vendredi 4 juin - y'a pas que l'accordéon ! cultures urbaines : art officiel, art off, art aléatoire
Du 24 au 29 mai, à Pau, avait lieu un festival des cultures urbaines, déployé sur plusieurs sites : le Palais Beaumont, le Zénith, reconverti en temple du hip hop, les MJC, le réseau des médiathèques de l'agglomération, le parc des expositions, des cinémas. Au programme, des expositions de photographies, des performances de "calligraphes", des concerts et autres mixs, de la danse, des films, etc...
Parmi toutes ces propositions, le vendredi 28 mai, entre 17 et 19 heures, nous avons choisi, Françoise et moi, d'assister à la médiathèque des Allées, à une "Battle loyale", une confrontation entre deux calligraphes, deux artistes du marqueur, El Darto Loko et Charles Dexter Ward, sur un mix de Scratching Beg. A la fin, il y avait des biscuits et un apéro.
De quoi s'agit-il ? Soit un fauteuil lambda de la médiathèque. Mobilier urbain, minimaliste et très confortable. Un exemplaire est offert à chacun des deux artistes pour qu'ils les décorent et se les approprient à leur guise. Le résultat sera déposé dans le fonds de la prochaine mega-médiathèque centrale.
Le dispositif : à gauche, Charles Dexter Ward, à droite El Darto Loko, au centre Scratchin Beg avec ses platines et ses baffles.
Parmi toutes ces propositions, le vendredi 28 mai, entre 17 et 19 heures, nous avons choisi, Françoise et moi, d'assister à la médiathèque des Allées, à une "Battle loyale", une confrontation entre deux calligraphes, deux artistes du marqueur, El Darto Loko et Charles Dexter Ward, sur un mix de Scratching Beg. A la fin, il y avait des biscuits et un apéro.
De quoi s'agit-il ? Soit un fauteuil lambda de la médiathèque. Mobilier urbain, minimaliste et très confortable. Un exemplaire est offert à chacun des deux artistes pour qu'ils les décorent et se les approprient à leur guise. Le résultat sera déposé dans le fonds de la prochaine mega-médiathèque centrale.
Le dispositif : à gauche, Charles Dexter Ward, à droite El Darto Loko, au centre Scratchin Beg avec ses platines et ses baffles.
El Darto Loko dans ses oeuvres.
Charles Dexter Ward perplexe devant la sienne.
Je retiens cette photographie parce que j'en aime la géomètrie simple et les couleurs comme délavées.
Encore un effort et j'imagine déjà le créateur disparaissant de notre vue, aspiré par un trou noir dans sa calligraphie.
Cette dernière m'intéresse et, à vrai dire, me touche par la coexistence de signes de mort, par exemple les fenêtres béantes comme des yeux sans orbites, et de vie, comme ces formes graphiques qui se mélangent avec la végétation qui prolifère.
Mais, dimanche matin, je me rappelle un site qui jouxte une friche militaire : le camp abandonné de formation des parachutistes. Des promoteurs sont sur le coup. Parmi les oiseaux nombreux, quelques vautours urbains, puisque tel est le thème du festival. En attendant, des jeunes ont installé leurs pistes de skateboard. On est bien dans le off. On est même quelque peu dans la contre-culture... urbaine. Pour preuve, cette "calligraphie" :"tous unis contre la destruction".
De l'autre côté du mur, trois hangars, énormes. Pas un centimètre qui ait échappé aux marqueurs des thuriféraires de la religion du skate. Les lieux ont des senteurs orientales. Il y a quelque chose de magique dans l'air.
Et puis, lundi, alors que nous rejoignions à pied le "Mary Sol", à Hossegor, pour déjeuner de moules-frites, avec une demie de blanc sec, du Tariquet, nous sommes tombés en arrêt devant la vitrine d'un magasin de surf encore dans sa période d'hibernation. Quatre panneaux passés au blanc avec des graphismes, dont on ne sait s'ils sont intentionnels ou non. En tout cas, on pense immédiatement à quelques essais d'un disciple de Soulages. Noir, blanc ; griffures, biffures et ratures. Pas des tags, ni des graffitis. Moins que des signes, des traces. Egratignures, éraflures, écorchures. Est-ce de l'art ? Oui, parce que nous en avons décidé ainsi. Mais de l'art aléatoire. Tout est dans le regard.
Je retiens cette photographie parce que j'en aime la géomètrie simple et les couleurs comme délavées.
Encore un effort et j'imagine déjà le créateur disparaissant de notre vue, aspiré par un trou noir dans sa calligraphie.
En quittant la médiathèque, nous nous faisons cette réflexion que cette performance et le destin promis aux fauteuils s'inscrivent dans ce que l'on pourrait appeler de l'art officiel. Cette reconnaissance accordée à une pratique artistique vivante nous plait assez. Mais... dans le même temps, nous avons envie d'aller voir ce qu'il en est de ce que nous désignons spontanément comme étant le volet off du festival. Ce sera pour demain, samedi 29.
Il y a en effet, à la périphérie de la gare, derrière les tribunes du Grand Prix automobile, à côté d'un stade en eaux vives de niveau mondial et flambant neuf - béton, bois, verre et métal -, il y a une friche industrielle investie par des artistes du graffiti et du tag. Les signes qu'ils déposent sur les murs d'entrepôts, d'ateliers ou d'usines désaffectés sont régulièrement renouvelés. C'est un art vivant. Ephémère et persistant. Sur la trentaine de photographies que je fais, je retiens ces trois :
Cette dernière m'intéresse et, à vrai dire, me touche par la coexistence de signes de mort, par exemple les fenêtres béantes comme des yeux sans orbites, et de vie, comme ces formes graphiques qui se mélangent avec la végétation qui prolifère.
Mais, dimanche matin, je me rappelle un site qui jouxte une friche militaire : le camp abandonné de formation des parachutistes. Des promoteurs sont sur le coup. Parmi les oiseaux nombreux, quelques vautours urbains, puisque tel est le thème du festival. En attendant, des jeunes ont installé leurs pistes de skateboard. On est bien dans le off. On est même quelque peu dans la contre-culture... urbaine. Pour preuve, cette "calligraphie" :"tous unis contre la destruction".
De l'autre côté du mur, trois hangars, énormes. Pas un centimètre qui ait échappé aux marqueurs des thuriféraires de la religion du skate. Les lieux ont des senteurs orientales. Il y a quelque chose de magique dans l'air.
Et puis, lundi, alors que nous rejoignions à pied le "Mary Sol", à Hossegor, pour déjeuner de moules-frites, avec une demie de blanc sec, du Tariquet, nous sommes tombés en arrêt devant la vitrine d'un magasin de surf encore dans sa période d'hibernation. Quatre panneaux passés au blanc avec des graphismes, dont on ne sait s'ils sont intentionnels ou non. En tout cas, on pense immédiatement à quelques essais d'un disciple de Soulages. Noir, blanc ; griffures, biffures et ratures. Pas des tags, ni des graffitis. Moins que des signes, des traces. Egratignures, éraflures, écorchures. Est-ce de l'art ? Oui, parce que nous en avons décidé ainsi. Mais de l'art aléatoire. Tout est dans le regard.
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