mercredi 23 mai 2012

mardi 22 mai - festival de trentels : d'un concert à l'autre (2/5)

Vendredi 18, second concert du festival. Salle des fêtes de Trentels, 20h30, Daniel Mille Trio. On se fait un plaisir de retrouver des copains, certains vus hier déjà, d'autres qu'on a hâte de revoir. Jean-Marc, Elisabeth, Stéphane, dont les analyses techniques nous apprennent si bien à percevoir et à comprendre ce qui nous avait échappé dans le jeu des accordéonistes. Chacun de ses commentaires est comme une ouverture lumineuse sur des manières de jouer ou sur des particularités de tel ou tel instrument qui nous avaient échappées. Et puis, avant les concerts du vendredi et du samedi, entre 19 heures et 20h30, on peut manger sur des tables de trois ou quatre personnes, et cette entrée en matière a un effet de convivialité certain. Le festival de Trentels, ce n'est pas seulement une programmation haut de gamme. C'est une programmation très personnelle d'Anne-Marie Bonneilh, c'est une organisation rigoureuse, avec des "idées" comme ce dîner d'entrée en concert et ce sont des bénévoles, discrets et efficaces.

A 20h30, on nettoie les tables ; on y allume des bougies ; on "fait le vide dans sa tête". Que la musique commence !

Daniel Mille et, particulièrement son trio avec Eric Longworth au violoncelle et Stéphane Chausse aux clarinettes, fait partie de nos musiques de prédilection. Daniel Mille est un poète de la demi-teinte, de la nuance, de la mélodie subtile et évanescente. Ses titres sont à cet égard significatifs, où il est question de "sur les quais", d' "heures tranquilles", de "funambule, d' "entre chien et loup" d' "après la pluie" ou d' "attente". Un monde incertain, mouvant, en déséquilibre sans cesse rattrapé. A son sujet, on peut, je crois, à bon droit , parler d'univers poétique personnel. Un univers ou une vision du monde.

Curieusement, j'éprouve à son concert une impression très comparable à celle de mercredi à Bordeaux - Bruno Maurice et Jacques di Donato -. Les titres se succèdent dans une sorte de sensation ouatée. Encore une fois, quelque chose d'hypnotique. Quand le concert s'achève, je me rends compte que j'ai perdu toute notion de durée. C'est un bonheur difficile à décrire et pourtant bien réel.

A l'issue concert, quand Daniel Mille vient récupérer son accordéon, je lui demande de bien vouloir me dédicacer "L'attente". Le temps de se faire servir une bière, il s'assoit à notre table et me demande ce que je souhaiterais qu'il écrive. Je le laisse libre d'écrire ce qu'il veut. " Je vais faire un dessin".

... Il regarde son oeuvre. "C'est bien ! Je suis content !". Moi aussi. Il s'éloigne. Un peu plus tard, en parlant avec Françoise, il se rend compte qu'ils ont échangé plusieurs fois dans la semaine des messages facebook à propos de Trentels et ça l'amuse.

Trois photographies. La première pour décrire la posture du trio.


Celle-ci, parce que j'aime cette manière, yeux clos, de regarder vers un horizon lointain, d'autant plus qu'il est intérieur. Et puis, on remarque, à l'oreille gauche de Daniel Mille, un micro : souvent en effet sa voix vient se mêler à celle de l'accordéon pour y ajouter une sorte de voile ou de brume légère qui contribue à l'effet de demi-teinte que j'évoquais plus haut.


Une troisième photographie pour le triangle : main droite / main gauche / visage comme faisant corps avec l'instrument. Beauté plastique de l'accordéon.

  

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