mercredi 9 juin 2010

vendredi 11 juin - emmaüs

Mercredi après-midi, Françoise avait décidé de "faire les magasins". C'est une activité qui me brise le dos. J'ai l'impression, de boutique en boutique, que mes vertèbres, au niveau de la ceinture, s'emboitent les unes dans les autres. J'en ressors moulu. En miettes. Ereinté, fourbu, rompu, vanné, lessivé, rincé. Fatigué quoi !

C'est pourquoi, pendant qu'elle s'adonnait aux délices du shopping, je suis allé faire un tour, à Lescar, chez les Compagnons d'Emmaüs. Un lieu qui me fascine et qui en même temps m'attriste, tant on a l'impression que certaines choses sont arrivées au bout du bout du circuit de consommation. Ce sont les choses que l'on trouve dans les bacs à "Tout à 0,50 euros".

Mais il y a aussi d'autres endroits où les prix flambent. Je relève, par exemple, un VTT affiché à 500 euros ; un lot de 31 cartes postales représentant des champions cyclistes de l'entre deux guerres, état impeccable, affiché à 350 euros. Il est clair que les compagnons ont parmi eux des experts. Mais encore, un lot complet d'habits sacerdotaux : 2500 euros ! Faut vraiment avoir la vocation !

Et puis, dans une sorte de case où sont rassemblés des objets de valeur et fragiles, comme de la vaisselle ou des verre ou des bijoux, il trône : un Maugein, bien vert pour son âge. Son prix, qui ne se marchande pas : 1200 euros.



Mais ce n'est pas tout. Pour moi, c'est un élément déterminant de ma fascination, Emmaüs, c'est un lieu de multiples. Des lavabos, des éviers, des bidets, des cuvettes de w.-c., des chaises roulantes, des armoires, des tables, des skis, des étagères, des machines à coudre, des glaces, des vélos, etc... etc... Prévert ! Perec ! A l'aide !

Aujourd'hui, mon regard élit cette série de sept fauteuils de bureau sur fond de chaises. Au moment de les photographier, une idée me traverse l'esprit : 7 comme les jours de la semaine. Un fauteuil pour chaque jour.

Mais comme je redoute que Françoise ne trouve mon idée farfelue et surtout encombrante, je m'en tiens à l'image de cette série et je ne mets pas mon projet à exécution. Quand je lui raconte le désir qui m'a traversé l'esprit et que j'ajoute qu'il n'a pas dépassé le stade de l'intention, j'ai l'impression qu'elle est soulagée.





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