mardi 15 mai - y a pas que l'accordéon... aplès les érections...
Les résultats de l'élection présidentielle ont été proclamés jeudi 10 mai. Pour ma part, j'ai suivi la campagne avec assiduité, mais avec un intérêt et une attention variables. J'ai veillé tard devant la télé le soir du second tour. J'ai regardé la cérémonie consensuelle du 8 mai. J'ai lu pas mal, j'ai écouté beaucoup. Bientôt, la cérémonie de passation du pouvoir [oui, ce post daté du 15 mai est en fait écrit ce vendredi 11... J'ai pris un peu d'avance]. Que ferai-je alors ? Je prendrai un nouveau bain symbolique de République ou j'en aurai tellement marre que j'écouterai de l'accordéon.
Mais, dès aujourd'hui, un petit arrêt sur image ne me parait pas inutile. Tout au long de ces mois de campagne et encore ces derniers jours, qu'ai-je appris sur le fonctionnement de notre démocratie ?
J'ai appris d'abord qu'à l'issue du débat avant le deuxième tour les deux candidats avaient discuté de manière quasi amicale, en tout cas avec une certaine connivence. De même tous les observateurs se sont félicités de la tonalité de la cérémonie du 8 mai. Apaisée... apaisée... vous dis-je ! J'en suis heureux, quoiqu'un peu interloqué. Les affrontements m'avaient paru en effet violents et surtout marqués par les accusations réciproques de mensonge. Pour moi, accuser autrui de mensonge, c'est grave et bien de nature à rendre toute communication impossible. On n'a pas tous la même échelle de valeur morale. Et j'ai beaucoup à apprendre en matière d'hypocrisie.
J'ai appris aussi que l'événement principal de la journée du second tour et donc des résultats définitifs de l'élection présidentielle, c'était moins l'annonce d'une victoire et d'une défaite annoncées que la description des dispositifs d'enregistrement et de diffusion mis en place. Toute la journée s'est passée à nous montrer le nombre de caméras, le nombre de journalistes, le nombre de techniciens mobilisés, toutes choses dont je n'ai que faire... Mais, j'ai bien compris que tous cela n'avait pour but que d'occuper le vide événementiel de ce jour. Comment on arrive à occuper le temps avec du vide. J'admire ces journalistes pour leurs compétences en la matière. Et puis, quel moment grandiose, cette horde sauvage de motos autour de la voiture du nouvel élu. Horde sauvage de Tulle à Brive ; horde sauvage du Bourget à la Bastille. L'un des commentateurs en studio a dit l'essentiel : "On dirait le Tour de France !". Que François Hollande n'a-t-il pas pris son vélo...
J'ai appris à reconnaitre ce que les journalistes et autres exégètes de la vie politique appellent des "éléments de langage". J'avais bien noté depuis longtemps que les hommes , et les femmes, étaient interchangeables à l'intérieur de chaque camp. On en entend un, ou une, on les a tous entendus. Des clones ou des larbins de luxe en costard et tailleur Chanel. Je croyais qu'il s'agissait d'une illusion de ma part. Pas du tout. En fait, chaque matin, les dits hommes politiques, et femmes aussi, vont aux ordres se faire charger le crâne avec les formules et les mots qu'ils devront répèter scrupuleusement en toutes circonstances. Formules et mots imaginés par des communicants pendant la nuit. Je me suis demandé parfois si ces hommes et femmes politiques n'étaient pas porteurs d'un implant, façon pace maker, destiné au contact d'un stimulus - la question du journaliste ou de l'interviewer - à activer leur appareil phonatoire pour leur faire proférer illico les messages du jour.
Enfin, j'ai observé avec intérêt la présence d'un nombre considérable de commentateurs multi-cartes. Les élections passent, mais eux ils restent. Que dis-je ? Ils s'incrustent. Ils sont les acteurs d'une sorte de cirque médiatique qui les conduit à passer de studio en studio, du débat à la polémique, de celle-ci à la contreverse, etc... etc... Des marionnettes qui jouent leur rôle avec plus ou moins de conviction. Un théâtre d'ombres qui s'agitent dans la lumière des studios. Notre petite entreprise ne connait pas la crise. J'attends de savoir qui, le premier, va situer ses analyses dans la perspective de 2017...Finalement, la boucle est bouclée : en écoutant et observant les hommes politiques, et les femmes, et en écoutant et observant leurs complices, journalistes et autres commentateurs ou experts, je sais que je vais beaucoup apprendre... en matière d'hypocrisie.
