lundi 23 mars - apprentissage autrui altruisme
Comme j’avais entrepris de classer les courriels que j’avais reçus et comme j’en trouvais un certain nombre contenant des suggestions ou des conseils amicaux destinés à m’aider à choisir des disques d’accordéon ou à m’en faire connaître, tout à coup, une question me vint à l’esprit : « finalement, quelle est la part d’influences ou de médiations personnelles dans ce que j’ai appris quant à l’accordéon ? ». Question d’autant mieux fondée qu’un simple début de réflexion suffit à me faire prendre conscience que celles-ci sont nombreuses et surtout en nombre croissant avec le temps.
Mais, d’abord, il faut dissiper un malentendu possible. Lorsque je m’interroge sur ce que j’ai appris quant à l’accordéon, il ne s’agit pas seulement de connaissances ou de faits objectifs, il ne s’agit pas seulement de savoir, il s’agit d’informations que je me suis appropriées, c’est-à-dire d’informations qui ont modifié profondément et intimement mes idées et mes comportements. Du coup, ma question de départ peut se traduire de la manière suivante : « finalement, parmi les informations relatives à l’accordéon qui ont fait évoluer la représentation que j’en avais ou qui ont modifié mes comportements à son égard, quelle est la part des informations que j’ai reçues par voie personnelle, disons même par relation amicale ? ».
Sans chercher à mener une investigation exhaustive, je pense par exemple à Sylvie Jamet, qui m’a fait connaître le Baïkal Duo, par l’intermédiaire duquel j’ai connu Jacques Pellarin, qui m’a fait connaître Jean Pacalet et plus récemment tel album d’Astor Piazzolla et de Gerry Mulligan, « Summit ».Jacques qui m’a fait connaître ses propres compositions, dont certaines inédites à ce jour. Je pense à Caroline Philippe qui m’a fait connaître Bruno Maurice qui, au fil des relations amicales que nous avons nouées de concert en concert, nous a fait l’inestimable cadeau d’un enregistrement de « Cri de Lames » ou d’une invitation au conservatoire pour un concert avec Alan Bern. Je pense à Robert Santiago m’envoyant le premier cd de démonstration de son orchestre typique, retrouvé à l’occasion d’un déménagement. Je pense aussi à Anne-Marie Bonneilh nous faisant découvrir des accordéonistes que nous ignorions et nous expliquant ses choix de programmation du festival de Trentels. Je pense à Gilles Cuzacq sonnant au portail de la maison pour me rencontrer et m’offrir en toute simplicité son dernier opus. Je pense évidemment à Patrick E. grâce à qui j’ai découvert Soledad, puis plus tard Tricycle ou encore « Pearl » et bien d’autres merveilles encore, et à qui j’ai eu le plaisir de faire connaître Gorka Hermosa ou Jacques Pellarin. Je pense encore à Roberto de Brasov rencontré à Anglet en décembre par le truchement de Philippe, et qui a tenu absolument à nous offrir son disque "Figuri Express »,disque que nous avons reçu fin mars. Roberto de Brasov à qui nous avons à notre tour envoyé trois bouteilles de Jurançon, vin qu’il nous avait dit apprécier. Comme je l’ai dit plus haut, je n’ai pas l’intention d’être complet ; il me suffit de vérifier que cette circulation d’informations personnelles et amicales a été pour moi d’une importance capitale. Sans celles-ci, mon monde de l’accordéon serait tout autre et sans nul doute beaucoup plus pauvre. C’est une réponse à ma question.
Mais si maintenant je me demande quelles sont les autres sources de mes apprentissages, il me semble que j’en identifie immédiatement deux :
- la navigation sur internet (les sites des artistes ou d’amateurs d’accordéon ; les documents YouTube ; les blogs de Sylvie ou de Caroline et plus récemment de Philippe Krümm ; les annonces de festivals ou de concerts ; les sites d’éditeurs ou de distributeurs) d’une part ; la lecture de la revue « Accordéon & accordéonistes", d’autre part. Je les mets dans la même catégorie, car il s’agit dans les deux cas, indépendamment du media, d’informations impersonnelles.
- les concerts, que je qualifierais volontiers d’apprentissage expérientiel ; je veux dire que les concerts sont en quelque sorte une source d’apprentissage par expérience directe.
