mercredi 4 novembre 2009

mercredi 4 novembre - la grandeur de la france

Le soir, j'ai l'habitude de me livrer au plaisir du zapping au fil des vagues informatives dispensées en abondance, entre deux tunnels publicitaires, sur BFM, I-télé ou LCI, voire sur la 3 que nous recevons par le pic du Midi (Toulouse) et par la Rhune (Bordeaux). C'est un délice de se plonger ainsi, comme dans un bain tiède, dans le flux des informations. C'est un plaisir, pervers je l'avoue, passant ainsi d'une chaine à l'autre, de voir défiler devant mon inattention cette théorie de clones : journalistes, communicants, députés, ministres. Avec sur les deux canaux de la 3, ces adorables information de proximité : la mère Michel qui a perdu son chat, filmée devant le Capitole, s'il s'agit de Midi-Pyrénées ou devant les quais de la Garonne, s'il s'agit de l'Aquitaine. Voir fonctionner ainsi chaque soir, avant de dîner, la machine à décervelage est un bonheur rare. Mon addiction me ravit.

Bref, l'autre soir, parmi les nouvelles, celle-ci : la Cour des Comptes vient de publier ses observations relatives aux dépenses pharaoniques faites par la France à l'occasion de la réunion des chefs d'Etats de la Méditerranée au Grand Palais ou à l'occasion de la présidence européenne de cette même France. Dépenses financées, je présume, par nos impôts ou par quelques emprunts, ce qui revient au même, en pire. Pour désamorcer les critiques, un conseiller spécial du Président de la République s'indignait des critiques rappelées par le journaliste. Son argumentation : si l'on trouve ces dépenses excessives, c'est que l'on estime que la France n'a plus les moyens de tenir son rang. On peut le faire, mais alors il faut assumer ce renoncement et accepter que la France devienne une nation de second ordre. Il concluait en disant à peu près que lui assumait pleinement le choix de ces dépenses au nom justement de la grandeur de notre nation.

Dont acte.

Un peu plus tard, un reportage montrait un avion sur le tarmac d'un aéroport. Il faisait déjà nuit et l'on n'apercevait que des ombres, en file indienne, disparaissant une à une dans l'appareil. Il était question d'un charter affrété par plusieurs pays européens, il était question de trois afghans. Il était question de la France qui n'avait pas vocation à accueillir toute la misère du monde. J'imaginais alors un autre film : un ministre de la France venait expliquer que la France, que notre nation, eu égard à son passé et à ses principes, ne pouvait pas expulser ces gens, qu'elle leur devait protection. Ou alors il fallait accepter que notre pays renie son Histoire ; il fallait renoncer à l'ambition de grandeur de la France. Et pourquoi pas brader son honneur pour de minables calculs électoralistes ? Mais, bien sûr, ce n'était que rêverie apéritive.

Mais, sortant de ma rêverie, je me disais qu'heureusement, il y a quelques décennies, la France n'avait pas cru bon de reconduire tous ces "ritals" venus s'installer sur notre Terre. Car, si elle l'avait fait, l'identité de notre accordéon national en eût été profondément changée. Pour s'en convaincre, il suffit de recenser tous ces "ritals", fils de "ritals" ou petits-fils, qui nous enchantent et qui contribuent au rayonnement de notre nation. Tout simplement parce qu'ils sont Français et perçus comme tels partout dans le monde.

Bien entendu, je m'en tiens à l'accordéon, mais on pourrait appliquer la même observation aux autres arts, à la recherche, au monde de l'entreprise, etc...

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