mardi 15 juillet 2014

jeudi 17 juillet - concert du 14 juillet à pau : le balluche de la saugrenue

La tribu est installée à Hossegor et pour ainsi dire y prend racine durant les deux mois de vacances. Quant à moi, j'ai décidé de rendre visite à ma mère en sa maison de retraite à Nay, à vingt-cinq kilomètres de Pau, deux fois par semaine. Or, il y a quelques mois, un courriel amical de la Balluche m'informait de sa présence à Pau pour le concert du 14 juillet. C'était évidemment pour moi l'occasion de donner un air de fête à ma visite qui, en tant que telle, est plutôt un crève-coeur. Bref ! Je suis donc allé rendre visite à ma mère très tôt dans l'après-midi et comme elle dormait profondément au point qu'il fut impossible de la réveiller, comportement de plus en plus fréquent, j'ai décidé de me rendre le plus tôt possible sur le lieu du concert. J'y suis arrivé vers 17 heures. C'est tôt pour un concert programmé à 21 heures. J'en conviens. Mais, en fait, j'avais le projet d'assister aux balances, qui est un moment plein d'enseignements. 

A mon arrivée, c'est le groupe prévu après le feu vers 23 heures qui se battait avec des difficultés matérielles, comme un moteur pour monter le toit du podium qui avait décidé de se mettre en grève. C'est ainsi, comme j'attendais patiemment que ce groupe : "Les croquants" ait fini ses réglages, que tout à coup j'avisai l'arrivée d'un minibus immatriculé à Tours. Peu de doute ! Forcément, c'est le Balluche qui arrive ! Et en effet, vérification faite, c'est bien le Balluche. J'en profite pour leur demander de bien vouloir me donner une signature sur l'exemplaire du "Train fantasque", pour lequel nous avions participé à la souscription.

S'en suit un long échange  avec Florent Sepchat, Flo la bretelle. Une discussion à bâtons rompus dont je garde un excellent souvenir. On évoque le disque précédent, dont j'ai une édition japonaise ; on évoque le souvenir d'un concert donné au Magic Mirror à l'occasion des Nuits de nacre. Vraiment, une rencontre sympathique.

Et puis, vient le temps des balances. Un moment que j'affectionne, car on peut y observer comment des morceaux se construisent entre visées artistiques et contraintes techniques. J'aime beaucoup en particulier voir et surtout écouter la version donnée en concert par rapport aux tâtonnements du moment des balances et parfois à l'agitation des techniciens qui y règne.

Sur cette photographie, on reconnait de gauche à droite : Victor la Gâchette, guitares, banjo, Jean-Jean La Taxe, batterie, chant et, si j'ose dire, voix,  Karl le Vernis, contrebasse, Nora de Belleville, chant, et si j'ose dire, gymnastique éducative, Flo la Bretelle, accordéon.

- 18h35

- 18h36. Sur ces trois photographies prises en une même minute et que je ne commenterais pas plus que ça, on voit deux manières de se concentrer et de se préparer. A chacun sa méthode. Je note, à l'occasion, que l'instrument de Flo la Bretelle est un Ballone Burini. Excusez du peu.


- 18h36
 - 18h36

 - 18h39. Derniers réglages, solo.


- 18h46. Sans commentaires. Tout est prêt. On va pouvoir aller manger un morceau avant d'endosser l'habit d'artiste.


 - 21h10. Le concert vient de commencer. Il sera de plus en plus intense au fur et à mesure de la tombée de la nuit, jusqu'au noir complet, avec des nuages menaçants.


-  21h11. Voilà Nora. Tout de suite, une belle présence. Une belle communication avec le public présent, heureux et chaleureux.


Pour ma part, qu'il s'agisse des balances ou du concert, ce furent des moments heureux. Observer l'agitation, l'organisation et les tâtonnements de l'avant concert, discuter à bâtons rompus avec Flo la Bretelle, ce furent pour moi deux moments privilégiés. J'en garderai, c'est sûr, le souvenir. Quant au concert, autre moment heureux,  je l'ai vécu comme le passage d'un seuil qualitatif par rapport à l'écoute des deux albums du groupe ou au concert de Tulle. Déjà j'appréciais beaucoup cette formation et ses compositions, mais, là, en l'occurrence, j'ai trouvé le quintet exceptionnel. Leurs créations sont les enfants du musette et de la chanson réaliste : on est dans le post-musette et dans l'après-réalisme, mais sans jamais tomber dans la parodie facile. Tout au contraire, les chansons sont pour ainsi dire organisées en scénarios :  c'est la vie de Nora qui défile et l'on se prend d'affection pour elle. Quant à la musique, elle séduit tout autant les danseurs et les auditeurs. Le public est conquis en un tour de main... ou en un tour de chant. Il faut être gonflé pour jouer, comme ils le font, du Vacher. Leur force, c'est l'absence totale de dérision. Un second degré affectueux. Du coup, polka, paso-doble, valse et quelque autre rythme venu des Etats-Unis... tout ça marche du tonnerre.

En un sens, je puis dire qu'en ce soir de 14 juillet j'ai découvert vraiment le Balluche de la Saugrenue. C'est pas rien ! Avec la belle présence de chacun des musiciens et, pour moi qui suis plus particulièrement attentif à l'accordéon, le talent, le son et le phrasé de Florent Sepchat.   

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