Mais, dès aujourd'hui, un petit arrêt sur image ne me parait pas inutile. Tout au long de ces mois de campagne et encore ces derniers jours, qu'ai-je appris sur le fonctionnement de notre démocratie ?
J'ai appris d'abord qu'à l'issue du débat avant le deuxième tour les deux candidats avaient discuté de manière quasi amicale, en tout cas avec une certaine connivence. De même tous les observateurs se sont félicités de la tonalité de la cérémonie du 8 mai. Apaisée... apaisée... vous dis-je ! J'en suis heureux, quoiqu'un peu interloqué. Les affrontements m'avaient paru en effet violents et surtout marqués par les accusations réciproques de mensonge. Pour moi, accuser autrui de mensonge, c'est grave et bien de nature à rendre toute communication impossible. On n'a pas tous la même échelle de valeur morale. Et j'ai beaucoup à apprendre en matière d'hypocrisie.
J'ai appris aussi que l'événement principal de la journée du second tour et donc des résultats définitifs de l'élection présidentielle, c'était moins l'annonce d'une victoire et d'une défaite annoncées que la description des dispositifs d'enregistrement et de diffusion mis en place. Toute la journée s'est passée à nous montrer le nombre de caméras, le nombre de journalistes, le nombre de techniciens mobilisés, toutes choses dont je n'ai que faire... Mais, j'ai bien compris que tous cela n'avait pour but que d'occuper le vide événementiel de ce jour. Comment on arrive à occuper le temps avec du vide. J'admire ces journalistes pour leurs compétences en la matière. Et puis, quel moment grandiose, cette horde sauvage de motos autour de la voiture du nouvel élu. Horde sauvage de Tulle à Brive ; horde sauvage du Bourget à la Bastille. L'un des commentateurs en studio a dit l'essentiel : "On dirait le Tour de France !". Que François Hollande n'a-t-il pas pris son vélo...
J'ai appris à reconnaitre ce que les journalistes et autres exégètes de la vie politique appellent des "éléments de langage". J'avais bien noté depuis longtemps que les hommes , et les femmes, étaient interchangeables à l'intérieur de chaque camp. On en entend un, ou une, on les a tous entendus. Des clones ou des larbins de luxe en costard et tailleur Chanel. Je croyais qu'il s'agissait d'une illusion de ma part. Pas du tout. En fait, chaque matin, les dits hommes politiques, et femmes aussi, vont aux ordres se faire charger le crâne avec les formules et les mots qu'ils devront répèter scrupuleusement en toutes circonstances. Formules et mots imaginés par des communicants pendant la nuit. Je me suis demandé parfois si ces hommes et femmes politiques n'étaient pas porteurs d'un implant, façon pace maker, destiné au contact d'un stimulus - la question du journaliste ou de l'interviewer - à activer leur appareil phonatoire pour leur faire proférer illico les messages du jour.
Enfin, j'ai observé avec intérêt la présence d'un nombre considérable de commentateurs multi-cartes. Les élections passent, mais eux ils restent. Que dis-je ? Ils s'incrustent. Ils sont les acteurs d'une sorte de cirque médiatique qui les conduit à passer de studio en studio, du débat à la polémique, de celle-ci à la contreverse, etc... etc... Des marionnettes qui jouent leur rôle avec plus ou moins de conviction. Un théâtre d'ombres qui s'agitent dans la lumière des studios. Notre petite entreprise ne connait pas la crise. J'attends de savoir qui, le premier, va situer ses analyses dans la perspective de 2017...Finalement, la boucle est bouclée : en écoutant et observant les hommes politiques, et les femmes, et en écoutant et observant leurs complices, journalistes et autres commentateurs ou experts, je sais que je vais beaucoup apprendre... en matière d'hypocrisie.
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