Peut-être pourrais-je ajouter deux autres sources d’informations et d’apprentissage, qui seraient, l’une, la commande de disques par courriels adressés directement à l’artiste, l’autre, la commande à des sites de distribution (Alapage, Virgin, Fnac, etc…) ou l’achat de disques en explorant plus ou moins au hasard les rayons de magasins (Virgin, Fnac, Harmonia Mundi, espaces culturels de grandes surfaces). Mais en fait la commande par courriel a toujours débouché pour moi sur un échange personnel avec l’artiste et l’achat en magasin s’apparente à un achat impersonnel, sauf peut-être en ce qui concerne les boutiques Harmonia Mundi dont les responsables distribuent des disques, à forte valeur culturelle, et non un produit qui aurait pu aussi bien être de la lessive ou de la soupe en pack. Dans cette même catégorie que les boutiques Harmonia Mundi je mets le site de Joël Louveau dont j’apprécie qu’il ait pris la peine et le temps de me signaler personnellement l’intérêt de deux disques magnifiques : « Bonjour de Paris », un 33 tours, d’Azzola et Bossatti, et « Fusion » de Precz et Zgraja.
Ce premier survol des sources d’informations qui m’ont permis de construire mes apprentissages quant à l’accordéon me permet d’en identifier trois catégories :
- les informations liées à des échanges personnels et souvent amicaux, en partie fondés sur le hasard de rencontres, en partie sur le désir réciproque de partager les plaisirs de l’accordéon,
- les informations impersonnelles, qui demandent curiosité, méthode et obstination pour être repérées et collectées,
- les informations tirées de l’expérience, essentiellement celle que constitue la présence à des concerts. Encore faut-il préciser que cette situation est souvent l’occasion de nouer des relations personnelles avec les accordéonistes. Je pense à Florian Demonsant de Pulcinella ou de la Fanfare P4 ; je pense à Philippe de Ezcurra ; je pense à bien d’autres encore…
Mais en fait je me rends compte à quel point je suis attaché à cette dimension personnelle de l’écoute de l’accordéon. Lorsqu’elle est présente, l’écoute n’est finalement pas de même nature que lorsqu’elle est absente. Sa présence modifie radicalement et essentiellement le contexte de l’écoute, donc l’écoute elle-même, tant il est vrai qu’il n’est de texte sans contexte. Le plaisir de suggérer l'écoute d'un disque ou de signaler un concert à un ami comme le plaisir de suivre un conseil amical sont pour moi inhérents au plaisir de l'accordéon.
Mais, d’abord, il faut dissiper un malentendu possible. Lorsque je m’interroge sur ce que j’ai appris quant à l’accordéon, il ne s’agit pas seulement de connaissances ou de faits objectifs, il ne s’agit pas seulement de savoir, il s’agit d’informations que je me suis appropriées, c’est-à-dire d’informations qui ont modifié profondément et intimement mes idées et mes comportements. Du coup, ma question de départ peut se traduire de la manière suivante : « finalement, parmi les informations relatives à l’accordéon qui ont fait évoluer la représentation que j’en avais ou qui ont modifié mes comportements à son égard, quelle est la part des informations que j’ai reçues par voie personnelle, disons même par relation amicale ? ».
Sans chercher à mener une investigation exhaustive, je pense par exemple à Sylvie Jamet, qui m’a fait connaître le Baïkal Duo, par l’intermédiaire duquel j’ai connu Jacques Pellarin, qui m’a fait connaître Jean Pacalet et plus récemment tel album d’Astor Piazzolla et de Gerry Mulligan, « Summit ».Jacques qui m’a fait connaître ses propres compositions, dont certaines inédites à ce jour. Je pense à Caroline Philippe qui m’a fait connaître Bruno Maurice qui, au fil des relations amicales que nous avons nouées de concert en concert, nous a fait l’inestimable cadeau d’un enregistrement de « Cri de Lames » ou d’une invitation au conservatoire pour un concert avec Alan Bern. Je pense à Robert Santiago m’envoyant le premier cd de démonstration de son orchestre typique, retrouvé à l’occasion d’un déménagement. Je pense aussi à Anne-Marie Bonneilh nous faisant découvrir des accordéonistes que nous ignorions et nous expliquant ses choix de programmation du festival de Trentels. Je pense à Gilles Cuzacq sonnant au portail de la maison pour me rencontrer et m’offrir en toute simplicité son dernier opus. Je pense évidemment à Patrick E. grâce à qui j’ai découvert Soledad, puis plus tard Tricycle ou encore « Pearl » et bien d’autres merveilles encore, et à qui j’ai eu le plaisir de faire connaître Gorka Hermosa ou Jacques Pellarin. Je pense encore à Roberto de Brasov rencontré à Anglet en décembre par le truchement de Philippe, et qui a tenu absolument à nous offrir son disque "Figuri Express »,disque que nous avons reçu fin mars. Roberto de Brasov à qui nous avons à notre tour envoyé trois bouteilles de Jurançon, vin qu’il nous avait dit apprécier. Comme je l’ai dit plus haut, je n’ai pas l’intention d’être complet ; il me suffit de vérifier que cette circulation d’informations personnelles et amicales a été pour moi d’une importance capitale. Sans celles-ci, mon monde de l’accordéon serait tout autre et sans nul doute beaucoup plus pauvre. C’est une réponse à ma question.
