dimanche 10 mai 2009

dimanche 10 mai - la force de l'inconscient

Pendant ce week-end du 8 mai, comme les « petits » et Françoise avaient décidé d’aller faire quelques plantations à Hossegor et comme moi-même j’étais retenu à Pau par quelques problèmes domestiques à régler impérativement samedi matin, j’ai disposé de beaucoup de temps pour écouter le dernier opus de Ludovic Beier, « Djangobrasil ». J’en ai profité aussi pour aller emprunter des disques à la médiathèque des « Allées » et pour me familiariser avec le logiciel de consultation des animations et de prêt. J’en déduis que le fonds de documents sur l’accordéon, réparti sur l’ensemble des sites palois, est certainement plus riche que je ne le croyais après mes premières approches. Bonne nouvelle, à approfondir.

J’ai donc consacré l’essentiel de mon temps à écouter « Djangobrasil », mais aussi « Carinhos Tango » de René Sopa et « Luz Negra » de Richard Galliano avec Tangaria Quartet. J’ai eu envie en effet d’écouter des morceaux de ces deux albums en alternance avec celui de Beier, car ils ont en commun une certaine façon de « latiniser » leur musique, en ce sens que leurs compositions ou leurs interprétations s’inspirent explicitement de rythmes latins, de rythmes d’Amérique latine. Dans les trois cas, on peut parler à juste titre de tentatives de métissage : Django et le Brésil, la valse musette et le jazz latino ou des inspirations brésiliennes ou vénézueliennes, la valse et le tango ou des airs portugais, etc…

Eh bien, l’expérience est étrange. Quand j’écoute « Luz Negra », je ferme les yeux et je me rappelle le concert du New Morning, le 23 janvier 2007. Je m’immerge dans ce disque et cette évocation renforce mon plaisir. C’est à chaque fois comme un recommencement saturé d’images. Jusqu’à cette bière que j’avais renversée quelques instants avant le début du concert. Quand j’écoute « Carinhos Tango », je repense à Trentels, à une soirée de concert où René Sopa s’était assis à notre table et où nous avions parlé, peu mais très cordialement. Depuis ce jour, j’ai plaisir à lui commander directement ses disques et l’évocation du concert qu’il avait donné renforce mon plaisir présent. Curieusement, lorsque j’écoute Ludovic Beier, j’éprouve une impression étrange, un plaisir mélangé, disons impur. Je sais à quoi cela tient, mais je ne peux surmonter cette gêne. Il y a plusieurs mois en effet, profitant d’une publicité de l’entreprise Roland incluse dans « Accordéon & accordéonistes », j’avais fait venir un dvd de démonstration des modèles FR-7b et FR-5b. Démonstration assurée par Ludovic Beier lui-même. Un exercice de style époustouflant. Une maestria exceptionnelle. Or cette admiration a eu sur moi un effet paradoxal. Depuis lors, chaque fois que j’écoute Ludovic Beier, je ne peux m’empêcher de revoir l’image du démonstrateur. D’une certaine façon, l’âme fait défaut. Curieusement encore, je me suis rendu compte qu’en l’écoutant, et en admirant sa virtuosité, le mot « caméléon » me venait à l’esprit. L’accordéon-caméléon. Et l’on voit bien que l’inconscient a plus d’un tour dans son sac, car, en reprenant ce dvd de démonstration, je lis ceci, que j’avais oublié : « Découvrez le FR-7b, véritable « caméléon » capable de reproduire la plupart de vos accordéons favoris ».
Je le savais certes, mais je vérifie une fois encore combien il est difficile de résister à son inconscient et combien il « joue » dans nos préférences, et donc dans le « mécanisme » de nos plaisirs.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil