mercredi 9 juillet - à propos de l'album de richard galliano : sentimentale

Sous réserve d'approfondissement après avoir pris le temps de plusieurs écoutes du dernier opus de Richard Galliano : "Sentimentale", je crois pouvoir d'ores et déjà traduire ici quelques premières impressions.

Ce qui m'a frappé d'abord, c'est la couleur générale de cet album. Une couleur intimiste. Et une palette volontairement réduite. Tout le contraire d'une entreprise de virtuosité.

Si l'accord ou l'entente entre Richard Galliano et ses collègues est manifeste, j'ai été particulièrement frappé par la présence, à la batterie, de Mauricio Zottarelli, un nom qui m'était jusqu'ici inconnu. Son jeu contribue fortement à donner cette impression de confidence intimiste.

De la même manière, le ton de cet album m'a immédiatement fait penser à du jazz tel qu'on le pratique dans des clubs de connaisseurs passionnés.

Parmi les douze titres de l'album, certains me sont familiers, comme "Armando's Rumba" de Chick Corea ou "In Sentimental Mood" de D. Ellington ou  encore "Naima" de J Coltrane, sans compter les deux compositions de R. Galliano : "Ballade pour Marion" et "Lili", mais d'autres sont pour moi une découverte. En premier lieu, magnifique, "Canto Invierno" de D. Grusin et L. Ritenour, ou "Verbos do Amor" de J. Donato et A. Silva. Une belle complémentarité donc, pour moi, entre découvertes et  retrouvailles.

Souvent, trop souvent à mon goût, on dit  à propos d'une interprétation de telle ou telle composition que l'œuvre a été revisitée. Il me semble que l'expression s'est banalisée. Mais en l'occurrence, on pourrait dire, je crois, que tous les titres ont entre eux une formidable unité justement parce qu'ils ont été revisités par l'interprétation, disons la lecture, qu'en donne R. Galliano. Avec comme conséquence une formidable cohérence de l'ensemble. On pourrait presque parler, comme les philosophes, d'une certaine vision du monde, propre à R. Galliano, qui se manifeste sous les douze morceaux de l'album.