dimanche 22 mars 2009

mardi 24 mars - de la photographie de concert

Cadrage frontal. Couleurs. La photographie comme captation d'un instant. Comme trace objective. Dix ans après, on peut dire : "j'y étais : la preuve". On peut reconnaitre la réalité ; on peut vérifier la présence de tels ou tels éléments. Mémoire matérielle.
Portrait. Déjà, l'image est plus abstraite. Le contexte a disparu. La couleur n'a plus valeur de réalisme. La quasi uniformité des couleurs - le rouge et le noir - permet de porter l'attention sur les formes.

La même en noir et blanc. On pense à un dessin, au fusain, à l'encre de Chine. L'absence de couleurs focalise l'attention et le regard sur l'attitude de l'accordéoniste et sur l'instrument. Il ne reste quasiment plus rien des aspects anecdotiques de la première photographie. C'est une image sans situation.


Noir et blanc encore, mais les contrastes sont forcés. Le portrait laisse place à une sorte d'image abstraite : "l'accordéoniste". La singularité de celui-ci est effacée ; elle se dissout dans l'excès de contrastes.

Mon goût personnel me porte à préférer la seconde photographie. La couleur contribue à l'effet d'abstraction. Elle donne une certaine tonalité au portrait, sans le diluer dans l'anecdote.
Ces quatre clichés n'ont aucune prétention artistique et j'ai bien conscience de leurs limites techniques. Il ne s'agissait que de dégager une sorte de typologie de photographies de concerts. Mais, ce faisant, j'observe que souvent, quand des photographies de musiciens sont affichées par exemple à l'occasion de concerts, celles-ci sont d'une précision et d'un piqué sans défauts. On a là une sorte d'effet de mode. Parfois je suis enclin à regretter cette perfection technique, car on y perd l'âme de l'artiste, on y perd la dimension de portrait psychologique. Trop de réalisme, trop d'objectivité.



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