post précédent, je disais, mais sans en avoir explicité toutes les implications, que ce concert m'était apparu comme une sorte de moment autobiographique, comme la construction réflexive d'un puzzle, que l'on pourrait appeler le parcours ou la carrière de Richard Galliano. Construction qui est certes loin d'être achevée. Mais tout me porte à croire que ce travail de réflexivité, avec l'âge, sera de plus en plus la marque de son style.
Je comprends mieux au terme de ces quelques paragraphes pourquoi ce concert "De Bach à Piazzolla" m'est apparu tellement singulier et exceptionnel.
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