dimanche 8 janvier 2012

dimanche 8 janvier - concours or not concours

Dans le numéro de "Jazzman" auquel je faisais référence hier, on trouve une interview de Richard Galliano, interview remarquable de densité et d'intelligence, dont je retiens ici quelques passages.

- A la question de savoir s'il est important d'effectuer des relevés de solos de maîtres de l'accordéon et s'il l'a beaucoup fait, il répond :"Je ne l'ai pas beaucoup fait et j'ai davantage relevé les chorus de Clifford Brown que ceux des accordéonistes. Par contre, ce qui est capital, c'est d'écouter. Enormément, goulûment. On me demande souvent :"Que faut-il faire pour jouer du jazz ?". Je dis toujours qu'il faut commencer par aimer et se mettre en immersion en écoutant énormément de musiciens. Et puis, se méfier des professeurs d'accordéon : si vous êtes doué, ils feront de vous des bêtes à concours, pas de véritables musiciens".

- Plus loin, à la question suivante :"Comment composez-vous ? Et y aurait-il une écriture spécifique pour l'accordéon ?", il répond d'abord que c'est le format de la chanson qui le fascine, puis il ajoute :"Si j'avais à choisir entre Satie et Ravel, je suis plutôt Satie, du côté de la concision. C'est aussi un meilleur terrain pour l'improvisation. Plus c'est simple pour les musiciens qui jouent avec moi, plus ils ont d'espace pour apporter des choses sur scène, dans le jeu interactif".

A deux reprises, dans des posts précédents, j'ai dit que j'avais l'intuition que le prochain Deutsche Grammophon de Richard Galliano serait consacré à Satie, après J.-S Bach et N. Rota. Ces propos me confortent dans cette hypothèse. Affaire à suivre.

- Enfin, un dernier passage fort intéressant où Richard Galliano explique que s'il avait un conseil à donner aux accordéonistes de la nouvelle génération, "ce serait de trouver un bon instrument. Pour que leur son soit à la hauteur de leurs idées. Il faut souvent chercher pour dénicher un bon accordéon ancien qui vous va ensuite comme un gant. Pour les neufs, il faut être très patient : un accordéon a besoin de temps, de deux ou trois ans minimum, pour sonner de manière satisfaisante". Et il ajoute que son Victoria il l'a cherché longtemps ; et que cet instrument, il ne l'avait pas au moment de "New Musette", mais que c'était ce son qu'il avait en tête.

Au moment de ranger ce numéro précieux et pour ainsi dire inépuisable de "Jazzman", je m'avise que le dernier numéro d' "Accordéon & accordéonistes" est resté sur l'angle de mon bureau. Avant de le ranger à son tour, je le feuillette. Page 2, "Fun Nova Light, Nouveauté 2011, Hohner - sonorité puissante, poids léger, adopté par Jérôme Richard (6 fois champion du monde)". Page 5, publicité pour "Sud-Claviers" avec en particulier la possibilité de télécharger des styles. Page 89, pleine page, une publicité pour les accordéons Roland ! Avec cette information :"Pour recevoir le DVD de la formidable soirée du Roland Festival de Rome où se produisent les surdoués des V-Accordéons, envoyer votre demande...". Page 90, "Cava-France vous présente son nouvel expandeur "Sound Box".

Et, page 32, dans le cahier "Pédagogie", qui pourrait s'intituler "La Gazette du CNIMA", une demi-page est  consacrée aux résultats obtenus au cours de l'année dans différents concours internationaux par les élèves de ce centre de formation de réputation internationale. Passons sur cette liste. Je retiens cette idée en présentation que certes le CNIMA est attaché à proposer une formation personnalisée et une ambiance conviviale, "mais [que ]le centre fondé par Jacques Mornet et dirigé par Nathalie Boucheix reste aussi une école d'élite. Et les grands concours internationaux demeurent chaque année l'objectif des meilleurs élèves français et étrangers". Pour preuve, le palmarès 2010-2011.

Je me dis que le monde de l'accordéon est loin d'être homogène.

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