jeudi 8 décembre 2011

samedi 10 décembre - gianluigi trovesi et gianni coscia : permanence d'un projet

Françoise s'est lancée, depuis quelques semaines, dans un projet au long cours. Elle apprend l'espagnol, une langue pour laquelle elle a une particulière affection. Le jeudi après-midi est consacré à cette activité. J'en ai profité pour aller faire un tour du côté du Parvis et pour parcourir tous les rayons de cds. Beaucoup de nouveaux disques de jazz, des compilations, du folklore, un peu de trad', de la musique du monde, surtout de l'Afrique, la nième réédition des concerts de Gotan Project, un disque de Nils Landgren :" The Moon, the Stars & You", où Richard Galliano intervient sur deux morceaux... J'hésite, puis je le laisse. Parmi des disques de musique italienne, le cd de Daniele di Bonaventura, que nous lui avons fait signer à Marciac, "Sine Nomine". Que fait-il ici ? Il faudrait demander au stagiaire recruté pour le coup de feu des fêtes. Bref ! Rien de nature à déclencher ma pulsion d'achat.

Tout de même, avant de quitter le Parvis, à tout hasard, un petit tour du côté du classique. Pas d'accordéon. Je m'y attendais. Mais, si ! Voilà une pochette qui attire mon attention :

- "Frère Jacques, Round About Offenbach / Gianluigi Trovesi, Gianni Coscia", ECM, 2011.

On ne peut s'y tromper, cette pochette est bien de la même famille que deux autres disques ECM que je connais de ce duo :

- "In cerca di cibo", ECM, 2000.
- "Round About Weill / Gianluigi Trovesi, Gianni Coscia", ECM, 2005.

En arrivant à la maison, je me fais ce plaisir d'aligner les trois disques, histoire de vérifier qu'ils sont bien apparentés et qu'ils font bien partie de la famille ECM. Avant d'être de la musique, ce sont de beaux objets culturels : photographies de couverture en noir et blanc avec une infinité de dégradés de gris, photographies intérieures qui sont de beaux portraits, préface en forme d'essai d'Umberto Eco pour chacun des trois albums :

- Diavoli in Musica pour le premier,
- Contaminando nel dormiveglia pour le deuxième,
- Jacques e i suoi Fratelli pour le troisième.

Les trois albums relèvent d'un même projet qui s'approfondit avec le temps. Le premier s'inspire de la musique de Fiorenzo Carpi, qui a fait maintes musiques de films et en particulier "Pinocchio". Plusieurs morceaux sont des adaptation, des interprétations, des re-lectures d'oeuvres de F. Carpi parmi lesques s'insèrent des pièces originales de Trovesi (clarinette) et Coscia (accordéon), ou des pièces de jazz, comme "Django" de John Lewis. Le deuxième disque reprend la même structure : oeuvres de Kurt Weill, oeuvres du duo, oeuvres empruntées à d'autres auteurs, par exemple "Cumparsita Maggiorata" de Gerardo Malos Rodriguez, ou chant traditionnel italien. Quant au troisième album, il est fait d'alternances entre des morceaux d'Offenbach tirés de "La belle Hélène", "La grande duchesse de Gérolstein", "Les contes d'Hoffman", etc... et des oeuvres originales du duo.  


J'ai attendu le retour de Françoise pour écouter ce troisième opus du duo consacré à la musique d'Offenbach et intitulé avec un clin d'oeil "Frère Jacques". Diverses obligations et autres impedimenta de la vie quotidienne ne nous ont pas permis de trouver le temps d'écouter tous les morceaux. Ce sera pour demain. Mais d'ores et déjà, on en a entendu assez pour savoir que cet album s'inscrit bien dans la trajectoire du projet déjà illustré par "In cerca di cibo" et "Round about Weil".  Une musique rigoureuse, dépouillée, parfois jusqu'à l'austérité, et pleine d'humour. Musique, texte, photographie : un bel objet culturel. Une entreprise de profonde culture comme en témoigne la manière dont G. Trovesi et G. Coscia s'approprient pour leur donner une nouvelle vie des oeuvres déjà reconnues par la culture commune.   

Ci-dessous, le lien vers la présentation du disque sur le site ECM, avec quelques extraits à écouter.


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