Mais si maintenant je me demande quelles sont les autres sources de mes apprentissages, il me semble que j’en identifie immédiatement deux :
- la navigation sur internet (les sites des artistes ou d’amateurs d’accordéon ; les documents YouTube ; les blogs de Sylvie ou de Caroline et plus récemment de Philippe Krümm ; les annonces de festivals ou de concerts ; les sites d’éditeurs ou de distributeurs) d’une part ; la lecture de la revue « Accordéon & accordéonistes", d’autre part. Je les mets dans la même catégorie, car il s’agit dans les deux cas, indépendamment du media, d’informations impersonnelles.
- les concerts, que je qualifierais volontiers d’apprentissage expérientiel ; je veux dire que les concerts sont en quelque sorte une source d’apprentissage par expérience directe.
Peut-être pourrais-je ajouter deux autres sources d’informations et d’apprentissage, qui seraient, l’une, la commande de disques par courriels adressés directement à l’artiste, l’autre, la commande à des sites de distribution (Alapage, Virgin, Fnac, etc…) ou l’achat de disques en explorant plus ou moins au hasard les rayons de magasins (Virgin, Fnac, Harmonia Mundi, espaces culturels de grandes surfaces). Mais en fait la commande par courriel a toujours débouché pour moi sur un échange personnel avec l’artiste et l’achat en magasin s’apparente à un achat impersonnel, sauf peut-être en ce qui concerne les boutiques Harmonia Mundi dont les responsables distribuent des disques, à forte valeur culturelle, et non un produit qui aurait pu aussi bien être de la lessive ou de la soupe en pack. Dans cette même catégorie que les boutiques Harmonia Mundi je mets le site de Joël Louveau dont j’apprécie qu’il ait pris la peine et le temps de me signaler personnellement l’intérêt de deux disques magnifiques : « Bonjour de Paris », un 33 tours, d’Azzola et Bossatti, et « Fusion » de Precz et Zgraja.
Ce premier survol des sources d’informations qui m’ont permis de construire mes apprentissages quant à l’accordéon me permet d’en identifier trois catégories :
- les informations liées à des échanges personnels et souvent amicaux, en partie fondés sur le hasard de rencontres, en partie sur le désir réciproque de partager les plaisirs de l’accordéon,
- les informations impersonnelles, qui demandent curiosité, méthode et obstination pour être repérées et collectées,
- les informations tirées de l’expérience, essentiellement celle que constitue la présence à des concerts. Encore faut-il préciser que cette situation est souvent l’occasion de nouer des relations personnelles avec les accordéonistes. Je pense à Florian Demonsant de Pulcinella ou de la Fanfare P4 ; je pense à Philippe de Ezcurra ; je pense à bien d’autres encore…
Mais en fait je me rends compte à quel point je suis attaché à cette dimension personnelle de l’écoute de l’accordéon. Lorsqu’elle est présente, l’écoute n’est finalement pas de même nature que lorsqu’elle est absente. Sa présence modifie radicalement et essentiellement le contexte de l’écoute, donc l’écoute elle-même, tant il est vrai qu’il n’est de texte sans contexte. Le plaisir de suggérer l'écoute d'un disque ou de signaler un concert à un ami comme le plaisir de suivre un conseil amical sont pour moi inhérents au plaisir de l'accordéon.
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