jeudi 18 août 2011

vendredi 19 août - feria de dax : ultimes images

Nonobstant la qualité brute de ces quatre photographies ci-dessous, qui est ce qu'elle est, je les publie car je les trouve belles par leur simplicité apparente. Simplicité qui, en fait, ne laisse rien voir de la complexité de leur émergence. C'est en cela d'ailleurs qu'elles me paraissent effectivement intéressantes du point de vue esthétique, alors même qu'elles ne sont le produit d'aucun travail artistique conscient et délibéré. Des objets esthétiques sans artiste pour les créer.

On est bien d'accord : les choses représentées sur ces quatre images ne sont pas les produits d'un travail délibéré d'un artiste qui aurait voulu les créer. Et pourtant, notre regard peut y reconnaitre des formes ou des configurations esthétiques, sources de plaisir esthétique. Mais, autre intérêt de ces images, leur simplicité apparente cache en fait un processus de production complexe. Ci-dessous, le arcs de cercles rouges, qui ont une fonction symbolique, rencontrent l'arc de cercle blanc de la barrière, rouge sang ou bordeaux, surmonté, comme d'un point, d'un cercle blanc immaculé, et cette rencontre est elle-même structurée par le jeu de l'ombre et du soleil, jeu qui n'est rendu possible que par l'architecture de la plaza, conçue et réalisée par un architecte. On peut imaginer sans difficulté qu'une heure avant ou une heure après, on aurait photographié un tout autre partage entre sol y sombra. De même, comme il n'y aurait pas d'ombre sans architecture, il n'y en aurait pas non plus par temps couvert. Et que dire s'il avait plu !



Cette image me plait pour une autre raison. Ces petits triangles jaunes et rouges sur le bord supérieur de la barrière, ce sont les capes de travail des toreros. Elles n'ont pas été disposées ainsi suivant une intention esthétique. Leur disposition est seulement fonctionnelle. Mais rien ne nous interdit de porter sur elles une regard esthétique. Pourquoi s'en priver ?


Cette photographie, en dépit de son apparence brouillonne ou peut-ête à cause de celle-ci, me touche. La diagonale qui la traverse est la trace laissée par l'enlévement par des mules de la dépouille du toro. Déjà les bouchers et les équarrisseurs s'apprêtent... Le fauve d'il y a moins de cinq minutes est déjà une carcasse.  Le soleil a donné un éclat d'argent à ce chemin de mort. A gauche, un trait rouge, à peine lisible, c'est ce qui reste du cercle extérieur symbolique. La rencontre du rituel et de la mort. L'éclat de cette trace, c'est du pur argent, que l'oeil a du mal à regarder sans douleur, tant il est vif et insoutenable. L'instant d'après, les hommes chargés du bon état du sable vont intervenir, suivant un ballet bien réglé de pelles et de râteaux. Le prochain toro pourra entrer en piste.


Cette image est peu différente de la précédente, à ceci près que l'ombre a gagné du terrain. Image fugace puisque le soleil va bouger et que les hommes de piste vont s'activer pour effacer toute trace sur le sable et lui redonner son innocence. Il faut que le sable soit immaculé pour que le drame suivant puisse s'écrire et que la feria se déroule dans les formes.


Ces photographies, ce sont des instantanés. Il ne s'agit pas de les manquer par inattention. Je dirais même que pour moi c'est un devoir de les saisir au vol.

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