mardi 22 avril 2014

mardi 22 avril - ygranka : "le tacot de jeremia"

1.- Situation

Dimanche, début de soirée. Retour à Pau après un week-end à Toulouse. On gare la voiture, on rentre les bagages, on ouvre la boite à lettres. A l'intérieur, une facture de gaz, une autre d'électricité, une troisième d'eau ; un tas de pubs et, dessous, une enveloppe blanche. Au dos de celle-ci, un cachet : La Saugrenue. Evidemment, on ouvre tout de suite : "Ygranka / Le tacot de Jeremia", 2014 Ygranka.



La couverture de l'album, signée Magali Lorillard, me plait d'emblée. Immédiatement, je pense à un album de Tomi Ungerer, un dessinateur que j'admire. Je pense en particulier à cette double page, ci-dessous, où l'on voit trois brigands en ombres chinoises se détachant sur l'horizon nocturne.



Certes, les brigands sont trois, alors qu'Ygranka est un quintet, mais ce quintet est bien, à sa manière, une bande de brigands. Ce que j'ai déjà eu l'occasion d'écouter de leur musique donne à penser en effet qu'ils ont bien quelque parenté avec des tarafs comme le Taraf des Haïdouks - une bande de brigands - ou avec le Mahala Raï Banda de Bucarest.


Les titres sont au nombre de dix. La formation Ygranka comprend cinq musiciens :

- M. Dragomirovic, compositeur de neuf titres (le titre 5. "Lara" est signé B. Margelidon),  saxophones alto, soprano, clarinette
- M. Erard-Gandoin, batterie et percussions
- A. Caillet, euphonium
- L. Derache, accordéon
- C. Baldzuhn, trompette et bugle

La composition du quintet donne déjà une idée du son de l'album, en tout cas de sa couleur sonore dominante.

Je note que les portraits sont au nombre de six. Qui est ce sixième ? Comme les trois mousquetaires étaient quatre, de même les cinq musiciens d'Ygranka sont six (*). Normal !




Autant le dire tout de suite, ce disque nous enchante. Et pour vous faire partager cet enchantement, plutôt que d'essayer d'argumenter avec des mots, je préfère donner ci-dessous quelques repères pour que chacun puisse se faire sa propre opinion et surtout comprendre notre enthousiasme.

2.- Repères

- Teaser KissKissBankBank
https://www.youtube.com/watch?v=61cZw0e_rqE

- Site de La Saugrenue
http://www.lasaugrenue.fr/ygranka/

- Le lien vers Deezer
http://www.deezer.com/artist/133022

- Le lien vers une vidéo Daily Motion : "Rakija", titre 7.
http://www.dailymotion.com/video/xfudno_ygranka-rakija_music

3.- Notes personnelles

Au fil de plusieurs écoutes du "Tacot de Jeremia",  j'ai pris quelques notes pour fixer quelque peu mes impressions. Il ne s'agit pas de les mettre en forme, mais seulement d'en garder traces, ne serait-ce que pour pouvoir bientôt comparer celles-ci avec celles qui seront les miennes lors d'écoutes futures.

D'abord, ce qui me frappe, c'est que cet album est ce que je nommerais volontiers un album à double fond. Je veux dire par là qu'en première approche il évoque la fête, la foire, la liesse, l'allégresse, l'exultation, l'énergie explosive, mais bientôt, pour peu que l'on y prête attention, il évoque aussi une certaine intériorité : mélancolie, nostalgie, profondeur et complexité des compositions. Un délire contrôlé.  Si j'osais, je dirais qu'à l'écoute de plusieurs morceaux, m'est venue à l'esprit cette formule de Bobby Lapointe : "Mon cœur pleure, mais ma bouche rit". Une formule qui dit assez l'élégance d'une forme qui sous l'apparence de la vitalité débridée exprime une sensibilité pleine de finesses.

C'est ainsi que j'ai beaucoup aimé le titre 3. "Duduk", justement pour sa complexité. Mais aussi le 5. "50 Dinars", dont j'ai admiré l'introduction et encore la complexité. Mais encore, le titre 7. "Rakija", qui pour moi est emblématique de l'articulation entre rythmes balkaniques et jazz qui structure tout l'album. Souvent en effet j'ai entendu les titres comme le passage d'un rythme de fanfare des Balkans à des morceaux qui sonnent jazz.  Je pourrais aussi ajouter le titre 6. "Le tacot de Jeremia", qui me fait penser à une troupe qui trace son chemin à la manière des orchestres de rue de la Nouvelle-Orléans. D'ailleurs, à plusieurs reprises, ce rapprochement m'est venu à l'esprit : Ygranka / Tuxedo Brass Band... J'y retrouve la même vitalité et la même mélancolie.

Enfin, il me faut signaler encore deux titres : d'une part, le 8. "Le Clonck", parce qu'il dure 7:59 et qu'avec cette durée le quintet peut donner toute sa mesure et nous faire littéralement voyager dans le tacot de Jeremia, d'autre part le "10". "Ringring",  parce que le rideau tombe sur le parcours du quintet qui réussit sa sortie du décor avec un bel accordéon.

Dernière remarque : ce blog est dédié à l'accordéon et forcément j'ai écouté Laurent Derache avec une attention particulière. J'ai bien retrouvé son style, que j'aime, mais en l'occurrence je préfère mettre l'accent sur l'homogénéité du quintet et sur sa couleur sonore - sa signature - qui tient à la présence d'un saxophone ou d'une clarinette, d'une trompette et d'un euphonium...



4.- Petits compléments...

(*) Après avoir exploré le site de la Saugrenue / Ygranka, je fais l'hypothèse que le sixième personnage du quintet pourrait bien être Stéphane Archambault, à la prise de son.

ps 1.- un lien vers le site la Saugrenue / Ygranka, où l'on peut écouter cinq titres de l'album
http://www.lasaugrenue.fr/ygranka/

ps 2.- ci-dessous un lien vers "le tacot de jeremia"
https://www.google.fr/#q=le+tacot+de+jeremia

ps 3.- je découvre à l'instant un commentaire [cf. ci-dessous] de Laurent Derache qui répond à mon interrogation (*) quant à l'identité du sixième mousquetaire du quintet : il s'agit de Rémi Bourcereau, prise de son et direction artistique de l'album. Merci Laurent ! Au plaisir de vous écouter bientôt en direct live.












1 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

23 avril 2014 à 06:43  

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