samedi 7 février - cordéon kaméléon
Suite à l’échange de courriels auquel je faisais allusion hier, Jacques Pellarin m’a fait découvrir plusieurs titres de Piazzolla que je ne connaissais pas dans leur version « Piazzollissimo Disc 3 » : Biyuya, Movimiento Continuo, Verano del 79, Chin Chin, Escualo, Marejadilla, Woe et Awake.
Le plaisir d’écouter Piazzolla est toujours neuf, mais en l’occurrence j’éprouve aussi ce sentiment d’admiration particulier qui me sidère chaque fois que je le redécouvre. Car, chaque fois, il s’agit bien de redécouverte au sens où j’ai entendu du Piazzolla, où je l’ai écouté maintes fois avec attention, où donc je crois savoir à quoi m’attendre et puis, pas du tout, il se passe quelque chose d’autre, de radicalement autre que ce que je croyais pouvoir anticiper. C’est particulièrement vrai pour « Escualo » ou « Biyuya » que j’ai entendu maintes et maintes fois, dans des versions différentes, mais qui chaque fois me surprennent.
Mais, après notre retour de Toulouse, il fallait sacrifier aussi au rituel des courses – euphémisme pour dire la corvée. Forcément ! Beaucoup de monde à l’hypermarché : des sacs, des sacs, des sacs… Bref, après avoir chargé la voiture, on s’accorde – forcément – un petit tour à l’espace culturel. Ce lieu est plein de surprises. Par exemple : j’ai trois disques en commande depuis plusieurs semaines, ils n’arrivent pas et chaque fois que je demande à voir où en est cette commande, le responsable du rayon trouve de nouvelles raisons pour justifier la situation. J’ai passé commande de « King Size » le 4 décembre (je voulais écouter Tuur Florizoone, que Patrick E. m’avait fait découvrir), une autre commande pour « A deux » (je voulais écouter K. Paier) le 15 décembre, une dernière enfin, le 5 janvier, pour « Réunions de chantier » de Pennec et Bertrand chroniqués dans la revue « Accordéon & accordéonistes ». Bien entendu, je pourrais me sentir frustré de constater ce délai anormalement long et surtout l’impossibilité où le responsable du rayon se dit de me donner une prévision fiable. Les raisons de ce retard ? Il s’agit de petits éditeurs, de petits distributeurs, d’une période d’avant-fêtes très perturbée, d’intempéries, d’importation, de période d’inventaires, de congés après le moment de surchauffe de décembre – janvier, de colis manquants ou égarés, de retours « non renseignés », ce qui veut dire qu’on ne sait pas ce que ça cache, peut-être même s’agit-il de ruptures de stock… Je devrais être frustré. En fait, je ne le suis pas pour trois raisons au moins : la première, c’est le plaisir de voir si mon interlocuteur va avoir assez d’imagination pour trouver à chacune de mes visites une nouvelle explication ou hypothèse. Ce plaisir n’est jamais déçu. La deuxième, c’est que ma déception relative est largement compensée par le plaisir de maintenir toujours vif mon désir. Les surréalistes avaient ainsi décidé que la périodicité de sortie de leur revue « Le Minotaure » serait aléatoire pour tenir excité le désir de leurs lecteurs. Et ils s’y connaissaient en matière de plaisir. Disons que mes commandes non satisfaites sont une situation surréaliste et c’est bien car ce type de situation est de nos jours rarissime. Et puis je me dis que si je voulais être tout de suite satisfait, il faudrait que j’accepte plutôt d’écouter ce qui est déjà en nombre sur les rayons. Me précipiter sur l’offre, non formuler des demandes individuelles impossibles à satisfaire pour un système de distribution de masse. Insister, c’est mon côté subversif, sans doute. Troisième raison : à chaque visite, j’ai tout loisir de chercher si par hasard un cd intéressant ne serait pas arrivé subrepticement. Eh bien, ma recherche est rarement vaine. C’est ainsi que l’autre jour comme je voulais commander le dernier Titi Robin, le vendeur me dit d’attendre un peu, le temps d’aller dans les réserves et de le rapporter triomphant. L’espace culturel venait justement de recevoir sa commande, que l’on ouvrait pour moi. Spécialement. Autre exemple : le dernier opus de René Lacaille :
- « Cordéon Kaméléon », Connecting Cultures, 2008. CD1 : Original vocal version ; CD2 : Instrumental interpretations.
