dimanche 20 juillet - chez les autistes...

Nous sommes une tribu bien ordinaire qui passe les vacances à Hossegor : deux filles, Charlotte, 14 ans, et Camille, 11 ans ; Nadja et Sébastien, "les petits", notre fille et notre gendre ; enfin, Françoise et moi-même. Ce matin, nous nous sommes retrouvés vers 9h30 au moment du petit déjeuner. Alors que, Françoise et moi, nous préparions thé, café, confiture, biscottes, pain grillé, lait, etc... etc... voilà que les filles et "les petits" débarquent, plus ou moins éveillés, mais chacun muni de sa prothèse plus ou moins informatique... Chacun s'extasie de découvrir ainsi in petto les nouvelles du monde ou quelque message d'un autre connecté... Au point qu'il me parait plus efficace pour prévenir que le petit déjeuner est prêt d'envoyer à chacun un sms : "rendez-vous à la table familiale. Petit déj' servi !"

La communication est bizarre. Chacun vissé à sa prothèse, isolé du monde par ses écrans et autres oreillettes, chacun isolé en son monde, mais aussi chacun plus ou moins attentif à ce que font les autres. Parfois même une exclamation de deux internautes en même temps indique qu'il s'agissait de deux joueurs connectés par le même jeu. A moins d'un mètre de distance.

Du coup, l'idée m'est venue de recenser les appareils disponibles et, effectivement, utilisés en même temps. Recensement que j'aurais pu faire de même de 9 heures à 24 heures et parfois un peu plus tard.

Voilà le résultat :

- Ipad Camille
- IPhone Camille
- mobile Charlotte
- mobile Nadja
- mobile Sébastien
- portable Nadja
- portable Sébastien
- portable Charlotte
- portable Camille
- tablette Nadja
- mobile Françoise
- mobile Michel
- téléphone fixe
- portable Françoise
- portable Michel
- téléviseur 1
- téléviseur 2

... sans oublier la Live Box, forcément, le cœur, le cerveau et le poumon de la tribu.

Quand j'ai eu établi cette liste, que j'espère complète, je suis allé dans la chambre dont j'ai fermé la porte et, tout près de l'oreiller, j'ai mis en lecture "Tango Hoy". D'en bas me parvenaient, dans les temps faibles, les échos de dialogues entre les protagonistes de quelque Agatha Christie. C'était divin...

ps.- sans oublier non plus les oreillettes !