mardi 10 mars 2009

jeudi 12 mars - tricycle king size

Mardi matin, 10 heures, 15°. Pas un souffle d'air. Pas un seul nuage dans le ciel. Un bruit étrange au-dessus de nos têtes : un vol de grues remontant vers le nord. Leur instinct annonce la fin de l'hiver. Le prunier est splendide. Il éclabousse nos regards de son énergie. Il explose en une multitude de vibrations blanches. Le moindre souffle d'air, ne serait-ce que notre respiration quand nous nous approchons des branches, suffit à propulser dans le jardin des pétales qui s'entrecroisent avant de retomber mollement parmi les violettes et les primevères multicolores. On dirait un essaim de papillons. On dirait que le prunier protège la maison.

Quand on en fait le tour on croirait qu'il est couvert de coton ou de savon à barbe. Il faut profiter de son ombre, moins froide et moins sombre que celle des feuilles. L'arbre s'est déployé comme un filtre délicat. La lumière est tamisée.



Parmi ces flocons de neige, ici ou là une tache de couleur vive, à peine frémissante : un papillon.


J'ai décidé d'ici midi de ne rien faire qu'écouter "King Size". Il s'agit juste pour moi de m'immerger dans cette musique que je découvre. Le monde est nettement clivé en deux espaces opposés : éclatant à l'extérieur, vibrant et lourd, presque chaud ; sombre, presque frais, à l'intérieur. Sol y sombra.
D'écoute en écoute, "King Size" m'enchante : d'abord l'équilibre entre les trois membres du trio. Je me dis :"quel contrebassiste !", mais aussitôt après :"quel saxophoniste !" et tout de suite :"quel accordéoniste !". L'accordéon-piano, une puissance de velours. Je m'avise que le nom du groupe est sans doute symbolique : le trio, c'est l'équilibre ; le tricycle, c'est le mouvement bien équilibré. Comme pour tous les disques qui procèdent d'un style, la variété est traversée par l'unité d'un son ou d'un je-ne-sais quoi qui signe la personnalité de la formation.
Je me laisse porter par la succession des morceaux et je laisse aller ma rêverie. "4&3+4", le premier titre, me parait emblématique du groupe. "Epilogue" me touche d'autant plus qu'il me fait penser à "Mare Nostrum". Et puis, "Tupyzinho" évoque dans son final quelque cumbia d'Antonio Rivas. Je ne sais pourquoi, mais "Tribute to Vissotsky" fait tourner dans ma tête le mot "profondeur".

Midi. Il est temps de sortir de ma bulle. L'exploration est loin d'être finie. Le travail d'immersion ne fait que commencer.








1 commentaires:

Blogger françou a dit...

en commentaire pour ce printemps musical:

Un haïku de Reikan:
A quoi rêvent-ils dans les fleurs
Les papillons
Muets

10 mars 2009 à 16:02  

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