lundi 5 décembre 2011

lundi 5 décembre - a filetta corsican voices, paolo fresu et daniele di bonaventura à marciac

Samedi 3 décembre. Concert à Marciac, à l'Astrada, à 21 heures. A Filetta Corsican Voices, Paolo Fresu, Daniele di Bonaventura présentent leur disque :"Mistico Mediterraneo", édité en 2011 par ECM.

Départ de Pau à 18 heures. Une route étroite, mais bien balisée, monte, descend, se tortille, redescend puis remonte, et ainsi de suite pendant soixante kilomètres jusqu'à Marciac. Arrivée à 19 heures. On gare la voiture sur le parking de l'Astrada et, comme on commence à avoir nos habitudes, on rejoint un restaurant, "Le coin gourmand", où l'on mange bien dans un cadre plutôt cosy.  Les clients se saluent en souriant, car ils savent bien qu'ils se retrouveront après le dîner dans le hall de la salle de concert.

Le maître d'hôtel nous installe à une table pour deux personnes, juste à côté d'une tablée de neuf commensaux. On voit bien en effet qu'ils ont l'habitude de partager leurs repas. Ils discutent dans le plus grand calme et, si je puis dire, leurs échanges sont à la fois détendus et sérieux. Il y a là  les sept chanteurs d'A Filetta, Paolo Fresu, en bout de table , et Daniele di Bonaventura. Je profite d'un échange de regards avec l'un d'entre eux pour solliciter de leur part une signature sur la pochette du disque "Mistico Mediterraneo". Ils acceptent sans difficultés.


Au menu, on choisit un pavé de merlu avec ses légumes et, comme dessert, une poire enrobée de chocolat chaud pour Françoise, un concerto de chataîgnes et marrons pour moi. Avec ça, une demi-bouteille de blanc sec de Saint-Mont, un cru local.

Le concert est magnifique. Trois mots me viennent à l'esprit : simplicité, profondeur et intériorité. Pas de fioritures, pas d'effets faciles. On pense à quelques chants sacrés, sans pour autant qu'ils soient religieux. Je me dis que la notion de mysticisme, présente dans le titre du cd, est on ne peut plus juste.

Cette photographie a été prise à 21h15, au début du concert. On voit la disposition des artistes : P. Fresu à gauche, D. di Bonaventura à droite, les sept chanteurs soudés comme un seul corps. Au cours du concert, l'ensemble variera sa géomètrie : duos de Fresu et di Bonaventura, nombre de chanteurs variable, etc... Mais toujours une précision et une rigueur sans failles. A Filetta est impressionnant d'homogénéité et, je l'ai déjà dit, de profondeur et d'intériorité. Paolo Fresu joue de la trompette comme un dessinateur dont le trait ne s'écarte jamais de l'essentiel. Daniele di Bonaventura tire de son bandonéon des sons nerveux et chauds que je n'avais encore jamais entendus. Il faudra que je l'écoute attentivement pour essayer de mieux identifier mon impression première.



Cette photographie a été prise à 22h38, en fin de concert. Paolo Fresu s'est levé et joint à l'ensemble des chanteurs. Mais l'impression que je garde est celle d'une extrême économie de mouvements qui est tout à fait impressionnante.


Après le concert, les neuf artistes se prêtent de bonne grâce à la cérémonie des signatures. Comme ils nous les ont données au restaurant, on en profite pour demander à Paolo Fresu de bien vouloir nous dédicacer deux disques, que nous avions apportés avec nous : "Mare Nostrum" et "P.A.F". C'est l'occasion d'évoquer la salle Gaveau où nous avions découvert celui-là. "P.A.F" le surprend et l'amuse. Il nous dit :" c'est vieux ça !". Occasion d'évoquer un festival à Junas où il avait joué d'abord "Mare Nostrum" avec R. Galliano et J. Lundgren, puis en trio avec Antonello Salis et Furio di Castri. On peut remarquer, à droite, sur la pochette de "P.A.F.", un trait vertical, minimal et déterminé. C'est la signature de Paolo Fresu. Elle n'est pas sans rappeler les sons qu'il tire de sa trompette. Souple, sec, fluide et acéré comme une flèche.  



Et puis, on s'avise qu'il y a aussi quelques exemplaires d'un album de Daniele di Bonaventura :

- "Sine Nomine / Daniele di Bonaventura / Vertere String Quartet", enregistré en 2008, distribué par harmonia Mundi.



Comme on peut le voir ci-dessous, après avoir hésité sur l'orthographe de nos prénoms, Daniele di Bonaventura comprend qu'il s'agit de "Francesca" et de "Michele" ; ça va mieux en italien.


Bon ! 23h30, il est temps de quitter l'Astrada et Marciac, et de se plonger dans la nuit noire. Tom-Tom nous guide avec précision. On découvre "Sine Nomine". Sur cette route départementale entre Gers et Pyrénées-Atlantiques, on s'imagine seuls au monde. C'est sûr, on n'a pas fini d'écouter ce disque de facture très classique. 

Arrivée à la maison à 0h30. On a comme une petite faim. Je fais réchauffer du riz. Comment l'accompagner ? Finalement, j'ouvre une boite de calamars à l'encre et, je vous le dis, il n'en reste pas une miette. Une bière, un morceau de chocolat, quatre pruneaux d'Agen... C'est bon ! On peut aller se coucher et rêvant au concert dont on garde en tête mille images qui se télescopent.   

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