samedi 26 juillet 2014

samedi 26 juillet - slight confusion 4tet

Avec Françoise, je viens de découvrir un album intitulé "Slight Confusion 4tet", édité en cette année 2014 sous label TCB, "The Montreux Jazz Label". Ou, plus exactement, on est en train de le découvrir. Après cinq écoutes in extenso des douze morceaux de l'album, on a toujours envie de remettre la galette sur le lecteur pour retrouver tel passage, comparer tels ou tels morceau... Bref, un album à double fond... On est encore loin d'en avoir épuisé les plaisirs.

Le quartet qui l'a créé est composé de Philippe Cornaz, vibraphone, Laurent Derache, accordéon, Philippe Brassoud, contrebasse et Antoine Brouze, batterie.

De ce quartet, je connaissais déjà Philippe Cornaz pour l'avoir écouté sur un disque du Franck Marocco Quartet, édité en 1995, "Freedom Flight". Je connaissais aussi Laurent Derache, dont nous essayons de suivre le parcours soit par ses disques, soit à l'occasion de concerts, comme l'an dernier à Tulle. Je ne connaissais pas Ph. Brassoud, ni A. Brouze.

A cette heure, je suis bien incapable d'analyser mes impressions et, encore moins, d'en faire une synthèse digne de ce nom. Disons que l'on en est à la phase d'immersion. Ce qui est certain, c'est que nos premières impressions sont de pur plaisir et, comme on le sait, les premières impressions sont toujours les plus pertinentes.

D'abord, il y a la qualité de la prise de son. Condition sine qua non d'une écoute limpide et claire.

Et puis, il y a le jeu des quatre instrumentistes. Le son de l'accordéon de Laurent Derache et son phrasé m'évoquent spontanément Art Van Damme, Franck Marocco ou encore Jo Basile, autrement dit il s'inscrit pour moi dans cette lignée prestigieuse d'accordéonistes de jazz. Un accordéon qui donne envie, en deux mesures, de fredonner ou même de siffloter la mélodie qu'il développe avec évidence. Mais il ne faut pas s'y tromper, elle est plus complexe qu'on aurait pu le croire naïvement. C'est pour cela qu'il faudra y revenir...

Le vibraphone de Philippe Cornaz, ce sont des notes cristallines, presque immatérielles, mais insistantes. Elles ne cessent de résonner dans nos oreilles. Evidemment, comme le son de l'accordéon, elles donnent sa couleur particulière à l'album. Quant à Ph. Brassoud et A. Brouze, contrebasse et batterie, ils sont impeccables dans leur fonction, avec parfois une manière de prendre toute liberté pour battre la campagne.

Ce qui nous incite après chaque écoute à remettre le disque sur le métier, c'est l'unité même des morceaux qui le composent. Unité qui tient en grande partie au fait que six compositions sur douze sont de Ph. Cornaz, lui-même, et que, si j'ose dire, les six autres sont du même tonneau.  En fait, l'une des principales qualités de cet album tient, pour moi, au fait que tous les morceaux ont entre eux un air de ressemblance. Comme s'il s'agissait de variations sur un même thème fondateur. Cette caractéristique est pour moi le signe qu'on a affaire à une création authentique, où les différents morceaux sont comme des tâtonnements pour traduire une inspiration profonde et très personnelle. Cette qualité, quand je la rencontre, m'indique qu'il s'agit d'une œuvre, c'est-à-dire de la réalisation d'un projet artistique très personnel, ce qui n'est pas si fréquent.

Bref ! En égard à notre intérêt pour l'accordéon et pour le jeu de L. Derache en particulier, "Slight Confusion 4tet"  fait d'ores et déjà partie de nos albums de prédilection. Mais il n'y a pas que l'accordéon... C'est tout l'album qui est attachant.

Un mot encore... J'ai été touché, et je le suis à chaque écoute, par le titre 1 :"Valse de l'enfance". Il donne sa couleur à tout l'album.  J'ai aimé l'humour du titre 10 : "Tango pédago".   


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