samedi 29 mai - mourir à bakou
Hier matin, peu après 9 heures, sur France Inter, interview d'Olivier Rolin à propos de son dernier ouvrage, Bakou, derniers jours, où il imagine sa mort dans la capitale de l'Azerbaïdjan. Les questions du journaliste lui permettent d'expliciter son projet et la genèse de son idée de départ. On comprend que son récit ne manque pas d'humour, mais, je l'avoue, cette réflexion retient assez peu mon attention. L'idée romanesque me suffit : j'ai envie de lire ce livre. Sans que cette lecture ne soit précédée par une explication de texte a priori. Je laisse donc mon attention flotter librement, quand tout à coup j'entends Olivier Rolin parler de "mourir à Bakou".
En fait, je comprends :"Mourir à bas coût". Et ça me fait rire :"La mort low cost". Mon inconscient fonctionne bien. Quelques instants auparavant en effet, il avait été question dans le journal d'un américain qui avait eu l'idée de mettre de la publicité sur les tombes. La mort et le fric, voilà le thème. Du coup, si je puis dire, le malentendu. Qui me donne encore plus le désir de lire le roman d'Olivier Rolin pour voir, justement, si l'une de ses morts, qu'il imagine, est à prix réduit ou à prix cassé. Et dans le même temps, mon inconscient me suggère cette idée d'un enterrement low cost où le corbillard à quatre roues, par mesure d'économie, serait remplacé par un side car. Le mort, casqué et ceinturé, à la place du mort, conduit à sa dernière demeure par une motocyclette. Avec, je reprends l'idée de notre américain, une combinaison à la façon des pilotes de formule 1, couverte des badges de leurs sponsors. Des écussons de leurs souteneurs.
Bon ! On va dire que je m'égare, que c'est du n'importe quoi. Je ne le crois pas. Tout me porte au contraire à penser que, s'il y a du pognon à faire, le temps est proche où l'on trouvera sur le web des propositions d'enterrements à bas coût. Sans doute est-ce déjà fait, mais à vrai dire je n'ai pas éprouvé jusqu'ici le besoin de m'informer en la matière.
Et l'accordéon dans tout ça ? Un certain accordéon, que j'appelle "l'accordéon dents blanches" est assez bien placé, me semble-t-il, pour en assurer l'animation musicale.
Mais pourquoi en revenir encore à cet accordéon ? Qu'est-ce qui me prend ? Pourquoi un tel acharnement, une telle insistance ? En fait, je pense que j'ai moi-même une dent contre cette forme d'accordéon, sans doute la plus populaire, parce qu'elle fait obstacle à l'émergence et à la manifestation de l'accordéon sous toutes ses formes. Je pense à cette réflexion de Hegel sur l'histoire de l'art, qui disait que la mort d'une forme d'art se manifeste non par sa disparition, mais par sa prolifération anarchique et vidée de toute signification. Si l'on observe le développement des arts plastiques ou de la production musicale, on peut penser à bon droit que le propos de Hegel était prémonitoire. Une profusion d'oeuvres pour la plupart vides de sens. Au fond, c'est bien ça, ce qui m'irrite dans le succés de l'accordéon "dents blanches", c'est cette prolifération vide de sens, ce foisonnement, ce pullulement, ce grouillamini dopé au MP3, sous perfusion via des clés USB.
Et le moindre prétexte suffit pour ranimer mon ire.
En fait, je comprends :"Mourir à bas coût". Et ça me fait rire :"La mort low cost". Mon inconscient fonctionne bien. Quelques instants auparavant en effet, il avait été question dans le journal d'un américain qui avait eu l'idée de mettre de la publicité sur les tombes. La mort et le fric, voilà le thème. Du coup, si je puis dire, le malentendu. Qui me donne encore plus le désir de lire le roman d'Olivier Rolin pour voir, justement, si l'une de ses morts, qu'il imagine, est à prix réduit ou à prix cassé. Et dans le même temps, mon inconscient me suggère cette idée d'un enterrement low cost où le corbillard à quatre roues, par mesure d'économie, serait remplacé par un side car. Le mort, casqué et ceinturé, à la place du mort, conduit à sa dernière demeure par une motocyclette. Avec, je reprends l'idée de notre américain, une combinaison à la façon des pilotes de formule 1, couverte des badges de leurs sponsors. Des écussons de leurs souteneurs.
Bon ! On va dire que je m'égare, que c'est du n'importe quoi. Je ne le crois pas. Tout me porte au contraire à penser que, s'il y a du pognon à faire, le temps est proche où l'on trouvera sur le web des propositions d'enterrements à bas coût. Sans doute est-ce déjà fait, mais à vrai dire je n'ai pas éprouvé jusqu'ici le besoin de m'informer en la matière.
Et l'accordéon dans tout ça ? Un certain accordéon, que j'appelle "l'accordéon dents blanches" est assez bien placé, me semble-t-il, pour en assurer l'animation musicale.
Mais pourquoi en revenir encore à cet accordéon ? Qu'est-ce qui me prend ? Pourquoi un tel acharnement, une telle insistance ? En fait, je pense que j'ai moi-même une dent contre cette forme d'accordéon, sans doute la plus populaire, parce qu'elle fait obstacle à l'émergence et à la manifestation de l'accordéon sous toutes ses formes. Je pense à cette réflexion de Hegel sur l'histoire de l'art, qui disait que la mort d'une forme d'art se manifeste non par sa disparition, mais par sa prolifération anarchique et vidée de toute signification. Si l'on observe le développement des arts plastiques ou de la production musicale, on peut penser à bon droit que le propos de Hegel était prémonitoire. Une profusion d'oeuvres pour la plupart vides de sens. Au fond, c'est bien ça, ce qui m'irrite dans le succés de l'accordéon "dents blanches", c'est cette prolifération vide de sens, ce foisonnement, ce pullulement, ce grouillamini dopé au MP3, sous perfusion via des clés USB.
Et le moindre prétexte suffit pour ranimer mon ire.
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