lundi 11 août 2014

samedi 9 août - carte blanche à l'astrada : michel portal invite bojan z et vincent peirani

Dès réception du programme du festival de Marciac, nous avions noté la date du 9 août. A l'Astrada, à 21h30, "Camins Mesclats" - G. Lopez, saxo, flûte, bagpipes, voix ; S. Milleret, accordéon diatonique ; J. Ch. Cholet, piano ; P. Dayraud, batterie, percussions ; P. Chodorov, film-maker - puis, à partir de 23 heures, carte blanche à Michel Portal, qui invite Bojan Z et Vincent Peirani. Nous avions aussitôt réservé. Deux places : C5 et C7. deux bonnes places donc, d'où j'aurais pu faire de belles photos et du trio et de Vincent. Mais il est interdit de photographier le concert. Dommage !

 
 
Samedi donc, on quitte Pau où, venant d'Hossegor, on a fait étape à la maison. Marciac est à une heure de Pau. On y arrive à 18 heures pile. Le premier concert étant programmé à 21h30, ça nous laisse le temps de faire un tour de rues en rues, de se joindre au flot ininterrompu des festivaliers, de manger un peu, de boire aussi et, chemin faisant, d'écouter maintes formations installées dans les cours des restaurants ou à quelque carrefour ou encore sous les grandes tentes de la pace centrale.







Le concert de carte blanche a donc débuté peu après 23 heures. Il s'est terminé au-delà de minuit et demi. On est arrivé à la maison à 2h15 précises. Un parcours éclairé par la lune et par des éclairs de tonnerre sur les Pyrénées. Forcément, sous le charme du moment d'exception que l'on vient de vivre.

Mais d'abord, que dire du premier concert ? "Camins Mesclats" est certes ancré dans une tradition occitane, mais c'est une tradition revisitée et du coup originale à bien des égards. Le programme articule, en correspondance, chaque morceau, de durée très variable, avec la projection d'images de style super 8. Des musiciens qui connaissent la musique traditionnelle et le jazz. J'ai beaucoup aimé la voix de G. Lopez et aussi son talent de multi-instrumentaliste, le piano de J. Ch. Cholet, les percussions de P. Dayraud. Celui-ci m'a intéressé par son jeu, très présent, sans effets excessifs. Une sorte de colonne vertébrale du quartet, quintet si l'on inclut le machiniste image. Je n'ai pas toujours bien saisi le sens des images, peu être trop répétitives à mon goût dans leur représentation, façon cinéaste amateur, de voies ferrées et de parcours vu à travers les vitres d'un wagon. Peut-être l'impression qu'on est à la limite d'un procédé.

Après un entracte d'une vingtaine de minutes, le trio - Michel Portal et ses deux invités - entre en scène. En fait, Michel Portal a "mis ensemble" lui-même et Bojan Z d'une part, lui-même et Vincent Peirani, d'autre part, deux duos complices de longue date. En fait, c'est d'un concert prodigieux qu'il s'agit. Un repère, une référence. Cela tient à la personnalité, au talent et à la créativité de chacun des membres du trio. Avec eux, le jazz, c'est tout simple : un thème bien clair et net, une improvisation solo ou en duo ou en trio. Rien de trop. Et au fil du concert, en prime, complicité et humour. Le plaisir manifeste de faire de la musique ensemble. Leur admiration réciproque est visible et joue beaucoup dans notre plaisir.

Je n'ai pu noter tous les titres du concert et des trois rappels, mais je retiens tout de même "Cuba si, Cuba no" et "Dolce", deux compositions de Michel Portal ; "3 temps pour Michel P.", composition de V. Peirani. Je les retiens parce que je les connaissais déjà, mais en fait c'est tout le concert qui restera longtemps dans ma mémoire comme un événement à marquer d'une pierre blanche. Un thème et puis c'est, devant nous et pour nous, une musique qui se crée et se déploie avec évidence. Créativité et évidence, deux clés pour comprendre la perfection de ce moment - autour de minuit - à Marciac, à l'Astrada, en cette soirée du samedi 9 août 2014.

Arrivés à Pau, on avait une petite faim : rillettes de canard, jambon Serrano, fromage de chèvre, deux verres d'un petit Bordeaux, abricots et prunes reine-claude... et toutes les évocations partagées entre nous de ce concert. Vers 3 heures, on a fini par aller au lit.

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