En première écoute, un double cd qui devrait se situer au niveau du meilleur de ce que propose René Lacaille. Mais évidemment je me donne un peu de temps pour l’apprécier. Entre les morceaux de Piazzolla, dont je parlais au début, et cet album, difficile de faire des choix.
Le plaisir d’écouter Piazzolla est toujours neuf, mais en l’occurrence j’éprouve aussi ce sentiment d’admiration particulier qui me sidère chaque fois que je le redécouvre. Car, chaque fois, il s’agit bien de redécouverte au sens où j’ai entendu du Piazzolla, où je l’ai écouté maintes fois avec attention, où donc je crois savoir à quoi m’attendre et puis, pas du tout, il se passe quelque chose d’autre, de radicalement autre que ce que je croyais pouvoir anticiper. C’est particulièrement vrai pour « Escualo » ou « Biyuya » que j’ai entendu maintes et maintes fois, dans des versions différentes, mais qui chaque fois me surprennent.
Mais, après notre retour de Toulouse, il fallait sacrifier aussi au rituel des courses – euphémisme pour dire la corvée. Forcément ! Beaucoup de monde à l’hypermarché : des sacs, des sacs, des sacs… Bref, après avoir chargé la voiture, on s’accorde – forcément – un petit tour à l’espace culturel. Ce lieu est plein de surprises. Par exemple : j’ai trois disques en commande depuis plusieurs semaines, ils n’arrivent pas et chaque fois que je demande à voir où en est cette commande, le responsable du rayon trouve de nouvelles raisons pour justifier la situation. J’ai passé commande de « King Size » le 4 décembre (je voulais écouter Tuur Florizoone, que Patrick E. m’avait fait découvrir), une autre commande pour « A deux » (je voulais écouter K. Paier) le 15 décembre, une dernière enfin, le 5 janvier, pour « Réunions de chantier » de Pennec et Bertrand chroniqués dans la revue « Accordéon & accordéonistes ». Bien entendu, je pourrais me sentir frustré de constater ce délai anormalement long et surtout l’impossibilité où le responsable du rayon se dit de me donner une prévision fiable. Les raisons de ce retard ? Il s’agit de petits éditeurs, de petits distributeurs, d’une période d’avant-fêtes très perturbée, d’intempéries, d’importation, de période d’inventaires, de congés après le moment de surchauffe de décembre – janvier, de colis manquants ou égarés, de retours « non renseignés », ce qui veut dire qu’on ne sait pas ce que ça cache, peut-être même s’agit-il de ruptures de stock… Je devrais être frustré. En fait, je ne le suis pas pour trois raisons au moins : la première, c’est le plaisir de voir si mon interlocuteur va avoir assez d’imagination pour trouver à chacune de mes visites une nouvelle explication ou hypothèse. Ce plaisir n’est jamais déçu. La deuxième, c’est que ma déception relative est largement compensée par le plaisir de maintenir toujours vif mon désir. Les surréalistes avaient ainsi décidé que la périodicité de sortie de leur revue « Le Minotaure » serait aléatoire pour tenir excité le désir de leurs lecteurs. Et ils s’y connaissaient en matière de plaisir. Disons que mes commandes non satisfaites sont une situation surréaliste et c’est bien car ce type de situation est de nos jours rarissime. Et puis je me dis que si je voulais être tout de suite satisfait, il faudrait que j’accepte plutôt d’écouter ce qui est déjà en nombre sur les rayons. Me précipiter sur l’offre, non formuler des demandes individuelles impossibles à satisfaire pour un système de distribution de masse. Insister, c’est mon côté subversif, sans doute. Troisième raison : à chaque visite, j’ai tout loisir de chercher si par hasard un cd intéressant ne serait pas arrivé subrepticement. Eh bien, ma recherche est rarement vaine. C’est ainsi que l’autre jour comme je voulais commander le dernier Titi Robin, le vendeur me dit d’attendre un peu, le temps d’aller dans les réserves et de le rapporter triomphant. L’espace culturel venait justement de recevoir sa commande, que l’on ouvrait pour moi. Spécialement. Autre exemple : le dernier opus de René Lacaille :
- « Cordéon Kaméléon », Connecting Cultures, 2008. CD1 : Original vocal version ; CD2 : Instrumental interpretations.
En première écoute, un double cd qui devrait se situer au niveau du meilleur de ce que propose René Lacaille. Mais évidemment je me donne un peu de temps pour l’apprécier. Entre les morceaux de Piazzolla, dont je parlais au début, et cet album, difficile de faire des choix.
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