jeudi 1 er décembre - y a pas que l'accordéon... quelques mots à propos de "secrets d'absence"...
En tant qu'abonné de la revue "Accordéon & accordéonistes", j'apprécie bien les articles de Françoise Jallot, tant du point de vue documentaire que du point de vue du style. Une langue d'émotions et de passions ; une langue souvent à fleur de sensibilité ; une langue de partage. C'est pourquoi, lorsque j'ai eu entre les mains son livre intitulé "Secrets d'absence", un beau titre en deux mots qui font rêver, je m'attendais à lire une belle prose. Mes attentes n'ont pas été déçues. On a bien affaire à un style et donc à un monde très personnel qui se construit page à page avec obstination. Il s'agit en effet de trouver les mots pour dire ce qui d'abord parait indicile, ineffable, inexprimable.
Mais je dois dire tout de suite que le premier contact avec un livre en tant qu'objet que l'on peut regarder et manipuler est toujours pour moi très important. Justement, "Secrets d'absence" me plait par son format, sa typographie et l'image d'un heurtoir de porte sur la couverture, qui donne envie d'entrer dans un monde que j'imagine comme un dédale sombre ou un labyrinthe obscur à parcourir.
C'est pourquoi je me suis confortablement installé pour lire "Secrets d'absence", car je savais en découvrant la couverture et en lisant la première page, qui s'ouvre comme un poème énigmatique, que je ne pourrais m'en séparer avant d'avoir lu la dernière ligne. On n'a de cesse de savoir de quel mystère, de quel vide, de quel indicible il s'agit.
Au cours du dévoilement de ce mystère, comme un cheminement sur le fil du rasoir, j'ai beaucoup aimé l'écriture et la construction du texte, le style et l'organisation formelle avec l'alternance de poèmes en prose, de fragments de récit et d'analyses au scalpel. Ces deux images, de scalpel et de fil du rasoir, me viennent spontanément à l'esprit et, en effet, elles traduisent parfaitement mon sentiment. J'ajouterais volontiers celle de tension, à la limite de la déchirure.
J'ai bien apprécié aussi la manière dont s'entrelacent les observations objectives et les souvenirs intimes pour essayer de construire page à page le puzzle de cette expérience indicible qu'est la mort d'une mère ou d'un père. Expérience ? Sans doute serait-il plus juste de parler d'épreuve. Indicible et pourtant il faut trouver les mots pour la dire. Question de survie. C'est René Char, je crois, qui parlait de sérénité crispée. Ici, pas de sérénité, mais plutôt une sorte de stoïcisme crispé, ou plus exactement de cheminement vers un stoïcisme crispé.
Page 63, vers la fin donc, j'ai été frappé par l'expression :"Je m'accroche aux branches". Expression populaire et imagée qui trouve ici toute sa force et sa justesse. Ecrire, ça permet de surnager, de reprendre forces et, si les circonstances ne sont pas défavorables, de revivre puis, tout simplement, de vivre.
Enfin, page 65, je lis le mot "mystère" qui fait écho à celui de la page 5 et je trouve que cette correspondance traduit bien cette idée du cheminement que propose "Secrets d'absence". Peut-être une manière de se demander et de dire comment on peut surmonter cette épreuve dont je parlais plus haut.
Bref ! Un beau livre. En tout cas, dès que Françoise - ma Françoise - l'aura lu, je sais que je le relirai.
Mais je dois dire tout de suite que le premier contact avec un livre en tant qu'objet que l'on peut regarder et manipuler est toujours pour moi très important. Justement, "Secrets d'absence" me plait par son format, sa typographie et l'image d'un heurtoir de porte sur la couverture, qui donne envie d'entrer dans un monde que j'imagine comme un dédale sombre ou un labyrinthe obscur à parcourir.
C'est pourquoi je me suis confortablement installé pour lire "Secrets d'absence", car je savais en découvrant la couverture et en lisant la première page, qui s'ouvre comme un poème énigmatique, que je ne pourrais m'en séparer avant d'avoir lu la dernière ligne. On n'a de cesse de savoir de quel mystère, de quel vide, de quel indicible il s'agit.
Au cours du dévoilement de ce mystère, comme un cheminement sur le fil du rasoir, j'ai beaucoup aimé l'écriture et la construction du texte, le style et l'organisation formelle avec l'alternance de poèmes en prose, de fragments de récit et d'analyses au scalpel. Ces deux images, de scalpel et de fil du rasoir, me viennent spontanément à l'esprit et, en effet, elles traduisent parfaitement mon sentiment. J'ajouterais volontiers celle de tension, à la limite de la déchirure.
J'ai bien apprécié aussi la manière dont s'entrelacent les observations objectives et les souvenirs intimes pour essayer de construire page à page le puzzle de cette expérience indicible qu'est la mort d'une mère ou d'un père. Expérience ? Sans doute serait-il plus juste de parler d'épreuve. Indicible et pourtant il faut trouver les mots pour la dire. Question de survie. C'est René Char, je crois, qui parlait de sérénité crispée. Ici, pas de sérénité, mais plutôt une sorte de stoïcisme crispé, ou plus exactement de cheminement vers un stoïcisme crispé.
Page 63, vers la fin donc, j'ai été frappé par l'expression :"Je m'accroche aux branches". Expression populaire et imagée qui trouve ici toute sa force et sa justesse. Ecrire, ça permet de surnager, de reprendre forces et, si les circonstances ne sont pas défavorables, de revivre puis, tout simplement, de vivre.
Enfin, page 65, je lis le mot "mystère" qui fait écho à celui de la page 5 et je trouve que cette correspondance traduit bien cette idée du cheminement que propose "Secrets d'absence". Peut-être une manière de se demander et de dire comment on peut surmonter cette épreuve dont je parlais plus haut.
Bref ! Un beau livre. En tout cas, dès que Françoise - ma Françoise - l'aura lu, je sais que je le relirai.
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